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Régionales

CGT. Pour « mettre en échec le FN », ce ne sera pas dans les urnes mais bien dans la lutte !

Sarah Macna Après le premier tour des élections régionales, la centrale de Montreuil a sorti le 8 décembre un communiqué appelant « à mettre en échec partout le Front National sur ses prétentions électorales et ses objectifs politiques et sociaux ». Une position qui n'est pas nouvelle, mais dont l'erreur apparaît de plus en plus évidente à mesure que les partis au pouvoir appliquent, derrière leurs prétentions « républicaines » la politique proposée par le FN en termes de droits sociaux et de libertés fondamentales.

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Un appel au vote qui sonne comme un aveu

« Mettre en échec le FN » dans les urnes : derrière cette tournure de phrase, c’est un appel au vote pour les partis classiques de la classe dominante qui s’exprime ouvertement, pour le Parti Socialiste ou son alter-égo « Républicains ». Voter donc, pour ceux qui, ensemble, depuis des dizaines d’années ont cassé nos acquis en terme de droit du travail, augmenté l’âge de départ à la retraite, supprimé des milliers de postes dans la fonction publique, validé les plans sociaux... Autant de choses contre lesquelles les militants CGT se sont battus au quotidien, sur leurs lieux de travail et dans la rue. C’est aussi voter pour ceux qui ont interdit les manifestations, perquisitionné chez des militants, mis en garde à vue plus de 300 personnes il y a un peu plus d’une semaine. Voter pour ceux qui cherchent à punir et enfermer les « phénomènes de radicalisation », d’où qu’ils viennent, y compris des salariés.

Pourtant, le communiqué de la CGT le dit bien : dans les résultats des régionales, « Ce qui est en cause, c’est les promesses non tenues et la démission du politique face au marché. La fuite en avant dans la dérive sécuritaire est une impasse qui conduit à normaliser le discours de l’extrême droite. » La montée du FN est la conséquence de la politique du gouvernement et il faudrait pourtant voter pour ceux qui appliquent cette politique ? Les contradictions dans le communiqué de la CGT sont claires : aux mêmes causes, les mêmes effets.

Ce qui fait le jeu du FN, c’est la logique du « dialogue social » qui accompagne les contre-réformes du patronat !

Le vrai rempart au Front National, ce ne peut certainement pas être la poursuite des politiques qui lui ont pavé le chemin jusqu’à aujourd’hui. Ce ne peut pas être non plus le « dialogue social » auquel Martinez et la direction confédérale nous ont habitués et avec lequel il faut rompre, un dialogue qui accompagne en réalité les contre-réformes du patronat et qui cherche à endormir la colère sociale. Cette lutte contre le FN ne peut pas non plus se réduire à interpeler le gouvernement à « prendre ses responsabilités » alors qu’il est le premier responsable avec ses politiques pro-patronale, ses politiques austéritaires, la casse des acquis issus de nos luttes : de nos retraites, au service du MEDEF.

Car si il est bien dit dans le communiqué de la CGT que les salariés doivent « s’organiser et se mobiliser ensemble pour défendre leurs droits et leurs libertés », ce ne sera pas en négociant avec le gouvernement pour que la colère des salariés, comme ceux d’Air France par exemple, ne s’exprime que dans le cadre accepté par celui-ci, loin des chemises déchirées et aux côtés des CRS.

C’est l’absence de perspective de lutte, de victoire, et de calendrier, d’un vrai plan de bataille, pour un syndicat de combat depuis des années, qui nourrit l’idée que la contestation réelle, ne peut pas être le fruit de nos luttes. Ce n’est pas en s’asseyant à côté de (et appeler à voter pour !) ceux qui détruisent nos emplois, cassent nos conditions de travail et détruisent les services publics, que nous pourrons faire reculer le Front National, dont la montée n’est que la conséquence des politiques de casse sociale du gouvernement au service du patronat.

C’est en rompant avec le « dialogue social » en toute indépendance du gouvernement contre la compétition entre tous et toutes, contre le racisme et les discriminations, que nous pourrons combattre réellement le Front National, en ne lui laissant jamais le terrain de la contestation qu’il prétend combler pour en réalité mieux défendre l’ordre dominant.


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