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Après la répression du 17 mars. Communiqué des étudiants de Paris 8.

Après avoir tenté de négocier à la marge le projet de loi El Khomri pour tuer dans l’œuf la mobilisation, le gouvernement est passé ce jeudi 17 mars à la méthode forte. Une répression administrative et policière qui a atteint son point d’orgue avec la violence dont ont fait preuve les CRS face aux étudiants réunis à l’université Paris 1, qui voulaient tenir une réunion malgré la fermeture administrative du centre. Du côté des étudiants mobilisés, la réponse ne s’est pas fait attendre. Nous reproduisons ci-dessous le communiqué publié sur la page facebook du comité de mobilisation de l’université Paris 8, fac la plus mobilisée du pays.

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Contre la répression et les violences policières du 17 mars, libération immédiate de nos camarades de lutte !

Suite à la journée de mobilisation réussie du 17 mars, qui a rassemblé près de 15 000 personnes dans la rue contre la loi travail, le comité de mobilisation de l’Université Paris 8 en grève s’est réuni le 18 mars. Il dénonce les agissements graves des forces de l’ordre, qui ont eu lieu hier soir autour et dans le site universitaire de Tolbiac, visant à réprimer par la force un mouvement de contestation politique et tentant une manœuvre policière de décrédibilisation de celui-ci. Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue, en plus des nombreux blessés.

Après l’arrivée du cortège de la manifestation appelant au retrait de la loi travail place d’Italie hier soir, un groupe d’étudiants de Paris 8 s’est dirigé vers Tolbiac où était censé avoir lieu une assemblée générale à 18h. Les CRS barraient d’abord les issues de la place et encerclaient les manifestants, mais ont fini par les laisser passer. Le site de Tolbiac était fermé depuis le matin, comme d’autres bâtiments universitaires. Environ 60 manifestants sont passés devant les forces de l’ordre, qui les ont laissés faire, et ont pu entrer par une porte située rue Baudricourt qui avait été ouverte par une personne de l’administration de l’université. Ils ont ensuite rejoint l’amphi. Quelques minutes plus tard, les forces de l’ordre ont refermé la porte en question et se sont préparées à donner l’assaut. Elles ont pénétré dans le bâtiment, ont enfoncé la porte de l’amphi et commencé l’évacuation, frappant au passage des étudiants désarmés à coups de matraques, des étudiants qui ne demandaient pourtant qu’à sortir calmement. Ces derniers se sont retrouvés dehors, bloqués entre deux cordons de CRS ou gendarmes mobiles. Une première ouverture dans le dispositif a permis à quelques étudiants de sortir. Ensuite, pour les autres, les forces de l’ordre ont proposé qu’ils puissent sortir en présentant une pièce d’identité, ce que les étudiants ont rejeté en bloc. Finalement, les étudiants ont pu sortir par petits groupes en étant filmés.

Pourquoi la porte latérale avait-elle été ouverte ? Dans le but de piéger quelques étudiants et espérer des violences de leur part ? Mais les violences ont largement été le fait des forces de l’ordre en l’occurrence...

Dehors, entre 200 et 300 personnes, des manifestants qui n’avaient pas pu rentrer et des habitants du quartier, déclaraient leur désapprobation face aux événements en cours devant leurs yeux. Là encore, un impressionnant déploiement de forces de l’ordre, CRS et gendarmes mobiles au milieu desquels agissait la BAC, repoussaient avec les boucliers et matraquaient à l’occasion les manifestants et habitants, écœurés de voir les étudiants se faire frapper plus loin et le dénonçant. Dans l’espoir de limiter les preuves de leur violence, ils ont été jusqu’à détruire des appareils photos et des téléphones portables qui avaient servi à filmer les faits.

Nous exigeons la libération immédiate et sans poursuites de Marco, étudiant à Paris 8, et de toutes les personnes arrêtées, et nous réaffirmons notre détermination à lutter contre le projet de loi Travail, jusqu’au retrait.

Visitez la page facebook de Paris 8 contre la loi travail


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