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Ça n’aura pas duré longtemps !

Affaires Ferrand : la République corrompue en marche !

Macron et sa « révolution », un nouveau gouvernement et des promesses… Et quelques semaines plus tard, deux ministres empêtrés dans des affaires de corruption. Il semble que la « République en marche » pourrait être freinée dans sa course. Parce que derrière le soi-disant « renouvellement », les promesses de « moralisation » et de « révolution » se cachent – à peine – des élus et des politiciens corrompus. D’un gouvernement à l’autre…

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Emmanuel Macron et Edouard Philippe, ils sont jeunes, fringants, et riches. Autour d’eux, pour faire neuf, une ribambelle de têtes plus ou moins connues. Une République en Marche qui ressemble à une grosse opération marketing avec un best seller intitulé « Révolution », des promesses de « renouvellement » et un joli casting. Mais il semblerait que les nouveaux acteurs n’avaient finalement pas un très bon CV et qu’ils n’aient pas tenus leur rôle bien longtemps.

Le ministre de la cohésion du territoire, Richard Ferrand, se retrouve ainsi empêtré dans des affaires qui jour après jour sentent de plus en plus le roussi. Ce sont des révélations du Canard enchainé, du Monde et de Médiapart sur une location immobilière des Mutuelles de Bretagne impliquant sa compagne, qui viennent compromettre ses premiers pas en tant que ministre. Il est accompagné par la ministre des Affaires européennes, Marielle de Sarnez, qui est visée par une enquête préliminaire pour des soupçons d’emplois fictifs de collaborateurs au Parlement européen. Soutenus par le président et le premier ministre - qui ont pensé à faire le ménage dans leurs déclarations fiscales et de patrimoine avant de franchir le perron de l’Elysée, et en appellent même à la « solidarité », la nouvelle équipe gouvernementale est donc plus soudée que jamais… dans les affaires.

Un gouvernement « renouvelé » vite rattrapé par les affaires

Macron sait où il va et l’agenda est chargé. Assuré, du Louvre à Versailles en passant par les tables de négociation, Macron tente de tout mettre de son côté pour obtenir la majorité présidentielle aux législatives pour faire ensuite passer ses contre-réformes. Jusque là les obstacles se sautaient sans trop de difficulté : des syndicats disciplinés, une lutte à GM&S écourtée, l’état d’urgence prolongé… Et puis les affaires ont commencé à tomber sur ses ministres. Les affaires Ferrand pourraient bien amener le nouveau monarque à devoir descendre de son trône.

Pour le moment, Macron et son premier ministre font mine de considérer ces scandales pour des affaires « secondaires". Ils ont choisi pour le moment de faire l’autruche. Ceci permettant d’atténuer le caractère éminemment politique de ces affaires. Parce que la population année après année, gouvernement après gouvernement, affaire après affaire, exècre la caste politicienne. Elle ne leur fait pas ou plus confiance. Alors, Macron, au train de vie, aux allures, aux « projets » qui sont bien loin de la majorité de la population, suivi par son gouvernement, et les médias dominants, tente d’expliquer que l’affaire Ferrand ce n’est tout de même pas une nouvelle affaire Fillon ! En effet, il a détourné moins d’argent, il est plus prompt aux aveux, il n’a pas fait campagne sur la « probité » et son affaire a le mérite d’être plus alambiquée et moins compréhensible pour la majorité de la population. Pourtant, sans avoir besoin de posséder une licence en droit des contrats, Richard Ferrand a vraisemblablement le goût de l’argent, des magouilles et sait, tout comme François Fillon, en faire profiter ses proches.

« Légal » ou « illégal » ? « Moral » ou « immoral » ? D’après un sondage, 70% des sondés pensent que le ministre devrait démissionner. 73% jugent que les faits reprochés à Richard Ferrand sont graves. Et le premier ministre l’a bien compris, mardi soir, reconnaissant que ce sont « des pratiques légales mais qui ne sont plus tolérées ». A lire les médias, à écouter les politiciens, il ne s’agirait pas d’un scandale. Mais cela en a tout l’air. Macron joue donc la carte du silence, du « silence responsable » qui ne prête guère attention aux « rumeurs » et aux papiers de journalistes avides d’affaires, s’en remettant à la justice. Pour le moment, d’ailleurs, le parquet national financier et le parquet de Brest ont refusé d’ouvrir une enquête. Mais, après les Républicains – qui ont en tête d’essayer de remporter le maximum de siège aux législatives - c’est désormais au tour de l’association Front républicain d’intervention contre la corruption (Fricc) de porter plainte.

Des affaires qui pourraient donc mal tournées pour le gouvernement. Et en réalité le mal est déjà fait en très grande partie. Malgré le check-up de l’ensemble des membres du gouvernement, il n’aura pas fallu longtemps avant que les affaires ressortent de sous le tapis.

Peut-on « moraliser » des politiciens véreux ? On en doute !

Éviter le scandale à tout prix avant les législatives. Éviter le scandale alors même que le Président voulait commencer son mandat par le passage d’une loi sur la « moralisation de la vie publique » qu’il considère comme le « socle de [son] action ». ça fait tâche. Macron a fait du renouveau, de la déontologie, de la transparence, son fond de commerce pendant les élections présidentielles. Il doit d’ailleurs beaucoup à l’affaire Fillon.

Macron a ensuite rallié Bayrou à ses côtés en faisant la promesse de faire passer en priorité une loi sur la « moralisation de la vie publique ». Un nouveau départ, sur de bonnes bases : aller plus loin que les lois sur la transparence de la vie publique de 2013 et changer la représentation électorale. Au menu à l’origine : avoir un casier judiciaire vierge, l’interdiction de cumuler plus de trois mandats ou encore interdire les emplois familiaux. Une loi que le ministre Richard Ferrand serait bien ennuyer d’avoir à détailler.

Un projet de loi que l’exécutif voulait présenter avant les législatives afin que les députés puissent en prendre connaissance. Le texte a depuis était reporté au 14 juin dans l’entre-deux-tours. La décision aurait-elle un lien avec les affaires Ferrand ? Le premier ministre assure que cela n’a rien à voir. Il affirme que cela serait pour des raisons de conseil juridique. En effet, cette loi risque de faire jaser étant donné qu’elle doit être votée par les premiers concernés. Les députés accepteront-ils de voter pour des mesures qui les concernent directement ? Le contenu de la loi sera-t-il le même une fois arrivée sur les bureau des parlementaires à la mi-juin ?

Le gouvernement réfléchit tactiquement : changement de date mais aussi changement de nom. Le Canard enchaîné a révélé dans son numéro du 31 mai que la loi se nommera désormais le "Projet de loi rétablissant la confiance dans l’action publique". La date, le nom et si on changeait aussi le contenu ? Toujours dans le Canard, les journalistes qui se sont procurés les documents expliquent aussi que le projet sera composé de trois lois : une loi ordinaire destinée à interdire l’inéligibilité de citoyens condamnés pénalement, une loi organique encadrant la situation fiscale des parlementaires et supprimant la réserve parlementaire et une loi constitutionnelle, qui limitera le cumul à trois mandats consécutifs dans la même fonction. A la lecture du Canard, il semblerait donc que quelques mesures commencent à être écartées comme la question du financement des partis politiques ou encore la décision d’interdire aux parlementaires d’exercer une activité de conseil et d’encadrer les pratiques de Lobbying… Le gouvernement serait-il entrain de reculer ? De préparer une version du projet de loi plus light ? De transformer son projet phare en projet secondaire dans le but d’éviter l’effet boomerang ?

Pourquoi douter de l’efficacité d’une telle loi ? L’épreuve de la vie politique a révélé plus d’une fois que les élus et les politiciens savent très bien détournées les lois qu’ils ont souvent écrites, amendées et votées. Compétents quand il s’agit de détourner de l’argent, de servir leurs intérêts privés et ceux de leurs proches, ils savent aussi où trouver des soutiens et qui les protège. Combien d’élus et de politiciens croulent derrière les barreaux ? Combien ont été écartés de la politique ? Et quand ils ont été écartés, ce n’est pour qu’un temps avant qu’ils ne reviennent blanchis par leurs paires.

Alors, rien d’étonnant à ce que 51% des français affirment aujourd’hui ne pas croire au projet de loi du gouvernement et qu’ils soient plus nombreux encore à demander la démission des ministres. L’affaire Fillon nous aura appris qu’il ne s’agit pas « d’erreur de casting », d’un problème d’individu ou de personnalité. Les affaires Fillon, Cahuzac, et maintenant Ferrand, sont des affaires d’Etat, des affaires politiques, qui révèlent à chaque fois un peu plus le cynisme, l’impunité et les privilèges dont jouissent les politiciens du système.

C’est ce qu’il reste au gouvernement et dans les instances parlementaires de l’Etat français : une troupe de politiciens qui s’occupent de « gérer » nos affaires et qui gèrent, pour le coup, avec beaucoup d’attention leurs intérêts privés. Comme il semblerait qu’ils n’arrivent pas entre eux à faire le ménage, qu’ils connaissent si bien « nos affaires », nos problèmes de salaires et de pouvoir d’achat, il faudrait – le plus rapidement possible – que la majorité de la population aille jeter un œil à ce qu’ils font et détiennent précisément et les aide à faire le grand ménage ! Voire pourquoi pas, les remplacer définitivement.


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