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Acculé, Edouard Philippe ressort les vieilles recettes répressives contre les Gilets Jaunes

Désarçonné par l'ampleur de l'acte VIII, le gouvernement avait choisi ce 7 janvier, 20h, pour apporter une première réponse sur les antennes de TF1. Clairement à la défensive, Edouard Philippe a donc joué l'attendue carte des « casseurs ennemis de la République », et ressorti les vieilles recettes répressives.

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Lors de ses vœux aux forces de répression ce lundi, Christophe Castaner avait clairement donné le ton. Tout en affirmant que « jamais je ne m’opposerai à la libre manifestation », le ministre de l’intérieur avait ajouté qu’« à l’ultra violence, nous opposerons l’ultra-fermeté ». Une sorte de préambule à l’intervention d’Edouard Philippe sur TF1 lors du journal de 20heures, où tout le monde attendait de voir quelle allait être la traduction concrète de cette « ultra fermeté », alors que les Gilets Jaunes mutilés et interpellés par la police se comptent par milliers.

Les tenants réactionnaires du sacro-saint ordre républicain maintenu à grands renforts de coups de matraques et de lacrymogène, comme Laurent Wauquiez, chef de file des Républicains, qui a rapidement exprimé sa déception, resteront sûrement sur leur faim après l’intervention du premier ministre, qui est apparu « groggy » sur le plateau de TF1. Bégayant, hésitant et sur la défensive, Edouard Philippe a tenu le « discours anti-casseur » traditionnel, fustigeant ceux qui « prennent en otage la démocratie ». Rappelant le nombre hallucinant d’interpellations, tout en occultant consciencieusement la question des manifestants blessés, Philippe a semblé vouloir défendre le bilan, mais est apparu sans solution face à la crise politique ouverte par le mouvement des Gilets Jaunes. Lui qui fanfaronnait il y a quelques semaines encore, comparant la politique à un match de boxe, et assurant aimer recevoir des coups mais aussi en donner, semble aujourd’hui proche du KO.

Seules annonces un tant soit peu concrète faites, celle sur la question de la législation des manifestations d’abord, l’annonce d’un redéploiement massif du dispositif répressif ensuite. Se posant en défenseur du droit de manifester, sinistre ironie, Edouard Philippe a ainsi affirmé qu’ « Aujourd’hui, si l’on veut défendre la liberté de manifester [...] il faut faire évoluer notre droit et compléter notre dispositif législatif […]. Le gouvernement est favorable à ce que notre loi soit modifiée et à sanctionner ceux qui ne respectent pas cette obligation de déclaration ». Un dispositif qui devrait s’inspirer de l’expérience répressive dans les stades de football, tout au long des années 2000, dans la lutte contre le « hooliganisme ».

Dans un second temps, Edouard Philippe envisage donc le redéploiement massif sur le terrain des forces de répression, à la hauteur de ceux déployés le 1er décembre et qui avait été réduit lors des derniers actes de la mobilisation. « Les moyens spécialisés comme les engins blindés de la gendarmerie ou les engins lanceurs d’eau de la police ont montré leur efficacité. Nous devons donc en envisager très sérieusement le renouvellement et accroître leurs capacités opérationnelles » a t-il ainsi affirmé, avant d’ajouter avoir « pris la décision de faire en sorte d’assurer une mobilisation considérable des forces de l’ordre ». C’est à dire le déploiement de 85.000 agents de répressions, BAC, CRS, policiers et gendarmes compris.

Rien de nouveau sous le soleil donc, et un Edouard Philippe qui semble plus que jamais en panne sèche pour sortir de la crise. Jouant son rôle de fusible, le premier ministre a surtout cherché à prendre sur lui la responsabilité des violences policières déjà commises et à venir lors des prochains actes. Une façon de « défendre les institutions » en quelques sortes. Quoiqu’il en soit, pour les Gilets Jaunes, la question de l’amplification de la mobilisation, vers un mouvement de grève générale, se pose plus que jamais. Le gouvernement est au bord du précipice, il s’agit maintenant d’envoyer l’uppercut !


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