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Un système opaque et complexe

Aides sociales : près d’un Français sur deux ne fait pas valoir ses droits

Une étude récente a mis en lumière que 49 % des personnes ayant droit à des aides sociales ne les demandaient pas. En cause : le manque d’informations sur la possibilité même d’avoir des aides et la difficulté administrative qui constitue un vrai obstacle à l’obtention de celles-ci.

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Commandée par Adessadomicile, une fédération regroupant 400 structures d’aide à la personne, l’étude prend pour cible les allocations de perte d’autonomie, aide à la parentalité, allocation journalière de présence parentale... versées par les conseils départementaux ou les CAF aux personnes les plus précaires. Quand une autre étude montrait que 40 % des personnes ayant droit au RSA n’y ont pas eu recours.

Ce n’est certainement pas parce que ces familles ou ces individus auraient finalement suffisamment de moyens. Le sondage en question précise que 16 % ne demandent pas d’aide à cause de la complexité administrative à laquelle il faut se confronter pour ouvrir ses droits. Car pour bénéficier de chacune de ces aides, il faut fournir une quantité de justificatifs considérable, les allers-retours se multiplient avec les papiers manquants et les services sont saturées pour les personnes ayant besoin d’un accompagnement dans ces démarches...

Et il s’agit de justifier un état de précarité, souvent extrême, de prouver qu’effectivement on n’a pas assez d’agent pour manger, se soigner, payer son loyer... C’est se confronter à tout une idéologie qui stigmatise et culpabilise les personnes précaires. Faire la démarche de demander des aides sociales constitue toute une épreuve, violente, souvent vécue comme une humiliation, car ceux-là même qui nous précarisent (facilitation des licenciements, salaire de misère…) mettent en place tout un discours méprisant et mensonger « d’assistanat ».

Et 16 % des personnes concernées renoncent à l’aide à domicile car ce qui reste à leur charge est trop élevé pour leurs revenus. Avec des aides aussi ridicules (le RSA moyen est de 540€) de quelle assistance parle-t-on ? Il ne s’agit pas d’aides sociales, mais d’une administration de la misère par ceux qui la créent.

Mais c’est bien parce qu’ils n’ont même pas connaissance de l’existence ou de la possibilité de recevoir des aides qu’une personne éligible sur deux ne les demandent pas. Une opacité qui est bien arrangeante puisqu’elle permet de faire en moyenne 5 milliards d’euros d’économie aux CAF et à l’État. Économie ‘‘indirecte’’ sur le dos comme toujours des plus pauvres, mais qui accompagne la baisse bien directe et générale des aides sociales.

Crédit photo : Bordas SIPA


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