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Justice et mépris de classe

Condamné sans preuve, Mourad, SDF, a été emprisonné un an... puis rejeté à la rue

En septembre 2015, l’incendie d’un immeuble de la rue Myrtha à Paris avait enlevé la vie à 8 personnes. Mourad, un SDF du quartier avait alors été accusé sans preuves concrètes. Après un an d'emprisonnement, le véritable coupable s'est dénoncé.

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Après l’incendie, qui fut un choc pour les habitants du quartier, les enquêteurs prirent Mourad pour bouc-émissaire. Les preuves ? Il a été vu dans la rue par les caméras de surveillance le soir de l’incendie, et il portait un briquet et une bougie sur lui lors de son interpellation. Malgré l’absence totale de témoignage et de preuves ADN, Mourad sera d’abord envoyé à l’infirmerie psychiatrique en raison de ses troubles bipolaires, puis en détention provisoire dans la prison de Fresnes, et ce pendant près d’un an. Il a été relâché le 24 septembre 2016, après avoir toujours nié les faits. "Ils avaient trouvé le coupable idéal" d’après Fatima, la sœur de Mourad.

Il est sorti de prison comme il y est entré : sans aucun respect de la part des institutions.

Le 24 septembre, en prison, un gardien lui demande de faire son sac. Après lui avoir remis ses affaires, il est conduit en dehors de la prison : "Pas un flic. Pas une assistante sociale. Pas de directeur de prison. Pas d’excuses". Ayant oublié le code de sa carte bleue, il dort dehors la première nuit. Il trouve un logement le lendemain. La direction de la prison l’a relâché, sans le moindre mot sur ce qu’il s’est passé, sans la moindre compensation financière, sans le moindre plan de logement ! La famille et l’avocat de Mourad ont été mis au courant de sa libération par la presse ! L’affaire a été mené de bout en bout en toute illégalité, de son interpellation à sa remise en liberté. Car pour la justice et la police, un SDF a moins de droits que les autres. Il est actuellement en démarche pour obtenir une compensation financière auprès de la justice.

Si le véritable coupable ne s’était pas dénoncé, nul doute que Mourad aurait été maintenu en prison plusieurs mois encore, voire plusieurs années. Pour la justice de classe, les SDF sont dans tous les cas des coupables désignés, et l’extrême précarité de leur condition rend invisible la pression constante des forces de répression qui pèse sur eux. Mais le fait de rejeter sans vergogne Mourad à la rue sans aucune assistance est d’un cynisme sans nom. Une affaire qui traduit violemment le mépris des classes dominantes envers les plus précaires, et qui s’exprime au travers d’une justice aux ordres.


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