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Mobilisation historique

100 000 à Toulouse. La ville rose r(o)ugit !

La préfecture de Toulouse avait anticipé une mobilisation de grande ampleur, s'attendant bien à 40000. Mais leur compteur a explosé. Avec 100 000 manifestants dans les rues de Toulouse ce 31 mars, la ville rose a illustré le tournant que doit représenter cette journée dans la lutte pour le retrait de la loi Travail. Correspondants

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Il y a avait eu 2010, maintenant il y aura eu le 31 mars 2016

Le cortège de départ, s’étendant sur l’ensemble des allées Jean Jaurès, la plus vaste avenue de la ville, jusqu’à la bouche de métro du quartier Jeanne d’Arc, donnait d’emblée le ton d’une mobilisation de très grande ampleur, qui n’a pas d’équivalent depuis 2010. Derrière le carré de tête formé par l’intersyndicale, une majorité du cortège était composé par les différentes branches de la CGT (conseil départemental, télécom, hôpitaux de Toulouse, Air France, service public, mines énergie, microturbo, Liebherk aérospace, Retraites, Retraites métaux, commerces services, CNES, Airbus, Continental, Latécoère, métallurgie, INSEE, CAF, traminots, la poste, etc.. Suivait ensuite un important cortège de Force Ouvrière, avec une présence importante de FO Airbus, le cortège Solidaires, le cortège jeune (Lycéen et étudiant), les intermittents et précaires et enfin les cortèges des partis politiques. La fin de la manif n’était pas partie, que la tête avait déjà avancé sur la moitié du parcours. A part la mobilisation "Charlie" très particulière de janvier 2015, on n’avait pas vue ça depuis la lutte contre la réforme sarkozyste des retraites en 2010.

Le cortège jeune, dont la tête fusionnait à intervalles réguliers ses slogans avec les cheminots emmenés par Sud-Rail, composé au deux tiers de lycéens, et d’un tiers formé des étudiants du Mirail, de Paul Sabatier, a confirmé l’enracinement de la mobilisation dans la jeunesse, avec des chiffres supérieurs aux manifestations précédentes (entre 5 et 7 000 personnes). Non loin de la place du Capitole, une partie notable du cortège jeune a choisi de se réapproprier un centre-ville interdit depuis longtemps aux contestataires, et quitté le parcours initial. L’objectif affiché était de couper par le centre ville pour ensuite rejoindre la manifestation au point d’arrivée, à savoir la place de Saint Cyprien.


Répression

Très vite, les CRS ont bouclé le Capitole, encerclant la manifestation "sauvage", en en profitant pour donner quelques coups de matraque. Le cortège, qui a alors quelque peu fondu, a suivi un autre itinéraire pour rejoindre Saint Cyprien, point d’arrivée de la manifestation, sans incident à signaler. Mais arrivé à Saint Cyprien, les CRS ont empêché ce cortège de rejoindre le gros de la manifestation, avec un barrage impressionnant, à coup de gaz lacrymogène. Les CRS ont ensuite gazé tout azimut afin de disperser le reste des manifestants restants. Absolument aucun incident ne s’est produit pouvant justifier une telle action répressive, mais on sait que le gouvernement et ses larbins locaux sont prêts à tout pour créer des incidents. Au final, 8 interpellations, pour un nombre identique de gardes à vue. Cette répression fait écho à celle de la veille, ou 19 personnes, des étudiants, des travailleurs, des lycéens tout simplement venus préparer des banderoles, occupant un local de lutte autogéré, le 32 mars, avait été interpellés lors d’une expulsion décidée seulement 2 jours après l’ouverture du lieu.

Suite à ces 8 interpellations du jour, un rassemblement de soutien s’est rapidement organisé, rassemblant une centaine de personnes. Alors que l’Assemblée Générale du Mirail du 30 mars a voté une motion marquant sa solidarité envers les manifestants victimes de la répression, et à l’instar des diverses interventions des forces de l’ordre dans de nombreuses manifestations de ce 31 mars, il est clair que cette question devient un axe à part entière de la mobilisation contre un gouvernement qui ne se contente pas de la loi Travail, et doit compenser l’échec du projet présidentiel de constitutionnalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de nationalité en poussant jusqu’au bout l’arbitraire que lui octroie l’état d’urgence prolongé.

Un tournant dont les suites s’annoncent déjà importantes

Pour poursuivre la mobilisation, côté Mirail, se tiendra une assemblée générale mardi 5 avant la reprise de la rue, conformément au calendrier de mobilisation étudiante décidé à l’échelle nationale. Toute la nuit, la théâtre Garonne sera occupé pour tenir une assemblée générale et diffuser le film Merci Patron. Une assemblée interprofessionelle a été appelé, et pour les jours à venir, l’Union Départementale de la CGT appelle au débrayage et à la tenue d’assemblées générales dans les boites en vue du 5 avril pour battre le pavé au coté de la jeunesse. Une dynamique qui doit contribuer à enraciner et élargir la mobilisation, dans l’optique de la grève générale qui seule fera plier le gouvernement.


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