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Pour un service public des transports de qualité

Bordeaux. Des cheminots de toute la région mobilisés

Lundi matin suite à l'appel de la CGT, des cheminots en provenance de toute la Nouvelle-Aquitaine se sont rassemblés Gare Saint-Jean, pour en suite se rendre en cortège jusqu'au Conseil général de la Gironde afin de défendre le service public face aux attaques menées par la direction de la SNCF et le gouvernement, une avant-première de ce que sera la rentrée en septembre, si le nouveau gouvernement applique par décret la nouvelle loi Travail.

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Le cortège s’est rassemblé devant le local CGT en face de la Gare Saint-Jean. Dès le matin, les cheminots sont arrivés par plusieurs vagues en provenance de tous les coins de la Nouvelle-Aquitaine ; ils étaient de Saintes, Limoges, Périgueux, La Rochelle, Brive, Blaye, Bayonne, et Bordeaux -entre autres bien sûr. Il y avait également en soutien la CGT TBM (Transport Bordeaux Métropole), dont dépendent les transport en commun bordelais.

Quasiment un millier de personnes étaient réunies pour défiler dans les rues bordelaises. C’est rue Amédée-Saint-Germain que le cortège a pris son départ après plusieurs discours en défense du secteur public, ou contre la suppression des postes, la fermeture des ateliers de Périgueux et Saintes. Il a avancé en destination de la Place de la Victoire en remontant le Cours de la Marne et le Cours d’Albret pour rejoindre le Conseil régional où se tenait une séance plénière avec à l’ordre du jour le renouvellement de la convention TER.
Ce rassemblement avait pour but d’interpeller les autorités qui étaient en pleine assemblée. Devant le bâtiment ce sont les pétards et les torches qui ont donné le ton à cette manifestation qui s’est déroulée dans le calme sans aucun souci particulier et dans une ambiance combative.

Cette manifestation fait partie d’un mouvement régional de grève des cheminots qui a commencé lundi 26 juin. Seuls quelques trains ont circulé lors de cette journée et les perturbations ont obligé la direction de la SNCF à supprimer les trains ou à les remplacer par des autocars. Les cheminots protestent contre la fermeture des guichets et la suppression des contrôleurs sur les quais.
Les revendications sont clairs :

  •  L’arrêt des réorganisations
  •  Le maintient de l’emploi cheminot
  •  Le maintient des savoirs-faire et des compétences, seuls garants d’un service public de qualité répondant aux besoins des usagers et de la population.

    Alors que le gouvernement Macron va attaquer de plein fouet les transports publics et les services publics en général, la loi passée sous le gouvernement socialiste qui portait son nom donne déjà un premier avant-goût de ce qui nous attend durant ce quinquennat.

    La mobilisation des cheminots sera un point clé dans le prochain mouvement qui se profile en vue des attaques néolibérales qui seront menées par ordonnance grâce à la majorité parlementaire obtenue lors des dernières législatives. La rupture avec l’attentisme de la direction CGT et le servilisme CFDT-FO s’avère nécessaire pour qu’un nouveau mouvement à l’image du printemps dernier puisse émerger, mais cette fois-ci en dépassant les bureaucraties syndicales qui misent sur la négociation et sont un frein à l’expansion de ces luttes, afin de pouvoir ainsi mobiliser l’ensemble du monde du travail. Dans le même sens, le soutien de la population et des usagers est nécessaire car ce seront les premières victimes de ces politiques.

    Des comités des travailleurs et des usagers, et la coordination avec les autres secteurs en lutte pourraient être des premiers points d’appui indispensables. De même que l’appel aux assemblées dans les bases pour discuter et voter démocratiquement le plan à suivre pour faire face aux offensives des gouvernements successif à solde du capital.

    Retrouvez l’interview d’Olivier, cheminot à Bayonne :

    RP : Est-ce que tu peux te présenter ?

    Je suis Olivier, je suis conducteur de train à Bayonne, à la CGT.

    RP : Pourquoi est-ce qu’il y a ce rassemblement là aujourd’hui ? Pourquoi est-ce que vous êtes venus jusqu’à Bordeaux ?

    Cela s’inscrit dans une convergence des luttes cheminotes, à savoir que tous les métiers de tous les services sont attaqués à l’heure actuelle. On fait face tous ensemble à la privatisation rampante de l’entreprise, qui vise juste à assouvir les volontés libérales du patronat qui est clairement téléguidé par le gouvernement, que ce soit le gouvernement actuel ou le précédent avec qui c’était déjà pareil. Donc aujourd’hui on subit de plein fouet la réduction d’effectifs, c’est leur seule variable d’ajustement pour faire soit-disant des économies, sauf que le service se dégrade considérablement au détriment des usagers, et par conséquent, nous cheminots dans l’âme, on ne peut pas laisser faire ça.

    RP : Tu dis que ça se ressent au niveau de la qualité du service. Est-ce qu’au niveau de vos conditions de travail tu as aussi vu une différence ?

    Bien évidement, mais on a quand même la fibre cheminote. On est là pour faire du service public, quand on a été embauché, on est là pour rouler 365 jours par an 24h sur 24. A l’heure actuelle la direction n’a plus aucun complexe à supprimer des trains pour supprimer du personnel ou pour n’importe quelle raison. Il y a même pas dix ans c’était une honte de supprimer un train et à l’heure actuelle c’est monnaie courante, et on peut pas laisser faire ça.

    RP : Il y a du monde aujourd’hui est-ce que tu sais à peu près combien vous êtes ?
    Quels secteurs ? Quelles régions ?

    Sur le périmètre de la région Nouvelle-Aquitaine avec la CGT on est encore découpés en "anciennes régions" on va dire, du coup il y a des gens qui viennent aussi bien de Limoges, de Poitiers, La Rochelle, Niort, Bayonne, Hendaye, Pau, il y a Mont-de-Marsan, on est toute la grande nouvelle région

    RP : Et au niveau des revendications, qu’est-ce que vous voulez porter ?

    Le préavis d’aujourd’hui comporte seize revendications, donc je ne vais pas toutes les énumérer. Mais en gros c’est principalement la suppression de cette privatisation, l’arrêt des restructurations en cours c’est-à-dire la suppression des contrôleurs dans les trains… cela on n’en veut pas. Ils veulent rassembler le personnel en gare en un seul service ce qui fera qu’on aura plus de fermeture de guichet, plus de fermeture de tout ce qui est service en gare. Il veulent du « tout internet » sauf qu’il y a des gens qui n’ont pas internet donc de toute façon cela ne va pas marcher. On reste un service public. Ils veulent mettre en place ce qu’on appelle un forfait jour pour les cadres, donc cela veut dire qu’ils veulent passer outre les 35 heures... donc on combat tout cela. On combat au passage le gel des salaires, ça va faire trois ans d’affilée que le point des salaires est gelé.


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