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Bolivie. Le gouvernement putschiste veut faire emprisonner Evo Morales

Ce lundi, le procureur général de Bolivie a annoncé une nouvelle mise en examen de Evo Morales pour terrorisme. Une nouvelle offensive sur le terrain juridique qui vise à affaiblir le MAS et favoriser une victoire de la droite aux prochaines élections qui entérinerait la réussite du coup d’état de décembre 2019.

Paul Morao

8 juillet 2020

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Photo Enzo DE LUCA/AFP

Ce lundi, le bureau du procureur général de Bolivie a annoncé une nouvelle mise en examen de Evo Morales, suite à la plainte de l’auto-proclamée « Commission des Procureurs Anti-corruption » du gouvernement de Jeanine Añez. Dans un communiqué, le Parquet précise qu’il lui est reproché des « infractions de financement du terrorisme et de terrorisme pour avoir coordonné » un « blocus alimentaire et l’encerclement des capitales (chefs-lieux des régions boliviennes) pendant les conflits de 2019 » rapporte l’AFP.

Cette accusation reposerait sur un enregistrement téléphonique datant de 2019, dans lequel Evo Morales appellerait à bloquer les villes face au coup d’Etat de la droite, perpétré à l’issue des dernières élections présidentielles. Le 20 octobre dernier, la réélection du président sortant avait en effet été accompagnée de soupçons de fraude alimentés par la droite, qui n’avait pas hésité à prendre la rue pour attaquer le gouvernement entraînant avec elle des secteurs de la police. Par la suite, l’appui de l’OEA, qui avait publié en novembre un communiqué affirmant que la fraude était avérée – sur la base d’un dossier dont les fondements ont depuis été remis en cause comme l’a rapporté en juin le New-York Times – avait accru la polarisation, et le soutien de l’armée à la droite avait fini par entraîner la démission de Morales. Un véritable coup d’Etat suite auquel la droite a pris le pouvoir par intérim, en dépit des mobilisations populaires opposées à ce coup de force.

Cette plainte s’inscrit donc dans la série d’attaques menée par la droite au pouvoir. Déjà, depuis février dernier, l’ancienne cheffe de cabinet de Evo Morales, Patricia Hermosa, est emprisonnée sur la base d’accusations similaires de sédition et terrorisme. Sur Twitter, l’ex-président bolivien s’est exprimé en dénonçant la manœuvre : « De façon illégale et anticonstitutionnelle, le Procureur de la Paz m’accuse de terrorisme sur la base d’un enregistrement audio et sans que j’ai été mis au courant. Une nouvelle preuve de la persécution politique systématique menée par le gouvernement en place. La démocratie et l’Etat de Droit reviendront bientôt en Bolivie ». Evo Morales est actuellement réfugié en Argentine après avoir séjourné au Mexique.

Alors que la Bolivie est durement frappée par la pandémie, la droite ne désarme pas pour continuer son offensive contre Morales et son parti, le MAS. Cette nouvelle offensive anti-démocratique prend place à deux mois des élections qui ont été imposées par le MAS et les organisations syndicales pour le 6 septembre, malgré les tentatives de la droite au pouvoir de repousser celles-ci.


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