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Justice de classe

10 mois de prison pour une street-medic : une répression politique, exigeons sa relaxe !

Une street-medic qui avait porté un coup sur le casque d’un pompier le 1er mai a été condamnée à 10 mois de prison ferme. Condamnation politique d’une justice de classe à l’issue d’un procès express, sans l’accusée et sans défense, au terme d'une campagne d'acharnement médiatique.

Petra Lou

1er juin 2022

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La vidéo était passée en boucle sur les chaînes d’info en continu. Le 1er mai à Paris, une manifestante avait tenté d’empêcher un sapeur-pompier d’éteindre un feu de poubelle. Un acte blâmable, mais qui avait surtout servi de couverture au gouvernement pour masquer les violences policières du même jour et le fait que c’est la police de Macron qui avait tabassé et tiré sur des pompiers en 2019. C’est donc un procès éminemment politique qui avait lieu, où après l’acharnement médiatique conjoint de l’extrême droite, des syndicats de policiers, du gouvernement et des éditorialistes, il s’agissait de faire un exemple.

Après 48H de garde-à-vue post-manifestation, le procès est appelé rapidement ce 1er juin. La journaliste qui couvre le procès pour Cnews souligne que le procès commence sans l’accusée, raison pour laquelle la défense demande le renvoi.

La défense n’a même pas pu rencontrer la street-medic accusée pour préparer l’audience.

Après moins d’une minute de délibération, le tribunal décide de ne pas renvoyer le procès, justifiant que la street-médic est représentée par sa défense. Les deux avocates décident de quitter la salle. Un jugement expéditif sans l’accusée, sans sa défense, avec la volonté de faire vite et fort. La défense civile fait de l’accusée, la représentante des agressions subies par les pompiers, et d’une « culture de la violence ». Au moment des réquisitions, le procureur demande 8 mois d’emprisonnement et une peine complémentaire d’un an d’interdiction de participer à une manifestation. Mais le tribunal est allé au-delà des réquisitions, tranchant finalement pour 10 mois de prison d’emprisonnement, un an d’interdiction de participation aux manifestations, et 700 euros à verser au pompier pour préjudice moral. Une décision arbitraire à tout point de vue, et une condamnation brutale pour conclure une campagne d’acharnement politico-médiatique dans le but de mieux masquer les violences de la police ce 1er mai.

Une situation scandaleuse illustrant le deux poids deux mesures d’une justice de classe. Reconnue coupable d’avoir tapé sur le casque d’un pompier, la street-medic écope d’une peine scandaleuse alors que siègent au gouvernement plusieurs hauts-fonctionnaires mis en examen, accusés et coupables de faits bien plus graves et systématiquement blanchis par les leurs et par la justice. Là où détournement d’argent public, emploi fictif, blanchiment d’argent, violences sexistes et sexuelles ou viols sont monnaie courante, les ministres et députés peuvent dormir sur leurs deux oreilles, puisque selon la classe dont tu viens et que tu sers, la justice t’offre l’impunité ou les fers.

Nous exigeons l’abandon des poursuites envers cette street-medic !


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