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Capital et sécurité intérieure

Collomb souhaite déléguer au secteur privé certaines tâches de la police et de la gendarmerie

Le premier ministre a annoncé ce lundi qu’il souhaitait approfondir les liens entre les forces de polices et de gendarmerie et le secteur de la sécurité privée. Le but affiché de ces mesures est d’améliorer l’efficacité des services de police en les délestant de certaines tâches de sécurisation et de protection. Le véritable but est de maintenir et de pousser plus loin encore l’essor du tout-sécuritaire (comme en témoigne la mesure autorisant le port d’arme pour les agents de sécurité) en stimulant le marché privé à grands coups de commandes publiques.

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Les logiques de privatisation poussées à leur paroxysme

Pour l’heure, les mesures envisagées par l’exécutif n’en sont qu’à leurs prémisses. Il s’agit en effet de renforcer le partenariat entre le secteur privé de la sécurité et les services de police de l’Etat en matière de renseignements, de sécurisation et d’intervention. L’idée étant par exemple de déléguer « la protection de certains bâtiments sensibles ou le transport de scellés dangereux » à des entreprises privées. Or cette logique « d’optimisation » par la sous-traitance, l’externalisation et la privatisation participe largement de la surenchère sécuritaire puisque les acteurs privés ont par définition besoin de produire des missions sécuritaires afin de réaliser le profit escompté. De plus, cette délégation des tâches subalternes des forces régaliennes est le reflet du renforcement des politiques répressives et sécuritaires de l’Etat dans ce contexte de crise qui veut avant tout se concentrer sur la répression.

Le rôle du secteur privé dans la surenchère sécuritaire

L’entrée en scène du secteur privé dans les missions de répression, de sécurité intérieure et extérieure et de défense est suivie immédiatement par une surenchère en la matière. Quand à l’objectif politique de répression s’ajoute un objectif économique, le cocktail est explosif. En effet, la raison d’être d’une entreprise privée est de faire du profit, et pour faire du profit, une entreprise de sécurité a besoin de sécuriser. La logique capitaliste est partout la même, pour se valoriser le capital a besoin de débouchés, donc il participe à créer le besoin si celui-ci vient à manquer. Du reste, les effets néfastes de cette surenchère sont payés au prix fort par la population et particulièrement les classes populaires. En témoigne par exemple le secteur carcéral états-unien où le développement du système carcéral privé a correspondu - et correspond toujours - avec un accroissement phénoménal du nombre de prisonniers (environ 600 000 de plus qu’en Chine) et du taux d’incarcération (le plus élevé au monde). Le système carcéral privé est connu aux Etats-unis pour son intense lobbying en faveur des lois répressives et sécuritaires au Congrès et ses fameuses « clauses d’occupation » obligeant les Etats à garantir un taux minimal de remplissage des prisons, indépendamment de la criminalité réelle.

Crédits photo : AFP


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