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Maintenir et renforcer la mobilisation jusqu'au retrait

Après les attaques, les insultes, Martinez veut quand même aller négocier.

Yano Lesage Alors que le gouvernement tente, tant bien que mal, de discréditer une mobilisation qui fait marcher de plus en plus de monde dans les rues, multiplie les provocations et les insultes -« casseurs », les menaces d'interdiction et les allusions aux manifestants « terroristes », notamment à l'encontre de la CGT et de ses militants, Martinez a décidé de maintenir son rendez-vous avec la ministre du travail, Myriam El Khomri, ce vendredi. Pourtant la ministre a été ferme et claire:la loi n'est pas amendable, ni même l'article 2. Pourquoi alors continuer à chercher le dialogue auprès d'un gouvernement qui reste sourd et aveugle face à la contestation sociale ? Alors que ce dernier, face à la menace des intermittents de bloquer les festivals, a, en acceptant l'accord du 28 avril, montré qu'il craignait une embellie du mouvement. C'est le moment de maintenir et renforcer la mobilisation pour le faire lâcher et aller jusqu'au retrait !

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Après avoir tenté de faire porter la responsabilité de l’acte barbare de Magnanville à ceux qui, depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, dénoncent les violences policières dans les manifestations et dans les quartiers, après avoir cherché à provoquer l’indignation nationale autour des vitres cassées de l’hôpital Necker- enfants malades par une poignée de manifestants peu loquaces, après avoir menacer d’interdire les manifestations, le gouvernement se trouve en mal d’argument pour décrédibiliser un mouvement de contestation qui ne perd rien en popularité.

Pointant du doigt la présence de dockers et de militants CGT dans les cortèges de tête, le gouvernement a de nouveau cherché à assimiler manifestant, CGT ce coup-ci, et casseurs, ce à quoi Martinez a répondu, un coup en s’en distinguant – brandissant des photos de car CGT vandalisés- soit en émettant des critiques sur les méthodes policières – si les militants décrochent des pavés, c’est pour se défendre de la police. Sur la question des interdictions de manifester avancées par le gouvernement, les réponses ont été franches et nettes – et « pourquoi pas interdire l’Euro » a lancé Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, faisant référence aux violences commises par les supporters- : les prochaines dates de mobilisation seront maintenues.

En dépit de ce discours de résistance, et du climat de tension qui entoure les relations entre la CGT et le gouvernement, Philippe Martinez a décidé de maintenir le rendez-vous prévu ce vendredi à 8h. Mais pour quoi faire ?

Certes, le gouvernement en concédant l’application, par décret, de l’accord du 28 avril sur le régime d’assurance des intermittents, a montré qu’il ne voulait pas jeter de l’huile sur le feu de la contestation, et craint la prolongation d’une mobilisation sur l’été. Certes, il se retrouve aux abois, avec une propagande gouvernementale qui ne convainc pas plus loin que les rangs de la classe dominante. Pourtant, il n’est pas encore disposé à donner les signes d’un quelconque recul. Encore moins au sujet d’un retrait du texte.

Alors qu’El Khomri vient d’annoncer de nouveau que le gouvernement n’accepterait aucun nouvel amendement du texte, Christophe Sirugue, rapporteur PS de la loi, qui mène les discussions dans les coulisses, se dit prêt à « utiliser toutes les possibilités » pour trouver une sortie de conflit « par le haut ». Entendons-nous, pour le rapporteur du texte, il ne s’agit pas de retirer la loi, ni même de toucher à l’article 2, dont la « place est un symbole » selon ses dires. Une des pistes envisagée serait celle d’engager un amendement à l’article 13, en ajoutant de nouvelles dispositions pouvant permettre aux branches professionnelles de donner un avis consultatif entre la présentation d’un projet de nouvel accord et sa ratification par les syndicats.

Cette proposition, déjà faite lors du passage de la loi travail par la commission des affaires sociales, n’avait déjà pas convaincue les députés. L’avis consultatif de la branche apparaissant comme une simple formalité, ne donne aucun type de pouvoir à la branche sur l’entreprise, cette modification ne changerait rien, en pratique, l’application du texte. Une miette, une provocation de plus...

Et c’est pourtant sur la base de cette miette de rien du tout que Martinez compte négocier demain. Face à un gouvernement qui la joue à la Thatcher et ne compte lâcher sur rien, qui pourtant donne des signes de faiblesses, autant dans son impopularité que dans ses craintes exprimées face à la possibilité d’une prolongation de la contestation sociale. Il s’agit plus que jamais de mobiliser, de contester dans la rue et dans les boites, afin de faire appliquer le mandat de la base de la CGT et des millions de personnes opposées à la loi Travail et qui se sont mobilisées : le retrait, point final.


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