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Communiqué

A Normale Sup’ Lyon, les étudiant-e-s occupent, la direction veut matraquer

Cela fait trois semaines que la F011, l’une des salles du rez-de-chaussée de l’ENS Lyon, est occupée par des élèves et des étudiants de l’établissement pour y organiser, localement, la contestation contre la Loi Travail et son monde. La direction, elle, ne l’entend pas de cette oreille et souhaite voir les occupants dégager au plus vite. Multipliant les pressions et les provocations, elle est revenue à la charge en début de semaine au sujet d’une possible intervention de la police. Nous reproduisons, ci-dessous, le communiqué de presse produit par les occupants.

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Depuis maintenant trois semaines, des étudiantes et étudiants de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon occupent la salle F01. Ce mouvement est né dans le cadre de l’opposition nationale à la Loi El Kohmri. Cette occupation s’inscrit dans le sillage des manifestations contre la réforme en question et la Nuit Debout lyonnaise. Elle s’est initialement constituée dans l’idée d’ancrer la mobilisation au sein de cet établissement.

Concernant l’ENS de Lyon, les étudiantes et étudiants engagés dans l’occupation pointent certaines contradictions entre discours officiels et fonctionnement concret. Aujourd’hui l’Ecole Normale Supérieure de Lyon déclare porter des « valeurs d’humanisme et de service public », « s’engager pour une diffusion des connaissances au plus grand nombre et une plus grande égalité des chances ». Elle est pourtant un lieu fermé dont le jardin est entouré de grilles. Un badge est nécessaire pour y pénétrer.

Par ailleurs, les éléments dénoncés dans la Loi Travail se retrouvent aussi dans les couloirs de cette institution publique. L’ENS comme ailleurs, est soumise aux régimes croissants de précarisation, de privatisation et de mise en concurrence des salariés et des employés, à toutes les échelles de sa hiérarchie. Dénoncer ces évolutions sur leur lieu de travail relève pour les occupantes et occupants de la F01 d’un engagement politique à plus large échelle. L’occupation, comme à Nuit Debout, est un moyen de se réapproprier un lieu républicain. Il s’agit par là d’attirer l’attention de tous, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’école, sur des problématiques locales aussi bien que sur les enjeux globaux dont elles dérivent.

Les occupantes et occupants ont organisé des petits déjeuners avec le personnel (CROUS, Sécurité, logistique et maintenance), des diffusions de films, des assemblées générales chaque midi, des banquets chaque soir. Ont été conviés les journalistes Serge Halimi et Pierre Rimbert, les géographes Philippe Pelletier et Sarah Mekdjian, le philosophe Jean-Christophe Angault, l’économiste Henri Sterdyniak, les sociologues Bernard Lahire et Antoine Bevort, les écrivains Alain Damasio, Catherine Dufour et Norbert Merjagnan. Les occupantes et occupants ont enfin rencontré des militants de la région : un collectif Page 1/2 de soutien aux étudiants sans papiers de Lyon, des membres de Jour Debout Vaulx en Velin, des syndicalistes, la Maison de la Mésopotamie (association de soutien à la résistance kurde), des membres de la Caisse de Solidarité Lyonnaise.

Occuper constitue un moyen d’aller à l’encontre d’une société jugée individualiste en tissant des liens, d’apprendre à gérer collectivement un espace qui n’est pas seulement un lieu de discussion mais aussi un lieu de vie où les occupantes et occupants mangent, dorment, préparent les actions à venir. Le fait de s’être rendus visibles et disponibles en permanence sur ce lieu a permis de produire des échanges entre des personnes qui ne se seraient peut-être jamais rencontrés sans cela et proviennent, de l’informatique au cinéma en passant par les sciences sociales, de tous horizons.

La F01 est devenue un lieu politique de débats, de réflexions, d’actions que ses occupantes et occupants aspirent à préserver. Entre ses murs sont nés des projets et entre autre la volonté de mettre au jour l’état des conditions de travail au sein de l’ENS – moins reluisantes que le suggèrerait l’image prestigieuse de l’établissement.

Le dialogue avec la direction est conflictuel – oscillant du refus des contacts à des attitudes davantage menaçantes. La possibilité d’une intervention des forces de l’ordre dans les prochains jours a été évoquée.


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