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Corruption d'un Sarkoboy

Boris Boillon : du sursis pour une tentative de blanchiment à 350 000 euros.

En procès depuis, lundi, l'ex-ambassadeur de France en Irak et Tunisie, figure bling-bling de la présidence Sarkozy, est rattrapé par ses affaires de corruption et sa tentative d'évasion fiscale vers la Belgique avec près de 350 000 euros et 40 000 dollars en liquide. Verdict de la 11e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris ? 18 mois de prison avec sursis et l'interdiction pour cinq ans de toute activité dans la fonction publique ou de gérance de société.

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Boris Boillon plaide le complot et l’acharnement de la justice à propos des sommes en liquide que les douaniers ont retrouvé dans ses valises en 2013 alors qu’il allait prendre un train en direction de la Belgique, paradis fiscal bien connu. En effet, l’ex-ambassadeur de France en Irak et en Tunisie, reconverti avec sa société Spartago dans les affaires douteuses au Moyen-Orient, ne comprend pas qu’on le poursuive pour ses activités commerciales en Irak et les sommes colossales qu’il a ramené en France sans rien déclarer. Il n’était, paraît-il, pas au courant que toute entrée d’argent supérieure à 10 000 euros se doit d’être signalée sous peine de poursuite pour « blanchiment de fraude fiscale », « faux et usage de faux », « abus de biens sociaux » et « manquement à l’obligation déclarative de transfert de capitaux ».

Le Sarkoboy qui n’avait pas supporté d’être mis au placard en 2012 suite à l’accession au pouvoir de François Hollande, avait décidé de continuer la diplomatie par d’autres moyens. En l’occurrence, en concluant de juteux contrats en Irak, pays ravagé par l’impérialisme occidental, où les opportunités liées à la reconstruction sont nombreuses. Alors qu’il se décrit lui-même, lors du procès, comme un aventurier pragmatique parti à la conquête de « terres dangereuses  » dans «  un pays d’opportunités  » où il a «  mérité le salaire de la peur », il affirme être rentré en France en possession de 350 000 euros et 40 000 dollars en liquide sans se soucier de les déclarer car il était « comme en apesanteur entre Bagdad et la France ».

Un tel déni de responsabilité a suscité l’incrédulité de la cours. Le président de la séance M. Peimane Haleh-Marzban a ironisé : « Vous arrivez de Badgad à Paris avec 350.000 euros et 40.000 dollars que vous ne déclarez pas et vous pensez que c’est ça le droit ? ». Le procureur, quant à lui, souligne la gravité des faits tant « M. Boillon, aujourd’hui encore, a beaucoup de peine à intégrer la notion de conflit d’intérêt  ». Le principal intéressé a persisté dans son déni de corruption en déclarant : « Quatre ans après je continue de penser que je n’avais pas d’autre option que celle-là  ». Il est même allé jusqu’à demander sa réintégration à la fonction publique.

Au final, le parquet s’est contenté, après ses appels au scandale d’État, de la saisie de l’argent, de 18 mois de prison avec sursis et d’une interdiction de cinq ans de toute activité dans la fonction publique ou en gérance de société. Une fois de plus, la criminalité en col blanc s’en tire avec une simple mise en garde alors qu’on envoie bien en prison pour un vol à 2 euros.


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