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28 septembre, Journée internationale pour le droit à l’avortement

Dans un contexte international d’énormes luttes pour l’accès à l’IVG en tant que droit fondamental et humain, où l’avortement vient d’être dépénalisé sur l’ensemble du territoire australien ainsi qu’à Oaxaca (Mexique), des manifestations massives sont prévues dans plusieurs villes du monde.

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La décision de déclarer le 28 septembre Journée internationale d’action pour un avortement légal et sans risques a été prise lors de la cinquième rencontre féministe latino-américaine et caribéenne tenue en novembre 1990, sur la base du fait que, dans de nombreux pays de la région, les complications liées aux avortements clandestins constituent la principale cause de mortalité féminine.

La proposition de cette date a été présentée par la délégation brésilienne en commémoration du 28 septembre 1871, jour de l’adoption au Brésil de la loi sur la liberté des ventres, par laquelle tous les fils et filles nés de femmes esclaves ont été déclarés libres.

Cependant, près de 30 ans après cet événement, l’avortement reste un privilège de classe dans plus de deux tiers des pays du monde. Cela implique que les personnes qui n’ont pas les moyens pour accéder à une IVG sans danger avortent de façon précaire, ce qui peut générer des infections qui mettent la vie des jeunes filles et des femmes en péril.

Il arrive aussi que les médecins des hôpitaux qui accueillent des femmes qui ont subi une fausse couche, ou qui ont pratiqué un avortement clandestin qui ne s’est pas terminé correctement, laissent les patientes attendre pendant plusieurs heures, souffrantes de douleur et pourrissant à l’intérieur. Et ce qui est encore plus répréhensible, c’est le fait que de nombreux médecins forcent à accoucher des filles qui ont été violées, même dans les pays où l’IVG est légale en cas de viol. Ils y parviennent en mentant sur l’état de la grossesse ou en soutenant que l’avortement peut laisser des séquelles pour les filles. Ainsi, beaucoup de filles qui n’ont pas encore fini de grandir, ou même terminé l’école primaire, se retrouvent en train d’élever un autre être humain sans le vouloir. Cette action a suscité un mouvement dans toute l’Amérique latine sous le slogan Niñas No Madres (filles, pas mères).

Un autre fait catastrophique qui se produit, même dans les pays où l’avortement est légal, comme la France, est que les médecins font appel à l’objection de conscience. Comment peuvent-ils laisser mourir une femme, ou la forcer à accoucher et materner, sous prétexte de protéger la tranquillité de leur conscience ? Combien de temps devrons-nous encore attendre pour être considérées comme des citoyennes pleinement capables de prendre les décisions qui concernent notre vie ?

Malgré les revers enregistrés en différents points, comme dans l’État de l’Alabama en mai de cette année ou en Équateur il y a à peine une semaine, et avec l’élan de victoires comme en Irlande, en Australie et dans l’État d’Oaxaca, ou encore celles de l’Espagne et de la Pologne contre la tentative des gouvernements de revenir sur la loi qui autorise la pratique de l’IVG, nous savons que la lutte et la force pour pouvoir légiférer sur nos propres corps est dans les rues.

Pour toutes ces raisons, des manifestations massives auront lieu le samedi 28 septembre pour réclamer le droit à une vie digne d’être vécue, dans plus de 30 villes en Argentine, ainsi que dans différentes villes en Bolivie, au Chili, en Colombie, en Équateur, au Mexique, en Espagne, aux Pays-Bas et aussi dans plusieurs villes françaises :

Paris : rassemblement devant l’hôpital Tenon à 12 h, suivi d’une marche qui commencera à 14 h au même lieu

Bordeaux : 14 h 30 — Place de la Bourse

Lille : 16 h 30 — Place du vieux marché aux chevaux

Marseille : 15 h — devant la préfecture

Nantes : 14 h — Place Graslin

Toulouse : 11 h — Place Arnaud Benard

Tours : 15 h — Place Jean Jaures

Crédit photo : Marga Mas


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