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Mobilisation contre la Loi Travail

Caen à genoux. Jeunesse debout

Anissa R. Caen, la plus grande ville étudiante de Normandie, fait face depuis le début de la mobilisation contre la loi travail à une spectaculaire répression administrative et policière. Dans la rue et jusqu’à l’université, le harcèlement et la répression sont partout. La présidence de l’université, le violent directeur de l’UFR Droit sous sa protection, les agents de sécurité privée, la BAC qui traque les militant.e.s jusque dans les bars de la ville et au sein de l’université, les dispositifs policiers démesurés durant les manifestations… L’organisation de la mobilisation et la convergence des luttes entre étudiant.e.s, lycéen.ne.s, chômeur.e.s et travailleur.se.s sont des combats quotidiens.

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A chaque manifestation des interpellations

Les lycéen.ne.s en sont les premières victimes et se sont plus d’une trentaine d’entre eux.elles qui ont subi des gardes à vues, voir des poursuites judiciaires. Soulignons que la majorité de ces jeunes interpellé.e.s sont élèves du lycée Jules Verne, un lycée professionnel, qui les prépare donc à rentrer très vite dans le « monde du travail » : future main d’œuvre du capitalisme, qui n’a aucun intérêt à les voir se révolter. La violence d’Etat est utilisée pour semer la crainte et démobiliser ces jeunes déjà organisés en Assemblée Générale, qui ont très bien compris les enjeux de cette loi sur leur future, voire présente, vie de travailleur.se.s.

La police déployée au sein des institutions scolaires

Le rôle émancipateur de l’éducation, prôné particulièrement grâce à l’école par les valeurs républicaines de tous les partis politiques, serait-il paradoxalement sa propre limite ? L’émancipation de la jeunesse à l’école est en fait une chimère car dès le mois de mars, aux prémices de la mobilisation, les lycéen.ne.s et les étudiant.e.s se sont organisés en mouvement autogéré, et n’ont pourtant pas hérité des félicitations de l’Etat pour ces initiatives…

Non, ce sont des brigades d’intervention qui ont été déployées sur leurs lieux de luttes qu’ils.elles commençaient à se réapproprier. Les 18 et 21 mars, des chiens ont été lâchés sur des lycéens et des coups de matraques ont été assénés. Sur le campus 1 de l’université de Caen où se situe l’unique lieu occupé, l’amphithéâtre Tocqueville, des patrouilles de la BAC sont présentes et interpellent des personnes isolées qui repartent des AG de lutte. Dans cette atmosphère d’Etat policier et durant l’une des violentes interventions policières, un étudiant s’est effondré, frappé par un malaise cardiaque, heureusement sa vie n’est pas en danger. Après des plaintes d’enseignant.e.s et un communiqué de Sud Education la BAC n’est plus présente sur le campus, mais toujours à ses alentours.

La préfecture et le nouveau directeur de la sécurité publique du Calvados, réputé pour sa pratique de harcèlement des militant.e.s

Auparavant en fonction à Poitiers, il était déjà connu pour son obsession contre des pseudos anarchistes, gauchistes, ou syndicalistes pour qui il se déplacait sur le terrain et procèdait lui-même avec beaucoup de zèle aux interpellations. A Caen, il a d’ailleurs montré l’exemple en mettant le premier un manifestant au sol. Sous les ordres de ce nouveau chef, les « forces de l’ordre » peuvent agir violemment en toute impunité, un visage masqué suffisant comme justification.

La présidence de l’université organise et protège les violences

Après le décès du président, une administration provisoire est mise en place. Elle entame une politique de répression des militant.e.s en appelant toujours plus de renfort d’agents de MAG sécurité. Ils contrôlent systématiquement les cartes étudiantes, empêchent les étudiant.e.s d’accéder aux bâtiments, tentent d’évacuer l’amphithéâtre libéré, anéantissent chaque tentative de blocage. [Un texte écrit par l’AG de Luttes de l’université de Caen->file :///C :\Users\Tristan\Downloads\slcaensolidaires.wordpress.com\2016\03\24\relai-du-communique-de-lag-de-luttes-concernant-les-violences-en-batiment-droit] dénonce les violences subies par les manifestant.e.s et la désinformation à l’égard de ces violences de la présidence qui protège les coupables, rappelant les actes du directeur de l’UFR Droit s’étant attaqué physiquement à des étudiant.e.s en mars. Ce dernier a récidivé au mois d’avril avec l’écriture d’un communiqué divisant les étudiant.e.s en incitant les non mobilisé.e.s en Droit à reprendre par la force l’amphithéâtre Tocqueville.

Cette violence perpétuelle de toutes les institutions dominantes, et d’individus détenant le pouvoir en leur sein, alimente un climat de peur et de division du mouvement social. Cette répression physique comme psychologique incite à la démobilisation, il est donc primordial de répéter encore et encore notre soutien à tout.e.s les militant.e.s en lutte à Caen et partout ailleurs pour leur droit de manifester, pour rappeler notre légitimé et notre liberté à s’exprimer et à se révolter : Pour exister !

http://clap33.over-blog.com/2016/03/caen-violences-policieres-contre-des-manifestant-e-s.html
http://sous-la-cendre.info/2761/nouveau-directeur-departemental-de-la-securite-publique-du-calvados


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