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Education nationale

Blanquer à Ibiza : construire une mobilisation générale le 20 janvier pour imposer sa démission !

La mobilisation inédite du 13 janvier, marquée par un taux de gréviste record inédit depuis 2003, a contraint Blanquer à lâcher dans l’urgence quelques miettes aux établissements scolaires. Alors que ce lundi de nouvelles révélations viennent fragiliser le ministre qui se trouvait à Ibiza au moment de dévoiler son protocole, il faut oeuvrer à ce que le 20 janvier soit une nouvelle journée de grève massive.

Carla Biguliak


et Tristane Chalaise

17 janvier 2022

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Crédits photo : AFP

La dernière journée de grève et de mobilisation a montré la crise profonde que traverse l’Education nationale, malmenée par des années de gestion austéritaire et autoritaire, encore renforcée par Blanquer et sa gestion chaotique de la crise sanitaire. Pour la première fois depuis le début du quinquennat, toutes les organisations syndicales enseignantes, du primaire comme du secondaire, ont appelé à la grève, soutenue par la principale fédération de parents d’élèves la FCPE. Les taux de grévistes montrent le caractère historique de la mobilisation : 75% de grévistes dans le secteur primaire, 81% dans les vies scolaires, 62% dans le secondaire et près de 200 écoles fermées ce matin à Paris, 80% en Seine-Saint-Denis. Parallèlement, dans quelques établissements, les lycéens se sont également mobilisés, bloquant les établissements et faisant face à une violente répression.

Face à l’ampleur du mouvement, le Ministre d’éducation Jean Michel Blanquer a fait des annonces le soir même. Sans surprise, les mesures restent très largement insuffisantes et ne correspondent pas aux véritables besoins : recrutements toujours insuffisants – et pour certains, déjà prévus – embauches de précaires et un protocole sanitaire toujours au rabais. Des miettes qui ont une fois de plus laissé un goût amer aux personnels de l’éducation, pour lesquels la colère est toujours présente.

Toutefois, à quelques mois des élections présidentielles, la force de la grève a secoué le somment du gouvernement, et même Macron, qui semblait jusqu’ici tirer parti de la crise sanitaire. Symptôme de ce tournant, Jean-Michel Blanquer a été contraint à convoquer dans l’urgence les directions syndicales et à faire le premier mea culpa de son mandat, désavoué en partie par Macron et son gouvernement.

Malgré le refus de combattre de l’intersyndicale, qui n’a pas appelé unitairement à la grève le soir du 13, le caractère historique de la mobilisation et la faiblesse des réponses du gouvernement entretiennent la colère. C’est cette colère des travailleurs de l’éducation qui a conduit à voir émerger la date du 20 janvier, d’abord appelée nationalement par Sud Education. Un appel à la mobilisation du 20 janvier rejoint par plusieurs syndicats dont la CGT Educ, et la FSU, co-signant avec Sud un appel commun qui, s’il constitue un point d’appui pour la suite du mouvement, reste trop timide et dépourvu d’appel décidé à la grève, les signataires se contentant d’appeler à la « mobilisation y compris par la grève ».

Amplifier la mobilisation et préparer la suite !

Malgré l’attitude timorée des directions syndicales, il s’agit de faire en sorte que cette date du 20 janvier s’inscrive comme un nouveau temps fort national afin de donner une continuité avec la grève du 13 janvier. Alors que le gouvernement compte sur un essoufflement de la mobilisation, il s’agit de faire de ce 20 janvier une grève pour maintenir la pression sur Blanquer et Macron, mais aussi d’amplifier le mouvement, en organisant et en élargissant les AG de grévistes au niveau local, et ce notamment en vue de la mobilisation interprofessionnelle du 27 janvier.

Si le secteur de l’éducation a été le premier à exploser de manière aussi massive et unitaire contre le gouvernement et sa politique sanitaire, de nombreux secteurs sont en première ligne face au virus et subissent de plein fouet la crise sanitaire depuis maintenant plus de deux ans. On peut citer, au premier rang, les hospitaliers, déjà en grève le 11 janvier pour des moyens et des embauches, mais aussi le secteur de la grande distribution, qui s’est mobilisé ces derniers mois et a réussi, dans certains secteurs, à arracher des augmentations de salaire.

Alors que la mobilisation a ouvert une brèche dans la politique bien rodée du gouvernement, qui vise à faire payer la crise sanitaire aux travailleurs tout en les divisant, les travailleurs de l’éducation ont montré leur potentiel à menacer ce même gouvernement lorsqu’ils agissent dans l’unité. Ils ont aussi montré leur capacité à rassembler autour d’eux d’autres secteurs de la société, en obtenant le soutien des parents d’élèves.

Si la mobilisation du jeudi 13 a réveillé les craintes de Macron et de son gouvernement d’une mobilisation d’ampleur et coordonnée, il est temps d’amplifier et de renforcer le mouvement en l’élargissant également vers d’autres secteurs. Les personnels de l’Education nationale doivent s’unir aux autres secteurs de travailleurs qui luttent pour la défense des services publics, pour les salaires, pour obtenir des conditions de travail dignes, et pour que toute la colère accumulée ces dernières années soit visible dans les rues.

A nous de poursuivre la grève le 20 janvier et d’impulser notre mouvement sans nous contenter de suivre un calendrier déjà décidé, tout en participant à la construction d’une journée massive le 27 janvier, qui a le potentiel de mobiliser les autres secteurs. A nous d’imposer des moyens pour le service public, mais aussi de remettre en cause le bilan catastrophique des politiques pro-patronales du gouvernement, et d’imposer un "quoi qu’il en coûte" non plus au bénéfice du grand patronat, mais des travailleurs et de notre classe !


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