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Justice et Vérité pour Adama Traoré

Adama Traoré : Mensonges médiatiques et coup de force à la mairie de Beaumont

Un rassemblement était organisé jeudi 17 novembre devant la mairie de Beaumont-Sur-Oise par la famille d’Adama Traoré, à la suite de la plainte pour diffamation déposée par la maire, Nathalie Groux (UDI), à l’encontre d’Assa Traoré. Une poursuite judiciaire en réponse aux propos tenus par Assa Traoré le 28 septembre dans l’émission du Gros journal sur Canal + lorsqu’elle a expliqué que « nous sommes des habitants de Beaumont depuis presque trente ans, mais nous n’avons toujours pas eu de condoléances, nous avons des bâtons dans les roues depuis le début, dès qu’on veut mettre quelque chose en place. Donc la maire a choisi son camp et de quel côté elle se met, du côté des gendarmes. Ce qui veut dire du côté de la violence policière ». Jeudi soir, le conseil municipal de Beaumont-sur-Oise devait se prononcer sur la demande de la maire de prendre en charge les frais de justice liés à la procédure contre Assa Traoré. Une insulte de plus à la famille d'Adama.

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Correspondant.es

Un rassemblement était organisé jeudi 17 novembre devant la mairie de Beaumont-Sur-Oise par la famille d’Adama Traoré, à la suite de la plainte pour diffamation déposée par la maire, Nathalie Groux (UDI), à l’encontre d’Assa Traoré. Une poursuite judiciaire en réponse aux propos tenus par Assa Traoré le 28 septembre dans l’émission du Gros journal sur Canal + lorsqu’elle a expliqué que « nous sommes des habitants de Beaumont depuis presque trente ans, mais nous n’avons toujours pas eu de condoléances, nous avons des bâtons dans les roues depuis le début, dès qu’on veut mettre quelque chose en place. Donc la maire a choisi son camp et de quel côté elle se met, du côté des gendarmes. Ce qui veut dire du côté de la violence policière ». Jeudi soir, le conseil municipal de Beaumont-sur-Oise devait se prononcer sur la demande de la maire de prendre en charge les frais de justice liés à la procédure contre Assa Traoré. Une insulte de plus à la famille d’Adama.

Ce rassemblement, organisé par la famille d’Adama, n’était pas un événement public. Le rendez-vous était donné à l’heure supposée du commencement du conseil municipal. A peine arrivés à proximité de la mairie, on a entendu des cris, aperçu des gens courir, en larmes, des chiens aboyer, et vu des policiers avec un fusil d’assaut à la main ainsi que des flash-ball qui visaient la foule. Une mère, avec une petite fille et un bébé dans une poussette, s’éloignaient en courant du rassemblement. On a discuté avec elle sur le trottoir un peu plus loin de la mairie pour comprendre ce qu’il se passait. Elle nous a raconté, que la famille voulait participer au conseil municipal, et que les gens étaient présents en soutien. Les policiers étaient déjà arrivés, armés, avant tout le monde. Environ 150 personnes étaient devant la mairie. Dès leur arrivée, le passage a été bloqué et un agent a gazé directement sur la foule, sans prévenir, bientôt suivi par d’autres, ainsi que par des menaces de lâcher les chiens. C’est à ce moment que la mère a fui avec les enfants, donnant des lingettes à un homme qui avait reçu du gaz lacrymogène sur le visage. Leurs revendications étaient de pouvoir participer au conseil municipal dont la participation était censée être ouverte à toute la population de Beaumont pour un débat démocratique local, autour du procès que la maire veut intenter contre Assa Traoré, et dont elle veut faire payer les frais de justice de 10 000 euros par la commune, ainsi qu’un dispositif de sécurité de 20 000 euros pour se protéger ! Ce qui ressort de ce rassemblement est la colère des habitants de Beaumont contre le mépris de la mairie. Ils ont exigé la démission de la maire tout en menaçant d’exposer la corruption qui durerait depuis des années.

De retour devant la mairie, des personnes étaient toujours rassemblées. Les policiers menaçaient d’abord de nous disperser puis se sont calmés avec l’arrivée de nouvelles personnes dont personnalités militantes, telles que Sihame Assbague ou Almamy Mam Kanouté. Ces derniers ont immédiatement posté des vidéos en live sur facebook. Il a ensuite été annoncé que le conseil avait été annulé. Les participants du conseil, dont la maire, ont été extirpés de la mairie par derrière, escortés par des policiers. Assa Traoré a alors fait des interviews pour dénoncer ouvertement le racisme de la maire citant son récent post-facebook (plus précisément le partage d’une publication), pointer le fait que la maire ne se soit jamais adressé à la famille après la mort d’Adama, ainsi que le barrage mis en place pour empêcher la famille Traoré, des proches et des soutiens, d’assister au conseil pourtant ouvert au public. Elle a appelé à un nouveau rassemblement lors du prochain conseil municipal qui aura lieu le 22 novembre et où nous devons être nombreux à venir en soutien à la famille. Ils n’étoufferont pas l’affaire.

La famille Traoré a alors demandé aux personnes de rentrer chez eux. Quelques temps plus tard, de nouvelles vidéos de Boyenval sont postées, où la famille rentre entourée de quelques habitants. On aperçoit alors clairement sur la vidéo les policiers charger des personnes. On entend Assa Traoré essayer de négocier avec la police pour que la tension redescende. Mais d’après le communiqué « Mensonges, mépris et violence » que la famille a publié le lendemain, « le frère d’Adama, a été tabassé à coups de matraques et de gaz, cinq gendarmes s’étant rués sur lui. Les gendarmes ont aussi tiré des gaz lacrymogènes dans les fenêtres des habitations. Une famille entière a été obligée d’évacuer son logement. » Les gendarmes se sont ensuite repliés et ont évacué le quartier. La réponse de leur hiérarchie présente dans le quartier était alors « Nous avons le droit de nous trouver n’importe où. Nous ne nous justifierons pas devant vous. Si vous n’êtes pas content, vous venez porter plainte demain à la gendarmerie ». Le soir même deux mineurs ont été interpellés violemment. Il semble que les policiers avaient besoin de se justifier des violences commises dès le début de soirée devant la mairie lorsqu’ils ont refusé de laisser la famille participer au conseil et ont ensuite tenté de disperser le rassemblement. Des provocations policières qui ont conduit dans la nuit à des heurts avec les forces de répression.

Le lendemain matin, les médias dominants n’ont pas tardé à relayer des mensonges sur le déroulement de l’événement décrivant une « émeute » : laissant penser à des affrontements entre des centaines d’habitants, de « jeunes », et des centaines des policiers, mettant l’accent sur des « insultes » qui auraient été proférées contre les gendarmes à la mairie, des attaques contre les policiers accompagnés de leurs « chiens de défense » (qui en réalité « attaquent »), la gendarme blessée oubliant de fait de citer les gaz lacrymogènes dispersés pendant le rassemblement, les voitures brulées et les tirs de mortiers. Ces accusations viennent directement des forces de répression et des chefs de police que les médias rapportent tels quels. Bien que toutes les vidéos sur les réseaux sociaux témoignent du déroulement des évènements et des provocations policières devant la mairie lors du rassemblement et juste après. La couverture du rassemblement et de la nuit du jeudi au vendredi est un coup de pression politique, médiatique et répressif mis en place pour empêcher la poursuite de la mobilisation. Ce n’est pas la première fois que les médias et les institutions mentent sur l’affaire, comme cela est très bien décrit dans le communiqué.

La lutte pour la vérité pour Adama est très suivie médiatiquement parce que, comme dit Assa Traoré, il s’agit d’une affaire d’Etat, une affaire qui dénonce le racisme d’Etat, la corruption, la justice de classe, l’impunité policière, les violences subies à répétition dans les « quartiers populaires ». Ils veulent mettre un coup d’arrêt à cette affaire, diaboliser les « jeunes des quartiers », nous nous devons d’être nombreux à être présents au prochain rassemblement du conseil municipal pour imposer la vérité pour Adama !


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