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Pour eux, la trêve hivernale, c’est dormir dehors

A Saint-Denis, les habitants du 168 avenue Wilson toujours en lutte !

L’affaire remonte au mois d’août et, depuis, la situation n’a fait qu’empirer. La mairie de Saint-Denis, tenue par le PC, Ensemble, le PG et le PSG fait semblant de regarder ailleurs, alors qu’il ne dépendrait que d’elle de répondre à l’urgence sociale de quelque 83 personnes, dont de nombreuses femmes et enfants en bas-âge. Aujourd’hui, ils seront enfin reçus en préfecture. Corinne Rozen

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Les habitants du 168 avenue du Président Wilson ont été expulsés par leur bailleur dans des conditions contrevenant complètement à la légalité. Un jeudi matin, fin août, la police leur demande de descendre. Une fois en bas, des maçons s’affairent à murer les issues et les entrées, forçant les habitants à laisser derrière eux tous leurs biens et effets. La décision de « justice » qui a rendu possible cette expulsion remonte à 2010…

Comme le pointe Ernest, leur porte-parole, aucune enquête sociale n’a été menée pour mettre à l’abri les plus fragiles, notamment les femmes enceintes, les enfants en bas-âge et les personnes malades. Depuis le 25 août, donc, les habitants du 168 sont forcés de dormir sous des tentes, non loin de leur ancien immeuble, face à l’autoroute Nord.

Lundi 26 octobre, un incendie s’est déclaré dans l’immeuble, au quatrième étage, impliquant une intervention des pompiers qui ont dû faire sauter les portes scellées. Les flammes et l’eau ont fini d’endommager une bonne partie des biens que les occupants avaient dû laisser sous séquestre à l’intérieur, bien malgré eux, depuis fin août, et qu’ils n’avaient pu récupérer.

Plusieurs manifestations ont été organisées, les 11 octobre et le 28 octobre, notamment, pour exiger un relogement et des titres de séjour pour celles et ceux qui n’en ont pas, mais également pour interpeler la municipalité : les services sociaux de proximité dépendant de la Mairie de Saint Denis les ignorent ou les renvoient sur Paris au prétexte qu’ils n’ont pas assez d’attaches locales alors même que la domiciliation sur Saint Denis leur a été refusée.

La préfecture a enfin fait savoir qu’elle acceptait une rencontre avec les expulsés, le vendredi 4 novembre, à 15h30. La ville est également invitée à participer à cette réunion. Il faut que les 83 habitants du 168, ainsi que les deux familles avec enfants qui n’avaient pas été expulsées mais qui se retrouvent à la rue depuis l’incendie, obtiennent satisfaction sur leurs revendications en termes de relogements et de titres de séjour. La trêve hivernale, ça ne peut pas vouloir dire dormir sous une tente à l’extérieur, même dans le 93 !


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