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Ni Macri ni Scioli

Argentine : Au deuxième tour des présidentielles, le FIT appelle à voter blanc

Martín Noda 4 semaines séparent les deux tours des présidentielles. Pendant ce temps les deux candidats – Scioli et Macri – ont tout fait pour gagner des voix : démagogie, alliances et mensonges. Dès le lendemain des élections, l’extrême gauche argentine a mené une forte campagne appelant à voter blanc.

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Les deux candidats ont voulu discréditer l’opposant en semant la peur. Scioli, qui représente la continuité du gouvernement a utilisé le fantôme de la droite au pouvoir pour essayer de gagner des voix dans les classes moyennes progressistes. Macri, représentant d’une droite traditionnelle, a essayé, de façon très démagogique, d’avoir un discours plus à gauche et d’attaquer Scioli pour ses liens avec le gouvernement actuel. Ainsi il voulait obtenir les voix de tous les opposants, de ceux qui veulent changer le gouvernement après 12 ans de kirchérisme. La réponse de Scioli a été de se différencier du gouvernement, sans grand succès.

On est donc face à une campagne assez vide, centrée sur les émotions : changement ou continuité ? Droite ou pas ? Le problème auquel font face les deux candidats c’est que leurs programmes diffèrent de très peu. Les deux vont devoir impulser une politique d’austérité : dévaluation, baisse de salaires, réduction des dépenses publiques, payement de la dette. La seule différence serait la vitesse dans l’application de ces politiques. Mais en définitive ça sera la crise économique elle-même qui marquera les temps.

Mais au-delà des discours, les deux candidats sont clairement de droite. Scioli appartient à l’aile droite du gouvernement et a fait ses premiers pas en politique pendant le gouvernement néolibéral de Menem dans les années 90. Macri est le fils d’un des plus grands patrons d’Argentine, qui a fait fortune dans les travaux publics pendant la dictature. Il représente donc directement les intérêts de la grande bourgeoisie.

Cette réalité a été mise en avant par le FIT dès le lendemain des élections, et même pendant la campagne lors du premier tour. Leur candidat, Nicolas del Caño, s’est démarqué de tous les candidats des patrons et a dénoncé fortement l’austérité qu’ils vont appliquer. La campagne pour le « vote blanc » (la participation au scrutin étant obligatoire en Argentine) a été menée avec peu de ressources car seuls ceux qui participent au deuxième tour ont droit à des espaces gratuits dans les médias, et le vote blanc n’est pas reconnu comme une alternative.

Mais cela a été une campagne militante, dans les quartiers et dans les usines, pour donner une voix à tous ceux qui s’opposent aux candidats de l’austérité et pour exprimer une option indépendante face aux pressions de tous bords pour un vote « utile ». Choisir qui va appliquer l’austérité n’est pas une véritable option. Même si aucun des candidats n’aura la majorité parlementaire, plus nombreux seront ceux qui rejettent toute politique austéritaire, moins forts ils seront pour appliquer ces politiques.

L’autre axe de la campagne s’est centré sur le problème de la répression. Scioli est le gouverneur de la province de Buenos Aires ; Macri, le maire de la ville de Buenos Aires. Les deux n’ont pas hésité à réprimer les travailleurs et les secteurs populaires mobilisés. La répression a été à plusieurs reprises très violente et les deux candidats ont une équipe prévue pour le ministère de la sécurité – qui devrait être rebaptisé ministère de la répression – très à droite. Les travailleurs n’ont donc pas à choisir qui va les réprimer.

Le deuxième tour aura lieu le dimanche. Peu importe qui sera le vainqueur, les travailleurs doivent se préparer dès maintenant aux attaques à venir. Le refus de voter pour Scioli et Macri participe à cette préparation.


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