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Grève dans l'hôtellerie

12ème jour de grève pour les salariés de l’hôtel Campanile Tour Eiffel

Depuis 12 jours, les salariés de l'hôtel Campanile Tour Eiffel sont en grève illimitée. Leurs revendications ? Payement intégral du 13ème mois de salaire (au lieu de 75 % actuellement, acquis lors de la grève de 2016), passage à un quasi-temps plein pour les femmes de chambre embauchées à temps partiel, mise en place d'une prime d'ancienneté, arrêt des pressions sur les salariés et fin du harcèlement et des discriminations contre les délégués syndicaux CGT.

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L’an dernier, les mêmes salariés ont gagné une première grève qui a duré 28 jours, obligeant la direction à accepter les revendications : intégration des femmes de chambre qui travaillaient pour une société de sous-traitance, alignement des salaires et conditions de travail, obtention des primes de panier et de transport, paiement des heures supplémentaires, baisse importante des cadences des femmes de chambre et instauration, dans un premier temps, de 75% du 13ème mois. C’est parce que l’ensemble du personnel de Campanile a été solidaire, et notamment des femmes de chambres embauchées en sous-traitance via une société extérieure, et donc d’autant plus précaires, que ces dernières ont pu être intégrées à l’entreprise. La direction l’a bien compris, et a tout mis en œuvre pour détruire cette solidarité. Depuis la sortie de la grève en 2016, et alors qu’un accord avait été conclu entre les salariés et la direction « pour créer un climat serein dans l’entreprise », les anciens grévistes ont été la cible de représailles de la part de la direction qui n’a cessé de les harceler et de tenter de les monter les uns contre les autres pour les diviser, allant jusqu’à embaucher du nouveau personnel pour en marginaliser certain. Alors que la grève a été victorieuse, l’année qui a suivi a été difficile, et Monia, déléguée CGT, l’exprime clairement : « il faut que justice soit faite, parce que les discriminations on en peut plus, ça fait trop longtemps que ça dure... ».

L’ensemble des salariés a donc fait le choix de se remettre en grève depuis le 16 mai à 9h, car ils savent que tout ce qu’ils obtiendront, ils devront l’arracher à la direction. En premier lieu, les salariés revendiquent l’intégralité du 13ème mois de salaire, obtenu lors de la précédente lutte, puisqu’il n’est actuellement payé qu’à hauteur de 75 %… la direction ayant reculé à 2020 le payement des 100 %. Une manière de plus de sanctionner les anciens grévistes. Ensuite, les travailleurs et travailleuses refusent la modulation du temps de travail pour les temps partiels, c’est à dire le fait que l’ensemble des heures supplémentaires soient annualisées, créant ainsi des conditions de travail très difficiles, avec des semaines à 40 heures, et d’autres quasi-vides… sans que les heures supplémentaires ne soient finalement payées. Les femmes de chambre en temps partiel souhaitent également voir leur temps de travail passer de 25h à 30h par semaine, plutôt que de recruter de nouvelles travailleuses avec des contrats précaires. Pour elles, c’est évident : si la direction fait le choix de recruter de nouvelles femmes de chambre avec des contrats précaires plutôt que d’augmenter leur propre volume horaire, c’est encore une fois pour créer la division et faire venir du « sang neuf », de préférence non syndiqué et à la botte de la direction. Voici des techniques managériales qui ne datent pas d’aujourd’hui, et contre lesquelles les salariés de l’hôtel Campanile Tour Eiffel sont déterminés à se battre ! Enfin, les salariés revendiquent l’arrêt des pressions et du mauvais traitement de la part de la direction, qu’elles soient à destination des femmes de chambre à qui elle demande de dépointer puis de retourner travailler (digne de la sous-traitance) ou bien qu’il s’agisse du harcèlement contre les délégués syndicaux qui ont mené la grève victorieuse l’an dernier.

La direction a été claire : par principe, elle ne veut plus discuter avec les salariés dans le cadre d’une grève. Elle exige que la grève cesse pour ensuite entamer les discussions… Quel cynisme ! La preuve que la lutte victorieuse de l’an passé n’est toujours pas digérée de leur côté, et qu’ils vont cette fois encore essayer de jouer la montre… en espérant que le combat s’essouffle. Mais les grévistes sont déterminés, et n’ont qu’une seule réponse : « Nous, on lâche rien ! On est déterminé(e)s et solidaires ».

Pour le 15ème jour de grève, un second rassemblement solidaire est organisé par la CGT-HPE (Hôtel de prestige et économique), le mardi 30 mai à 12h, devant le Campanile Bagnolet, au 28 avenue du Général de Gaulle (93170 Bagnolet), métro Gallieni. Il est important d’y être nombreux et nombreuses, pour soutenir les salariés, faire connaître leur grève, et imposer à Jin Jiang International, entreprise chinoise propriétaire des Campanile, de négocier avec les salariés qui font tourner l’ensemble de la chaîne d’hôtellerie.


  
  
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