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Deuil, révolte et soulèvement.

Après l’attentat d’Ankara, la grève

« Nous sommes tristes, en colère, en deuil et révoltés », c’est avec ces mots que les quatre centrales syndicales à l’initiative du « meeting pour l’emploi, la démocratie et la paix » de samedi ont appelé à la grève générale pour lundi et mardi 12 et 13 octobre. Après les manifestations du week-end qui ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes à Istanbul et Ankara, la journée de lundi a marqué une première étape dans la mobilisation contre le régime criminel d’Erdogan qui porte toute la responsabilité du massacre. Pierre Reip

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10h04, c’est l’heure exacte de l’attentat à la bombe de samedi. C’est aussi l’heure qu’ont choisie les centrales syndicales DISK (Confédération des Syndicats Révolutionnaires de Turquie), KESK (Confédération des Syndicats de Fonctionnaires), TTMOB (Union des Ingénieurs et Architectes), TTB (Union des Médecins) pour débuter la grève générale de deux jours à laquelle elles ont appelé. Le BIKG, l’« initiative des femmes pour la paix » qui regroupe plus de 130 associations féministes et LGBT, a également appelé à la grève qui a été très relayée par les réseaux sociaux avec le slogan « On va arrêter la vie ». Les appels au boycott des universités et lycées se sont multipliés. Il est encore trop tôt pour donner des chiffres fiables de la participation, mais tout porte à croire qu’elle est très suivie dans la fonction publique.

Le bilan du 10 octobre se porterait à plus de 140 morts et 500 blessés, ce qui, d’ores et déjà, constitue l’attentat plus meurtrier contre le mouvement ouvrier en Turquie. Sa violence extrême a provoqué un véritable électrochoc. Lundi, les cortèges des dizaines d’enterrements se sont transformés en autant de manifestations improvisées.

L’hébétude et le deuil laissent place à la colère et à la révolte contre le régime d’Erdogan. Des manifestations rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes ont eu lieu à Izmir et à Diyarbakir, ville kurde d’Anatolie où la répression des manifestants a été brutale. Dans de nombreux hôpitaux, seuls les services d’urgence fonctionnent, tandis que des draps noirs recouvrent les vitrines des pharmacies.

À Istanbul et Ankara, la plupart des universités étaient en grève et animées par des commémorations et rassemblements.

Le gouvernement de l’AKP déclare que l’enquête policière avance, mais ne parvient en rien à dissiper la certitude partagée qu’il en porte toute la responsabilité politique.

Le meeting de samedi était la première mobilisation de front unique large contre la politique Erdogan depuis le mouvement de Gezi. Pour Ankara, comme pour Suruc, contre la politique criminelle d’Erdogan, plus que jamais la riposte ouvrière et populaire doit se faire entendre, et la journée de grève d’aujourd’hui pourrait s’annoncer tout aussi suivie que celle de lundi.


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