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Reprendre le chemin de la lutte contre le plan « Référendum »

Air France. Un référendum pour faire passer les attaques de la direction ?

L'avenir du « dialogue social » visant à faire passer les plans pro-patronaux à Air France passera-t-il par le référendum ? C'est en tout cas ce qu'affirmait Le Figaro mercredi 16 décembre. Après l’échec du Plan A, visant à augmenter la productivité avec un chantage à l’emploi, et le refus des salariés d’Air France contre le plan B et la suppression de 2900 emplois, la direction, même si elle dit le réfuter, aurait bien dans l’idée d’avoir recours au référendum, dans la continuité des attaques à Smart-Hambach.

Damien Bernard

18 décembre 2015

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Alors que le « dialogue social » a été mis en standby par la combativité des travailleurs, la direction a licencié et poursuivi en justice 5 salariés pour en faire des « fusilléspour l’exemple ». Faire taire les travailleurs qui relèvent la tête et répondent contre la violence et la dictature patronale, voici leur objectif. Pour débloquer le « statut quo », le PDG du groupe envisage de consulter directement ses salariés via le recours au vote… une information aussitôt démentie par le DRH d’Air France, Xavier Broseta. Une façon de ne pas griller toutes ses cartes avant les rounds de « négociation » prévus en janvier.

Des perspectives de croissance en hausse, la direction d’Air France compte bien les mettre à profit !

Alors que la direction d’Air France tente de faire passer, depuis septembre 2015, de nouvelles attaques visant l’ensemble des catégories de personnels, pilotes, personnel au sol et personnel navigant commercial, la colère des salariés d’Air France a mis un coup d’arrêt aux attaques contre les salaires et l’emploi. Mais pour la direction, le temps commence à être long.

Cela lui est d’autant plus dommageable que les perspectives de croissance sont au beau fixe pour l’industrie du transport aérien pour 2016. Pour Air France, même si les profits sont en hausse avec un bénéfice record au dernier trimestre, ses principaux concurrents eux ne l’ont pas attendu pour avancer de leur côté dans la casse des acquis sociaux des travailleurs.

Un « référendum » pour tenter d’accélérer la casse sociale

Pour ne pas rester sur le banc de touche dans la conquête aux parts de marché, la direction d’Air France tente de « débloquer ledialogue social » selon les termes du PDG d’Air France-KLM, maison-mère de la compagnie française Alexandre de Juniac, en avançant aux forceps. Une information que l’actuel directeur des ressources humaines (DRH) Xavier Broseta s’est empressé de démentir lors d’un comité central d’entreprise (CCE). « Ce n’est pas à l’ordre du jour. C’est une des options théoriques évoquées de longue date mais aujourd’hui la priorité est à la négociation », a-t-on déclaré à Reuters de source proche du dossier.

En réalité les cartes sont déjà posées : Air France compte accélérer le tempo et boucler ses « négociations » dans les premiers mois de 2016 profitant d’une certaine latence côté syndical. Car si les discussions restent au point mort chez les hôtesses et stewards –deux des trois syndicats représentatifs du personnel navigant commercial (PNC) affirment que les discussions restent gelées avec la direction et refusent de s’asseoir à la table des négociations -, elles se poursuivent avec les directions syndicales pilotes, à l’origine de la grève historique de septembre 2014.

En effet, du côté des pilotes, le SNPNC et l’Unsa PNC veulent attendre l’arrivée du nouveau DRH, Gilles Gateau, tout juste débarqué par le gouvernement et du cabinet de Manuel Valls, comme s’il serait un interlocuteur plus crédible. Tandis que l’Unsa, elle, est prête à négocier dans la même logique du « dialogue social ». Un prochain CCE est d’ores et déjà prévu les 28 et 29 janvier, ont également précisé des syndicats.

Rompre le « dialogue social » pour commencer à créer un véritable rapport de force !

Après l’instauration de l’état d’urgence, et la manœuvre visant à reporter le procès des cinq salariés d’Air France, « licenciés pour l’exemple », le gouvernement a tenté de museler la colère et les mobilisations des salariés d’Air France. Cela, en négociant avec les directions syndicales pour encadrer au maximum le rassemblement du 2 décembre, à grand renfort de CRS. L’objectif était clair : empêcher la mobilisation de dépasser le cadre qui lui était fixé.

Malgré toutes ces manœuvres, le rassemblement a réuni plus d’un millier de personnes pour s’opposer à la répression qui touche les salariés d’Air France. Il a été marqué par la solidarité, contre les mensonges et les manipulations médiatiques opérées par le gouvernement et les dirigeants d’Air France, prêts à faire passer les salariés qui se battent pour des terroristes.

Dans les mêmes temps, la direction d’Air France tente d’imposer un cadre de négociation avec certaines directions syndicales, jouant sur les divisions entre les corps, pour mieux préparer un possible référendum. Par tous les moyens, la direction essaye de réimposer son tempo, celui du « dialogue social » afin d’appliquer ses plans patronaux et surtout éviter que soit repris le chemin de la lutte.

Mais comment peut-on négocier avec des représentants patronaux qui n’ont pas hésité à licencier et attaquer en justice 5 de nos camarades d’Air France ? Avec ceux qui nous licencient et nous répriment pour avoir simplement osé relever la tête ? Il est plus que jamais temps de reprendre le chemin de la lutte et les mots d’ordre qui avaient fait la force de notre mouvement contre la répression syndicale et les licenciements : « Pas de négociations tant que les sanctions ne sont pas levées » !


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