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Auchan ou la violence patronale : nouvel épisode

A Auchan, une employée menacée de licenciement après sa grossesse : "Je n’ai plus besoin de toi, tu dégages !"

Quelques mois après la fausse couche, ayant suscité une indignation massive, d’une caissière employée chez Auchan, c’est une nouvelle jeune femme et son enfant qui sont victimes des conditions de travail indignes qu’impose la succursale Auchan à ses employés. Cette fois-ci il est question d’un accouchement prématuré, dû selon les médecins à un état d’hypertension et une forte poussée d’angoisse directement liés au harcèlement et aux pressions que lui faisait subir sa direction. Gherasim B

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Menacée de licenciement depuis l’annonce de sa grossesse, la jeune femme de 19 ans, employée d’Auchan Le Pontet, était soumise à une pression intense. Sa famille explique qu’à partir du jour où elle a annoncé sa grossesse à ses supérieurs, leur fille a reçu l’ordre de « dégager », et qu’il lui a été ordonné de rendre sa démission écrite. Les syndicats ayant été alertés, elle reprend le travail mais reçoit quelques jours plus tard de sa responsable une convocation à un entretien pouvant aller jusqu’au licenciement. Ses parents décrivent l’état de stress considérable dans lequel la plongent sans surprise ces mesures, racontant qu’elle rentre en pleurs chez elle. Deux jours plus tard, le 28 décembre, elle accouche un mois avant la fin du terme. Ses médecins désignent la charge d’angoisse qu’elle a subie comme la cause sans équivoque de cet accouchement prématuré.
Ce traitement n’est évidemment pas sans rappeler celui qu’a subi quelques mois plus tôt une autre employée du groupe Auchan. Le 22 novembre dernier, une caissière d’Auchan City Tourcoing avait fait une fausse couche sur son lieu de travail, après avoir signalé à plusieurs reprises sa grossesse à ses employeurs, sans effet — contrevenant en cela au Code du travail. Ce jour-là elle se plaint en vain de vives douleurs, se voit refuser ses demandes d’aller aux toilettes, pour finir par découvrir son siège ensanglanté. Le lendemain du drame la seule réponse de sa direction est une demande de justificatif pour son absence, remarquant qu’elle est partie une heure trop tôt de son travail la veille. Elle a depuis déposé une plainte contre l’entreprisepour « non-assistance à personne en danger » et « mise en danger de la vie d’autrui ».
Ces deux affaires terribles montrent jusqu’à quelles violences Auchan est prêt à aller pour accroître toujours plus ses profits. C’est au magasin Auchan de Tourcoing également, qu’en juillet dernier une caissière avait été licenciée pour 85 centimes. Les déclarations de la famille de la jeune femme dont l’enfant est né prématurément laissent penser qu’il s’agirait d’abus commis par la responsable du magasin, faisant passer comme une déviance purement individuelle ce traitement inhumain : « Nous faisons la différence entre le comportement d’une personne et l’institution Auchan qui doit être capable de prendre une décision quand quelqu’un s’est mal comporté. Ça reste une belle entreprise… ». Or, ce que montre bien l’accumulation de ces cas de violences managériales, au sein du groupe Auchan comme de milliers d’autres entreprises, c’est qu’il s’agit au contraire du traitement normal des salariés dans le système capitaliste. Et ce sont les femmes qui, comme souvent, en paient le plus haut prix, subissant la double peine de l’exploitation et de l’oppression patriarcale. Une femme enceinte n’a souvent d’autre choix en effet que de continuer à suivre la cadence infernale imposée aux travailleurs ou être licenciée. Myriam, cheminote de la gare d’Austerlitz que Révolution permanente a interviewée pour l’anniversaire de la grève de 1986, racontait la pression que subissent également les femmes enceintes au sein de la SCNF, évoquant de nombreuses fausses couches chez les cheminotes.

crédit photo : LP / OLIVIER ARANDEL


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