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Première casserole !

Campagne de Macron : les "ristournes" de GL Events et son patron, un proche de Collomb

Macron pourrait être sous le coup de sa première casserole. En consultant les comptes de campagne de l’actuel chef de l’Etat, Mediapart a révélé, ce vendredi, que la société d’événementiel GL Events a effectué d’importantes réductions en faveur de Macron. Alors que l’entreprise dirigé par un proche de Collomb dément avoir accordé des « cadeaux », Mediapart apporte de nouvelles preuves ce lundi.

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Dans son dernier article paru ce lundi, Mediapart apporte des preuves supplémentaires qui « viennent démentir les affirmations de l’Élysée et de GL Events ». L’actuel chef de l’Etat aurait bien profité de ristournes de la part de GL Events, géant de l’événementiel dont le PDG est un proche de Gérard Collomb. C’est le caractère « habituel » de ces rabais qui était en débat. « Le groupe GL Events a réalisé les prestations qu’il fournit chaque année (...) dans le strict cadre de relations commerciales habituelles », a tenté de justifier l’entreprise GL Events, dans un communiqué lundi 30 avril.

De son côté, Mediapart apporte des preuves tangibles que deux autres candidats à la présidentielle à savoir François Fillon et Benoît Hamon n’ont, pour leur part, pas bénéficié de ces mêmes rabais, pour des prestations équivalentes auprès de la même entreprise. Le candidat LREM a bénéficié d’importants rabais, jusqu’à 100 % pour la location de la salle la veille même de l’événement. Une remise qui aurait permis de « faire chuter la facture globale de 33 819,87 euros sur un total de 92 000 euros, comprenant locations et prestations », affirme Mediapart.

Extrait de la facture de la Mutualité. © Document Mediapart

Pour des prestations équivalentes à celle de Macron, dans des meetings à la Maison de la Mutualité, les deux autres candidats n’ont pas obtenu de rabais. Pour exemple, le 5 février, Benoit Hamon avait loué une salle dont le seul volet « location » est « chiffré à 43 523 euros, soit près de 20 000 euros de plus que le candidat En Marche !, sans aucune promotion ». Pareil, pour le candidat LR, François Fillon dont la facture dévoilée par Europe 1 montre qu’il n’a pas bénéficié de la moindre réduction pour sa location de la Mutualité. « Les frais de location dépassent pour lui les 44 000 euros et aucune colonne « remise » n’est mentionnée sur la facture », selon Mediapart.

L’une des questions qui se pose est donc : est ce que Macron a bénéficié de « dons déguisés » durant sa campagne électorale ? Selon la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, il est clairement indiqué que « sont interdits les aides matérielles consentis directement ou indirectement par les personnes morales de droit privé », à savoir les entreprises. En ce sens, un avantage injustifié donné à un candidat par une entreprise comme la vente d’un service à un tarif inférieur à ceux pratiqué habituellement est interdit car cela s’apparente à un don déguisé, et, en définitive « un financement indirect illégal ».

Pour l’heure, la défense de GL Events a été d’affirmer que « les remises (...) correspondent à une négociation commerciale habituelle avec un organisateur d’événements » ce que confirme l’Elysée qui parle d’une « approche agressive des négociations commerciales ». Pour autant, suite au premier article de Medipart révélant l’affaire, l’entreprise GL Events affine sa défense en affirmant de version qu’« il s’agit ici d’une remise usuelle en période estivale à Paris par les gestionnaires de sites événementiels, dans un contexte de concurrence très forte et de faible activité pendant la période d’été ». Une défense que Mediapart démonte facilement en affirmant que des remises ont été observé en hiver.

Théoriquement, si la justice s’empare de l’affaire, les risques encourus vont jusqu’à l’inéligibilité du candidat. Pourtant, étant donné que les comptes ont été validés et que celles-ci est définitive, les comptes ne pourraient donc pas être invalidés. Ainsi, juridiquement, si l’on découvre une malversation quelconque à postériori, les risques maximaux seraient que la société soit poursuivie pour « don déguisé ». « Depuis la loi sur la confiance dans la vie politique, votée en septembre dernier au Parlement, ce délit pénal est puni de trois ans de prison et 7.000 euros d’amende », affirme Romain Rambaud, professeur de droit public à Marianne. Pour sa part « Emmanuel Macron ne serait pas non plus à l’abri de poursuites, mais il bénéficie d’une immunité présidentielle pendant toute la durée de son mandat. »


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