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Hypocrisie macronienne

14 700 € par mois : c’est le salaire de Chantal Jouanno pour organiser le "Grand débat"

C’est comme si l’exécutif cherchait tous les moyens pour jeter de l’huile sur le feu allumé par les Gilets Jaunes. Dernière nouvelle en date, le salaire mirobolant de Chantal Jouanno, présidente de la Commission Nationale du Débat Public, chargée d’organiser le grand débat.

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Alors que dans les revendications les plus importantes portées par le mouvement des Gilets Jaunes figure une baisse des rémunérations des responsables politique au niveau d’un salaire moyen, Chantal Jouanno a jugé bon d’augmenter son salaire pour organiser le « Grand débat » national, à 14 709 euros par mois, soit plus de 13 % (1684€ de plus) de plus que son prédécesseur, qu’elle a remplacé en mars 2018. En neuf mois de mandat, la présidente de CNDP a donc tout simplement réussi à augmenter son salaire de 1,1 SMIC par mois, le tout pour organiser un débat qui portera notamment sur la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté… Un beau symbole de ce qu’est l’administration et le gouvernement de cette Vème République, qui paye grassement ses hauts administrateurs, quand bien même ils n’auraient, comme Chantal Jouanno, à gérer une commission d’une vingtaine de personnes, avec 10 fonctionnaires dans son administration.

Il faut dire que ses vices-présidents ne sont pas en reste : 7780 € par mois pour épauler la présidente dans ses dures missions ! En réalité, ce poste n’est qu’un énième poste pour les amis d’Emmanuel Macron, sans aucune responsabilité réelle. Il faut se rappeler que Chantal Jouanno, après avoir soutenu François Fillon aux présidentielles, s’étaient ralliée à Edouard Philippe en mai 2017 en expliquant « devoir essayer d’unir les forces progressistes  ». Un an après à peine, son cadeau de remerciement est donc tombé : un salaire mirobolant… pour ne pas faire grand-chose.

Alors que de très nombreux manifestants, sous leur gilet jaune, réclament une moralisation de la vie politique et l’arrêt des privilèges des politiciens, l’heure est peut-être de reprendre le programme instauré par la Commune de Paris en mars 1871. Alors que les travailleurs parisiens avaient pris le pouvoir face à une nouvelle République qui ne comptait rien changer par rapport au Second Empire, c’est une toute nouvelle démocratie qui avait émergé. Ainsi, parmi les mesures prises par les insurgés, figuraient l’élection et la révocabilité de tous les responsables dans l’Administration, la Justice, l’enseignement et la Garde Nationale (une armée populaire qui avait remplacé l’armée de métier impériale), ainsi que la limitation de leurs salaires à ceux d’un ouvrier. Dans une Ve République où les hauts administrateurs sont légions et font leur richesse sur le dos de tous et toutes, ce programme est plus que jamais d’actualité. 

Crédit photo : LP/Philippe Lavieille


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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