×

Colonialisme et racisme

Un an après la mort de Claude Jean-Pierre suite à un contrôle policier, exigeons justice et vérité !

Il y a un an, en Guadeloupe Claude Jean Pierre est mort après un contrôle de gendarmes qui l'a conduit à l'hôpital pour une double fracture des cervicales et des hématomes au visage. Face à ce drame, et dans un contexte où la Guadeloupe connaît de grandes révoltes violemment réprimées par la police, la famille continue son combat pour la vérité et justice pour Claude et toutes les victimes de cette violence d'Etat !

Prune Fabre

3 décembre 2021

Facebook Twitter

Crédit photo : Famille de Claude Jean-Pierre

Il y a un an, le 3 décembre 2020, Claude Jean-Pierre, 67 ans, est mort au centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe à la suite d’un contrôle de gendarmerie à Deshaies, dans le nord-ouest de l’île.

Une caméra de surveillance a filmé la scène. On y voit des gendarmes faire signe à Claude Jean Pierre d’arrêter sa voiture, il obéit, il passe un test d’alcoolémie sans résistance puis subitement, deux gendarmes tirent violemment son bras vers l’extérieur de la voiture, son corps a du mal à s’extraire, après une seconde tentative les policiers le sortent, il est au sol, inconscient. Les gendarmes le soulèvent puis le lâchent, sa tête tape le sol. S’ensuit une vingtaine de minutes où Claude Jean-Pierre est allongé à terre sur le dos, en plein soleil.

D’après le rapport du médecin légiste, que le journal Le Monde a pu étudier, la luxation qui a causé sa mort est tout à fait concordante avec les conditions d’extraction, à savoir « une traction des bras vers l’avant alors que la tête heurte le montant supérieur de la portière entraînant un mouvement vers l’arrière du cou ».

Un an après ce drame, sa famille et ses amis se battent toujours pour la justice et la vérité. D’autant plus, que comme le confiait Christophe, compagnon de Fatia, fille de Claude Jean-Pierre au micro de Révolution Permanente la semaine dernière : « Il n’y pas eu de contre-expertise pour avoir une mise en examen, il y a une lenteur de l’Etat, une lenteur juridique, malgré la vidéo de surveillance, et les nombreuses preuves qu’il y a eu des manques ce jours-là entraînant sa mort ». A l’instar de nombreuses familles, ils condamnent et subissent l’inaction de la justice qui protège encore et toujours la police.

Face aux grands mouvements de contestation sociale, fortement réprimés par la police, que connaît actuellement la Guadeloupe, la famille de Claude Jean-Pierre y voit la même violence systémique « Ça fait un moment qu’on vit dans ce système de répression [...] Le peuple guadeloupéens souffrent depuis des décennies eux comme nous avons besoin justice et de vérité. »

Le triste anniversaire de la mort de Claude Jean-Pierre et de la violence judiciaire dont est victime la famille est représentatif de la gestion coloniale, raciste et répressive que vit l’outre-mer et les banlieues métropolitaines. « Depuis trop longtemps ils se passent des choses en Guadeloupe, on est traité comme des colonies. Il y a une accumulation d’injustices sociales : l’eau, le chlordécone, l’hôpital, il y a des déficiences à tous les niveaux de l’État, le combat qu’on mène c’est pour Claude mais aussi pour la Guadeloupe et pour toutes les personnes qui peuvent être concernées par ce type de problématique. On a un peuple qui réclame juste de vivre de manière descente, juste de bénéficier de ses droits les plus élémentaires, et la seule réponse de l’état c’est le GIGN et le RAID, c’est donc encore une réponse répressive et c’est pour cela qu’on continuera à braver le pavé tant qu’on n’aura pas justice ! »

Nous réaffirmons tout notre soutien à la famille et aux proches de Claude Jean-Pierre, contre les violences et la gestion coloniales de l’Etat français. Drame qui n’est pas isolé : le jour de la mort de Claude Jean Pierre, Michel Zecler, producteur de musique était roué de coups par des policiers, à Paris. C’est pour cela que nous réclamons justice et vérité pour Claude Jean-Pierre et pour toutes les victimes de violences policières !


Facebook Twitter
Scandale : l'inspection du travail refuse le licenciement de Christian Porta, InVivo tente de passer en force

Scandale : l’inspection du travail refuse le licenciement de Christian Porta, InVivo tente de passer en force

Pour un 1er mai contre leurs guerres et l'austérité : rejoins les cortèges de Révolution Permanente !

Pour un 1er mai contre leurs guerres et l’austérité : rejoins les cortèges de Révolution Permanente !

Victoire ! L'inspection du travail refuse le licenciement d'Alexandre, délégué syndical à la Fnac

Victoire ! L’inspection du travail refuse le licenciement d’Alexandre, délégué syndical à la Fnac

Roissy : face à la pression patronale, les salariés d'un sous-traitant de Sixt en grève reconductible

Roissy : face à la pression patronale, les salariés d’un sous-traitant de Sixt en grève reconductible

Toulouse. Les ingénieurs de CS Group en grève contre le « flex office »

Toulouse. Les ingénieurs de CS Group en grève contre le « flex office »

Éducation : la grève du 22 avril ne peut rester isolée, il faut un plan pour élargir la lutte !

Éducation : la grève du 22 avril ne peut rester isolée, il faut un plan pour élargir la lutte !

SNCF : 300 personnes en soutien à Régis, menacé de licenciement pour avoir dénoncé des VSS

SNCF : 300 personnes en soutien à Régis, menacé de licenciement pour avoir dénoncé des VSS

« Ils veulent museler toute contestation ». La CGT Fleury Michon appelle à la grève contre la répression

« Ils veulent museler toute contestation ». La CGT Fleury Michon appelle à la grève contre la répression