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Cinquième prolongation pour l’état d’urgence : le gouvernement maintient son étau répressif

Dans la nuit de mardi à mercredi l’assemblée nationale a reconduit l’état d’urgence, pour la cinquième fois en un peu plus d'un an, jusqu’au 15 juillet prochain. Une prorogation votée par 288 voix contre 32 après la démission du gouvernement de Valls qui avait entrainé la semaine dernière la caducité de l’état d’urgence. « La menace terroriste n’a jamais été aussi élevée » a martelé le nouveau ministre de l’intérieur Bruno Le roux afin de défendre son premier projet de loi, visiblement inspiré du bilan de son prédécesseur, Bernard Cazeneuve. A quelques mois des présidentielles, le gouvernement maintient son étau répressif. Cécile Manchette

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Instauré le 14 novembre 2015, le bilan d’une année passée sous un état d’urgence devenu permanent a démontré jour après jour son inefficacité pour la soi-disant lutte contre le terrorisme et les attentats, tandis que dans le même temps, il se montrait terriblement efficace pour réprimer massivement la population. D’un côté il approfondissait les violences policières des jeunes des quartiers populaires, sur fond de quadrillage des zones dites sensibles. De l’autre, il a permis comme l’a lui-même avoué Hollande dans le livre Un président ne devrait jamais dire ça, la répression des manifestants, comme lors de la COP 21, ou encore lors de la mobilisation contre la loi Travail, le tout sur fond de justice à deux vitesse, expéditive pour les manifestants, impunité pour les policiers.

Une fois de plus, les débats menés dans l’hémicycle autour du projet de loi de prorogation de l’état d’urgence se suivent et se ressemblent. Bruno Le Roux, nouveau ministre de l’intérieur, chargé de se prononcer dans les plus brefs délais sur le prolongement de l’état d’urgence, a repris le flambeau sécuritaire du gouvernement Valls agitant la menace terroriste et estimant que la séquence des élections présidentielle et législatives de 2017 est "un moment de risques de déstabilisation importants". Après l’Euro 2016, les élections présidentielles. C’est ainsi que les députés ont voté pour ce projet de loi, ce texte gouvernemental, qui au nom de la « lutte contre le terrorisme » se traduit depuis des mois par des milliers de perquisitions, des assignations à résidence, des saisies d’armes à feu, des interpellations et des mises en garde-à-vue, des interdictions de sortie de territoire ou encore des sites internet bloqués et des mosquées fermées. Un texte qui permet et justifie, dans les faits, suite aux attentats de 2015 et de l’été 2016, d’étendre les pouvoirs de la police, d’accélérer des procédures judiciaires, de déployer des forces armées partout sur le territoire ou d’investir des millions dans l’armement.

Ils ont voté la reconduction d’un texte qui, amendé à la marge (encadrement de la durée maximale des assignations à résidence), maintient son étau policier, et que nombre de candidats à la présidentielle 2017 promettent de prolonger, encore et encore. C’est pourquoi, pour la défense de nos droits démocratiques, contre l’impunité, contre la justice à deux vitesses, la répression policière, et son pendant patronal, la répression syndicale qui s’est aussi accentué, il s’agit plus que jamais en préparation aux combats de demain d’exiger l’abrogation de l’état d’urgence, ainsi que liberté et relaxe immédiate pour tous les manifestants poursuivis ou incarcérés.


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