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Mensonges, mépris et violence

Communiqué de presse de la famille Traoré : Soirée de violences policières à Beaumont sur Oise

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La mairie organisait son conseil municipal le jeudi 17 novembre au soir. L’ordre du jour été connu à l’avance ; le conseil devait décider de soutenir ou non la maire Nathalie Groux dans ses procédures judiciaires. La maire a en effet porté plainte contre Assa Traoré pour diffamation relative à ses propos tenus sur Canal Plus le 28 septembre dernier.

Assa a lors de cette émission relevé les différents mensonges de la gendarmerie et des institutions judiciaires. Les circonstances et les causes de la mort ont été dissimulées afin de soutenir les gendarmes responsables de la mort d’Adama. Ils parlaient d’infection alors que la contre autopsie a révélé une mort par asphyxie. Les témoignages des pompiers ont par ailleurs réussi à mettre en évidence la négligence et le mépris des officiers. Le corps était resté inerte, gisant sur le sol, sans qu’aucuns soins ne soient apportés. La famille réussira rapidement à démonter ces mensonges et à éclaircir les premières vérités et parvient depuis Beaumont à mobiliser autour de sa lutte.

La maire s’est systématiquement et catégoriquement opposée aux initiatives de la famille Traoré. Madame Groux comptait alors utiliser l’argent public pour soutenir son action en justice, dans le mépris total de ses obligations de représentante local, en outrepassant ses prérogatives. Les propos d’Assa Traoré ne portaient pas atteinte à sa fonction et ne s’écartaient en rien de ce que la maire avait jusqu’alors démontré. La maire s’est à de nombreuses reprises illustrée par son mépris pour la dignité d’une famille en deuil, partageant au passage un dangereux appel à la haine et au délit. Il s’agit là clairement d’une incitation à la haine raciale, à la violence et au délit du port d’arme.

Lors d’un conseil municipal, les élus s’expriment publiquement sur l’ordre du jour et les habitants sont invités à participer au débat démocratique local. C’est en qualité d’habitante de Beaumont qu’Assa les proches ont alors rejoint la mairie. Ils ont été dès l’entrée confrontés aux forces de l’ordre. La maire avait en effet sollicité les policiers municipaux et la gendarmerie afin, non d’assurer la sécurité et le bon déroulement du conseil, mais d’empêcher, au mépris de la loi, les habitants de jouir de leur accès aux droits et de participer au débat. Les forces de l’ordre alors ont inutilement usé de la force. Sans en avoir reçu l’ordre, un officier s’est alors permit de gazer la foule, blessant au passage un bébé et la mère d’Assa. On rappelle alors que la foule était pacifique et qu’elle ne représentait aucun danger. L’usage de la force n’était donc pas nécessaire et les gendarmes ont porté physiquement atteinte à des personnes vulnérables. Le préfet a dit lui-même être choqué par la violence des gendarmes. Les élus de l’opposition, soutenant l’initiative de la famille Traoré d’assister au débat de la mairie se sont levés et ont fait annuler le conseil.

Après avoir réussi à calmer les habitants lésés, la famille Traoré et leurs proches ont réussi à faire évacuer l’entrée de la mairie, invitant tout le monde à rentrer chez eux, dans le calme.

Une heure plus tard, alors que tout le monde était rentré à Boyenval, une centaine de gendarmes avaient alors encerclé le quartier. Il s’agit là d’une vengeance puisqu’il n’y avait aucune raison d’investir un quartier apaisé. Les gendarmes étaient lourdement armés. Ceux qui étaient au plus près des habitants braquaient leur flashball et leurs bombes lacrymogènes et étaient casqués et portaient leur boucliers. Ceux qui étaient derrière eux portaient leur fusil d’assaut. Les jeunes, qui étaient restés en bas en compagnie d’Assa, ne provoquaient en rien les gendarmes puisqu’ils présentaient leurs mains levées. Assa étaient en première ligne et faisant en sorte d’empêcher une escalade de violence. Le commandant a alors donné l’ordre de charger. La charge a été d’une extrême violence. L’usage de la force était punitif. Deux jeunes mineurs ont été interpellés et ils ont été entendus crier de douleur une fois dans le camion. Semba Traoré, le frère d’Adama, a été tabassé à coups de matraques et de gaz, cinq gendarmes s’étant rués sur lui. Les gendarmes ont aussi tiré des gaz lacrymogènes dans les fenêtres des habitations. Une famille entière a été obligée d’évacuer son logement.

Les gendarmes se sont ensuite repliés et ont évacué le quartier. La réponse de leur hiérarchie présente dans le quartier était alors « Nous avons le droit de nous trouver n’importe où. Nous ne nous justifierons pas devant vous. Si vous n’êtes pas content, vous venez porter plainte demain à la gendarmerie ». Ils refusaient de répondre lorsqu’il leur a été demandé la raison de leur présence et leur violence. Pire, les officiers justifiaient leur action par « des tirs de mortiers », pourtant inexistant au sein de ceux qui ont étés chargés et frappés. Au bout d’une heure, le calme est revenu et les habitants sont péniblement rentrés chez eux. On apprendra le lendemain qu’une policière municipale a été blessée lors de ces charges et aurait reçu 8 jours d’ITT. Aucun acte de violence de la part des jeunes n’a été commis. On peut rajouter cette déclaration à la longue liste de mensonges perpétrés par les autorités locales.

Deux agressions en deux heures, voilà comment les pouvoirs publics de Beaumont tiennent à interagir avec sa population. Cette démonstration de force prouve que la mobilisation pacifique des habitants de Beaumont se heurte d’une part au mépris de la mairie qui attise une haine et ne cherche pas à apaiser la situation tendue du quartier de Boyenval. Elle surfe dessus.

D’autre part, il y a là la tactique de répression violente qui constitue aujourd’hui le cœur de la politique policière en France.

Cependant, plutôt que de dissuader les habitants de Beaumont de jouir pleinement de leur droit, la répression et la criminalisation n’a fait que renforcer leur exigence de vérité et de justice pour Adama Traoré ainsi que le respect qui est dû à sa famille, ses proches et tous les habitants de la ville. La famille et les proches n’ont eu de cesse de prouver leur détermination à mettre la lumière sur la mort d’Adama et ils l’ont de nouveau prouvé ce soir. La date du prochain conseil municipal sera communiquée dans un délai de trois à compter de l’annulation.

Le rendez-vous est pris.


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