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18 ans de SMIC…

240 000 euros par an dépensés par Matignon pour mesurer le « bilan d’image » de Valls

Après les affaires Fillon, Le Pen ou encore Le Roux, voici que Valls, éclipsé dans le paysage politique par la campagne présidentielle, revient dans l’actualité. Mais cette fois-ci, il ne s’agit ni d’emplois fictifs ni de costumes à plus de 10 000 euros, mais de milliers d’euros d’argent public dépensés dans des sondages d’opinion sur l’image qu’ont les Français de Manuel Valls. Ainsi, selon les révélations d’Envoyé spécial, magazine de la chaîne France 2, ce n’est pas moins de 53 520 euros qui ont été dilapidés par Matignon pour répondre à des questions toutes plus ubuesques les unes que les autres.

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Entre propagande et sondages frivoles


Le Service d’information du Gouvernement (SIG), rattaché à Matignon, est destiné en particulier à promouvoir les actions du gouvernement par différentes campagnes publicitaires qui touchent aussi bien la lutte contre le terrorisme que la prévention à la sécurité routière. Mais le SIG a également pour mission de suivre l’évolution de l’opinion publique en commandant des sondages afin de mesurer l’impact ou les tendances relatives aux actions gouvernementales. Placé sous l’autorité du Premier ministre, ce service dispose d’un budget plutôt bien fourni, grâce à loi finance votée par le Parlement, afin de mener ses missions à bien.

Le SIG a donc, selon les révélations d’Envoyé spécial, déboursé la coquette somme de 53 520 euros en juin 2014 pour analyser la popularité de Manuel Valls, alors fraîchement nommé Premier ministre. Ainsi, c’est bien Manuel Valls lui-même qui a utilisé l’argent public pour savoir ce que les Français pensaient de lui, non pas à propos de ses idées politiques, mais bien de son image.

Des « oreilles dissymétriques » au charme hispanique


Un rapport d’environ 111 pages fournit par Ipsos suffit à montrer la teneur ridicule de cette enquête dont les conclusions relèvent plus d’un mauvais test de personnalité d’un magazine féminin que d’une réelle analyse statistique. On y apprend donc, parmi une multitude d’autres éléments de personnalité grotesques, que Valls ressemblerait à « Scar du Roi Lion », à un chacal ou encore à une hyène en passant par le rapace. Au-delà de ce bestiaire, les détails physiques de l’ex-Premier ministre sont décortiqués à la loupe, frisant la grossière caricature : « la frange crantée » donnerait « une connotation frondeuse » quant aux « oreilles dissymétriques, avec la droite décollée », elles seraient indicatrices de « son côté bagarreur ». Ses origine hispaniques, non plus, ne sont pas épargnées puisque la « bruneur de [ses] cheveux et de [ses] yeux », le teint hâlé et un nez aquilin lui confèreraient une « vitalité toute latine ». Une vitalité dans les sondages et les bilans d’image pour une brutalité dans l’exercice du pouvoir : à coups de 49.3 et de matraques, les opposants à la loi travail s’en souviennent et le paient encore. Ainsi, difficile de voir dans cette enquête une trace d’intérêt général, Valls semblait alors plus disposé à chouchouter son ego.

Manuel Valls imite Nicolas Sarkozy

Sous le quinquennat Sarkozy, entre 2007 et 2012, ce n’est pas moins de 7,5 millions d’euros qui ont été dépensés pour ce même type de sondages inutiles concernant cette fois-ci son mariage avec Carla Bruni ou encore la grossesse de Rachida Dati. Ce montant exorbitant n’a d’ailleurs pas manqué d’être épinglé par la Cour des comptes. De plus, une plainte avait bien été déposée par l’association Anticor, en 2010, qui lutte contre la corruption, en raison d’une absence d’appel d’offres. Ainsi, Sarkozy avait sciemment confié ces études à des instituts sans mise en concurrence. Cela avait alors conduit à la mise en examen de ses proches comme Patrick Buisson, Claude Guéant et de l’institut de sondage Ipsos.

Si les révélations d’Envoyé spécial sont pour l’instant loin du montant affiché lors de l’affaire des sondages de l’Elysée sous Sarkozy, ces 53 250 euros ne sont que la face émergée de l’iceberg. En effet, si Hollande déclara vouloir mettre un terme à ce gouffre financier à son arrivée à l’Elysée, Valls ne fut, semble-t-il, pas du même avis. Il apparaît effectivement que l’ex-Premier ministre a commandé de nombreux sondages de ce type durant son mandat, faisant grimper la facture jusqu’au chiffre colossal de 240 000 euros en moyenne par an, soit près de 18 années de SMIC net par an, pour mesurer l’image de Jean-Marc Ayrault ou de Manuel Valls. Un chiffre démesuré pour des premiers ministres qui n’ont fait que demander aux Français de se serrer la ceinture tout au long du quinquennat.


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