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Justice de classe

Bouteille de bière lancée sur un CRS, pour le parquet : « Quand on a ce matériel, c’est qu’on est prêt à aller au combat ! »

Matériel de guerre ? Comment qualifier alors les LBD 40, les gaz (et maintenant la poudre) lacrymogènes utilisés contre les manifestants ? C'est bien le gouvernement et sa police qui sont prêts à aller au combat.

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Crédits photo : LP/ Yann Foreix

Ce samedi 16 mars, à Paris, avait lieu l’acte 18 des gilets jaunes. Plus de 10 000 manifestants se sont retrouvés dans la capitale pour une nouvelle démonstration face à la fin du grand débat national organisé par le gouvernement. Les médias qui ont suivi la journée n’ont montré que les dégradations et les affrontements avec les forces de l’ordre en annonçant « 10 000 casseurs sur les Champs Elysées », relayant les propos de Christophe Castaner.

Ainsi, ce sont plus de 230 personnes lors de l’acte 18 qui ont été interpellées par les forces de l’ordre. Un certain nombre passait ce lundi en comparution immédiate au Tribunal correctionnel de Paris après 48 heures de garde à vue. La sévérité des peines requises pour ces gilets jaunes interpellés vise en dernière instance à justifier la rhétorique du gouvernement des « casseurs », et ainsi en faire des exemples. Or, comme le rappelle, elle-même, l’éditorialiste du Monde, François Fressoz : « Le second problème auquel est confronté Emmanuel Macron a trait à la persistance de manifestations de rue qui ne sont pas seulement le fait des casseurs. Ceux des « gilets jaunes » qui descendent encore dans la rue en sont à leur quatrième mois de mobilisation. »

En effet, les faits insignifiants qui sont retenus comme chefs d’inculpation (un doigt d’honneur pour un lycéen de 19 ans, des vêtements soi-disant volés pour un apiculteur de 33 ans) apparaissent comme gravissimes pour la justice, qui prononce des peines ahurissantes. Le procureur requiert même cinq mois fermes pour Clément, un jardinier paysagiste de 23 ans, arrêté pour un jet de canette sur des CRS et stipule que « quand on a ce matériel, c’est qu’on est prêt à aller au combat ! ».

La réaction judiciaire démontre surtout une réelle panique du côté de l’appareil répressif du gouvernement qui ne sait plus comment mater ses opposants. Christophe Castaner va encore plus loin, en annonçant la mise en place de marqueur coloré et marqueur chimique dans les armes de la police, afin de repérer plus facilement les manifestants présents lors des attaques des force de l’ordre. Il annonce leur mise en place dès la semaine prochaine.

Au dispositif ultra-sécuritaire déjà déployé par le gouvernement, et qui a déjà blessé et mutilé tant de personnes, jusqu’à des passants, confronté à la réalité d’une mobilisation que n’a pas su endiguer le grand débat, le gouvernement opte pour la carte de la surenchère répressive. C’est bien le gouvernement et sa police qui sont prêts à aller au combat !


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