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9 000 personnes au Puy-du-Fou : une nouvelle polémique pour la macronie

Alors que les rassemblements de plus de 5000 personnes sont interdits, le Puy-du-Fou a accueilli ce weekend 9000 personnes dans un seul spectacle. Une nouvelle polémique pour le parc à spectacles qui met mal à l'aise la macronie, - dont De Villiers revendique le lien avec le président -, jurant aujourd'hui par l'intermédiaire de la ministre de la culture, Bachelot, de n'avoir cédé aucun passe droit au Puy-du-Fou.

Petra Lou

17 août 2020

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Puy du fou, le 11 juin dernier. Crédits photo : AFP/Frank Perry

Une nouvelle polémique autour du Puy-du-Fou qui ce samedi, a accueilli 9000 personnes dans son spectacle, alors que la jauge des 5000 personnes rassemblées maximum est toujours d’actualité. Loin d’être la première, le parc d’attractions avait déjà été vivement critiqué pour un spectacle en juillet où 12 000 personnes étaient venues alors que la limite de 5000 était encore valide jusqu’à fin août.

Mais la polémique dérange aussi la Macronie : « Alors que la proximité entre Villiers et Macron, largement relayée par le Vendéen vociférant dès qu’il en a l’occasion, est de notoriété publique, elle apparaît aujourd’hui comme un boulet pour le chef de l’Etat davantage que comme un subtil signal envoyé à la France souverainiste. » écrivait Jonathan Bouchet-Petersen ce dimanche dans un article de Libération. En effet, le fondateur du parc d’attractions, Philippe De Villiers semble avoir des liens étroits avec le président de la République, ou en tout cas, il le revendique haut et fort. Déjà en juin, la réouverture du parc avait été une décision personnelle prise par Macron, s’opposant à son ex-premier ministre qui s’y était opposé. De Villiers avait publié le SMS présidentiel dans un tweet comme argument d’autorité face aux critiques sur la toile.

En tout cas considéré comme un proche du Président, la relation de De Villiers avec Macron fait tâche pour un gouvernement qui cherchait plutôt à se revêtir d’un vernis progressiste. Philippe De Villiers, au-delà d’être le fondateur du Puy-du-Fou et un vicomte, est une figure de l’extrême droite, ayant été le fondateur et président du parti souverainiste Mouvement pour la France (MPF) mais aussi défendant « les racines chrétiennes de la France » et grand adorateur de la théorie du « Grand remplacement ». Récemment, sur Twitter, il appelle au boycott de la marque française L’Oréal, après que celle-ci ait annoncé qu’elle enlèverait toute allusion à des blanchisseurs de peau dans ses cosmétiques, résultat d’une pression du mouvement antiraciste.

Grand soutien de la Manif Pour Tous, le Puy-du-Fou fait don de 50 000 euros à la Fondation Jérôme Lejeune, fervent opposant au droit à l’avortement.

Ainsi, alors que dans toute la métropole, la jauge des 5000 personnes maximum est prolongée jusqu’au 30 octobre prochain, et que c’est un argument pour réprimer plus durement les rassemblements de grévistes ou mobilisations s’opposant au gouvernement, le Puy-du-Fou aurait des passe-droits pour aller bien au-delà des limites autorisées ? La question a commencé à faire polémique pour le parc de loisirs aux teintes réactionnaires, mais surtout pour le gouvernement, qui cherche depuis ce weekend, par l’intermédiaire de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, à mettre le problème sous le tapis.

Dans le Journal du Dimanche, l’Elysée a été contraint ce weekend à jurer que la dérogation du Puy-du-Fou était une décision de la préfecture de Vendée. Une nouvelle fissure dans le vase fragile du gouvernement, qui, déjà très abîmé par les derniers mouvements - Gilets Jaunes, ou encore contre la réforme des retraites -, a perdu quelques plumes dans l’opinion publique sur la gestion catastrophique de la crise sanitaire. Avec un remaniement marqué par la présence de Darmanin à l’Intérieur, accusé de viol, que de nombreux collectifs féministes ont dénoncé, le gouvernement se voit aujourd’hui contraint de se justifier même dans une polémique dont il ne serait pas – pour une fois – l’auteur. En tout cas une chose est sûre, les règles, même en cas de crise sanitaire, ne sont pas les mêmes pour tous : la répression pour ceux qu’on appelait autrefois des héros qui exigent de meilleures conditions de travail un système de santé pour tous, ou les dérogations pour les copains réacs de Macron !


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