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Inscripition de tous les étudiants réfugiés !

Bordeaux Montaigne. La présidence refuse l’inscription des étudiants réfugiés d’Ukraine en 2022-2023

Ce jeudi 16 et vendredi 17 juin se sont tenus les conseils de l'Université Bordeaux Montaigne dans lesquels les élus Le Poing Levé ont défendu l'inscription des étudiants réfugiés d'Ukraine pour l'année 2022-2023. Après avoir inscrit 118 étudiants pour l'année 2021-2022, la présidence recule et refuse de les inscrire pour l'année prochaine alors qu'en absence d'inscription certains reçoivent déjà une OQTF.

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Crédit photo : AFP

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le collectif Le Poing Levé a dénoncé le tri raciste opéré entre les étudiants réfugiés qui ont la nationalité ukrainienne et les autres qui ne bénéficient pas des mêmes droits et des inscriptions à l’université. L’action des élus Le Poing Levé dans les Conseils de l’Université Bordeaux Montaigne a permis d’obtenir l’inscription de 118 étudiants qui ont chacun reçu un certificat de scolarité pour l’année 2021-2022.

Mais les inscriptions pour l’année 2021-2022 restent insuffisantes pour obtenir un titre de séjour auprès des Préfectures qui demandent une inscription pour l’année prochaine. En absence d’inscription pour l’année 2022-2023, des étudiants risquent l’expulsion du territoire français par notification d’OQTF.

Dans les Conseils de l’Université Bordeaux Montaigne qui se sont tenus le jeudi 16 et vendredi 17 juin (Commission de Formation et de la Vie Universitaire ; Conseil d’Administration), les 7 élus du Poing Levé ont donc porté une Motion pour l’inscription des 118 étudiants en 2022-2023. Voici la Motion présentée par les élus de la liste Le Poing Levé :

La Motion était nécessaire pour avancer dans les procédures d’inscription pour 2022-2023 car cela faisait plusieurs semaines que la situation n’avait pas évolué. En effet, dans un document en date du 11 mai, la présidence garantit l’inscription de 24 étudiants pour l’année 2022-2023 : « Ces étudiants ont été identifiés pour pouvoir s’inscrire dans des formations de l’UBM pertinentes pour leur cursus et disposant de places à la rentrée 2022 ». Même pour ces 24 étudiants, aucune procédure d’inscription n’a été encore ouverte.

Depuis le 11 mai, ce ne sont plus 24 mais 118 étudiants qui ont été inscrits en 2021-2022 pour lesquels les conditions d’inscription de l’année prochaine restent incertaines dans la mesure où aucune procédure n’est mise en place pour le traitement des dossiers.

Ce n’est que dans les Conseils du 16 et 17 juin où les élus Le Poing Levé ont présenté la Motion que la présidence a clarifié la situation et sa position. Elle déclare « de toute manière, on n’est sûrs pas de pouvoir les inscrire l’année prochaine », revenant même sur les garanties d’inscription qu’elle donnait pour les 24 premiers étudiants. Elle finit par refuser de mettre la Motion comme point à l’ordre du jour et a même refusé de la soumettre au vote.

La présidence avance pendant les Conseils que « l’université a fait son maximum, maintenant il faut mettre la pression sur les autres universités et la préfecture ». Nous comprenons que l’université manque de places et de moyens pour accueillir tous les étudiants, mais il nous semble cependant que la position de la présidence est inconséquente. Le recul de la présidence à pour effet direct de bloquer les démarches des étudiants réfugiés auprès de la préfecture, de les empêcher de pouvoir poursuivre leurs études et surtout de les exposer aux OQTF. Pour cause, « mettre la pression à la préfecture » passerait en premier lieux par délivrer des certificats de scolarités pour l’année à venir afin de permettre les demandes d’obtention d’un titre de séjour. Dans ce cas là, les préfectures pourraient difficilement refuser la délivrance d’un titre de séjour à 118 étudiants. Loin d’avoir fait son « maximum », la posture de la présidence abandonne plutôt les étudiants à leur situation : quand ils demandent un titre de séjour à la préfecture, celle-ci demande une inscription à l’université et quand ils vont ensuite à l’université, celle-ci leur refuse l’inscription.

L’inscription des 118 étudiants pour l’année 2022-2023 à l’Université Bordeaux Montaigne serait un premier point d’appui pour leur régularisation, et serait également un point d’appui pour l’inscription de l’ensemble des étudiants réfugiés dans les autres universités en France. Plus en général, Le Poing Levé défend l’inscription et la régularisation de tous les étudiants réfugiés, sans condition de nationalité ni de sélection, pour défendre le modèle d’une université gratuite, ouverte à tous et toutes.


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