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Bataille du rail, jour 2

AG d’Austerlitz. Les éboueurs et étudiants rejoignent les cheminots

Mercredi 4 avril, les cheminots d'Austerlitz tenaient une assemblée générale pour ce troisième jour de grève après le 22 mars et le 3 avril, où les taux de grévistes ont été à nouveau massifs. Ils ont été rejoints par des éboueurs en grève et des étudiants de l’université Paris 1, bloquée depuis dix jours.

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La grève on ne l’aperçoit pas ?

« Il n’y a pas longtemps on entendait un ex-président de la république qu’on connaît bien, avec quelques problèmes avec la justice, dire : « quand il y a une grève en France maintenant on ne s’en aperçoit pas ». Et bien ce qu’on peut dire c’est qu’aujourd’hui la grève on l’a vue, tout le monde ne parle que de nous ! » commence Christophe, contrôleur à Austerlitz et syndiqué chez Sud Rail. Ces deux jours de grève ont en effet affiché des taux de grève massifs, aussi importants qu’en 1995. Une soixantaine de cheminots étaient réunis à Austerlitz en ce deuxième jour, moins que la veille, mais un nombre non négligeable dans une ambiance combattive et déterminée.

« Ça fait longtemps qu’on attendait les conditions favorables, continue Christophe, désormais on les a » : maintenant que les étudiants, les éboueurs, et de nombreux secteurs sont entrés dans la bataille. « Mardi la manifestation a rassemblé près de 5000 personnes à Paris et une dizaine de manifestations avaient lieu dans d’autres villes, avec partout beaucoup de jeunes et d’étudiants venus manifester avec les cheminots ». Favorable à la reconduction de la grève il défend « une grève dure, reconductible chaque jour en AG » : « il n’y a que ça qui puisse gagner ». Nicolas également syndiqué Sud Rail surenchérit : « le calendrier est extrêmement serré, le passage par ordonnances aura lieu entre le 9 et le 12 avril, c’est maintenant qu’il faut partir ». Dans l’AG les modalités de la grève clivent.

Tout le monde insiste sur la nécessité de continuer à mobiliser dans les jours qui viennent. Pour Nico, aiguilleur syndiqué Sud rail, « il est important qu’il y ait des rendez-vous quotidiens, faire des tournées, ensemble quelque soit notre syndicat » Dans ce sens de nombreuses interventions défendent la création du comité de grève - mobilisation voté la veille : « dans le comité de mobilisation peuvent se réunir les syndiqués de tout horizon, et surtout, c’est très important, les non syndiqués » souligne Cyril, conducteur. « C’est le lieu pour construire la grève tous ensemble, s’organiser, écrire des tracts, organiser des actions, mettre en place une caisse de grève ».

Les étudiants et éboueurs viennent soutenir les cheminots

Plusieurs dizaines de travailleurs de la TIRU (usine de traitement des déchets) d’Ivry sont venus à la rencontre des cheminots. Le matin même, leur blocage de l’usine a été expulsé par les CRS, comme la veille déjà. Les éboueurs avaient organisé ce jour là l’occupation de trois usines en Ile-de-France. Ils réclament le statut public pour le ramassage et traitement comme service public, quand aujourd’hui 50% de cette filière est privatisée. Dans cette bataille, travailleurs du public et du privé luttent côte à côte. Nous avons interviewé à ce propos Olivier, éboueur en grève présent lors de l’AG : « Il faut arrêter de se battre chacun de son côté, et converger, aller tous dans la même direction […] l’unité c’est ce qui leur fait le plus peur ».

Un petit groupe d’étudiants de l’université de Tolbiac (Paris 1) occupée depuis dix jours a ensuite pris la parole pour exprimer le soutien des étudiants actuellement mobilisés contre les réformes de l’éducation, aux cheminots, et raconter l’état de la mobilisation sur leur fac. À Tolbiac le mardi 3 avril 1500 étudiants réunis en assemblée générale ont voté le blocage illimité de la fac et décidé de faire leur nouvelle journée de mobilisation et assemblée générale le 9 avril, journée de grève à la SNCF : « parce qu’en tant qu’étudiants on ne veut pas que notre pass Navigo passe à 250€ quand la SNCF aura été privatisée, et qu’inversement avec la sélection les enfants de cheminots soient exclus de l’université » intervient Arthur, étudiant en histoire à Paris 1. À l’échelle nationale ce sont 20 facs qui sont mobilisés et 10 bloquées. Les étudiants de Paris 1 invitent les cheminots à venir dans leur fac occupée « bloquée, la fac n’a jamais été aussi ouverte, on veut en faire un lieu pour accueillir tous les travailleurs en grève du Sud de Paris ». Lundi dernier une première rencontre cheminots-étudiants avait déjà connu un vif succès avec 250 personnes venues assister à la discussion. Une semaine après, le lundi 9 ce seront les étudiants qui se rendront une nouvelle fois aux côtés des cheminots pour un barbecue de soutien.


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