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Après le « logement à durée déterminée », Edouard Philippe s’attaque aux APL

Le 4 juillet à l'Assemblée Nationale, le nouveau premier ministre, Édouard Philippe prononçait son discours de politique générale, au cours duquel il a abordé la thématique des « aides publiques inactives » qu'il déclare vouloir « repenser ». Il a pris comme exemple à cela les aides au logement qui coûtent cher et ne produisent « pas assez de résultat ».

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Alors que sous le gouvernement Hollande, ces mêmes aides ont déjà été rabotées à deux reprises, en juillet 2016 avec la mise en place d’un nouveau barème produisant la diminution ou la suppression de ces aides pour près de 80 000 ménages et en octobre 2016 la base de calcul des APL a également été modifiée impactant cette fois 65 000 foyers, Édouard Philippe veut s’y attaquer, celles-ci constituant l’un trois leviers de réduction des dépenses publiques dont il souhaite se saisir. On ne sait encore de quelle manière cela sera mis en place, mais il semblerait que ce soit ou bien une réduction –du budget consacré, et donc des bénéficiaires– , ou bien une suppression pure et simple de ces aides.

On voit qu’une fois de plus, c’est aux prestations sociales qui profitent à un grand nombre et qui sont souvent nécessaires voire vitales pour leurs bénéficiaires, que le gouvernement veut s’en prendre. On peut d’ailleurs trouver cela assez cynique l’usage de morts tels que «  aides publiques inactives et [d’absence de production] de résultat  », le tout témoignant par les éléments de langage d’une volonté de plus en plus pressante d’entrer dans une ère de la rentabilité à tout prix ; « projet, résultat, profit ». Effectivement, de ce point de vue, aider les salariés les plus démunis à se loger –et donner un petit coup de pouce financier pour d’autres– ne rapporte rien aux capitalistes.

S’élevant pour l’État à 17,7 millions d’euros en 2014, elles subissaient depuis quelques années de nombreux coups de rabots. Rappelons que ces aides regroupent l’APL (aide personnalisée au logement, dans le cadre de logements conventionnés), l’ALF (allocation de logement familial) et l’ALS (allocation au logement sociale, destinée à ceux se logeant dans le privé). Ce qui tient le plus à cœur à leurs détracteurs est surtout le fait que l’ensemble de ces aides concerne « un nombre trop important de citoyens » ; en effet, c’est 6,3 millions de foyers qui en profitent. Ainsi, si ce ne sont effectivement pas seulement les plus démunis qui y ont le droit, c’est un sacré allègement pour ceux qui ont la chance d’avoir un emploi, et ce n’est certainement pas accessoire pour elles ; car avant tout, rappelons-le, ces aides permettent de vivre décemment mais absolument pas de s’enrichir.

De nombreux arguments sont levés en bloc contre les aides aux logement, mais finalement ; de la part du gouvernement, c’est très clairement un pas supplémentaire vers la précarisation des classes les plus précaires, mais aussi de ceux qui ont la chance d’avoir un emploi. En effet, sous couvert de réduction des déficits publics, il semble qu’Édouard Philippe va tenter de couper dans les aides aux plus démunis.

Crédits photos : AFP


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