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Bye bye Kabila ?

Congo-Kinshasa. Le dictateur s’accroche au pouvoir

Alors qu'il tente par tous les moyens de rester au pouvoir, le mandat de Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo (RDC), a pris fin ce lundi. En septembre déjà, des vagues de protestation avaient été réprimées dans le sang par le pouvoir en place.

Léonie Piscator

19 décembre 2016

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Ce lundi 19 décembre marque la fin officielle du mandat de Joseph Kabila, président de la RDC depuis janvier 2001, à la suite de l’assassinat de son père, chef de l’État. En septembre, l’annonce du report des élections présidentielles en 2018, alors qu’elles étaient initialement prévues pour le 27 novembre, avait suscité une vague de colère chez les Congolais. Aujourd’hui, certains d’entre eux rappellent à quel point Kabila est délégitimé : la Constitution lui interdit de se représenter et en 2011 déjà, sa réélection était le fait de fraudes massives. À l’époque, les manifestants qui exigeaient son départ avaient été réprimés très violemment par la police et l’armée, faisant près d’une centaine de morts.

Ses soutiens initiaux, parmi les pays impérialistes occidentaux, ont tendance à le lâcher, craignant que son règne sans fin n’entraîne que plus d’instabilité, mettant en péril leurs investissements dans ce pays. L’opposition à la majorité présidentielle tente quant à elle de tirer son épingle de jeu, jouant sur deux tableaux. D’un côté, le Rassemblement de l’opposition essaye de s’appuyer sur la colère populaire pour gagner en légitimité tandis que de l’autre, certains de ses acteurs ont continué à chercher un accord avec le pouvoir en place. Cependant, les négociations sont en suspens jusqu’à mercredi, et la présence policière a été renforcée dans toutes les grandes villes du pays. Une chape de plomb s’est abattue sur la RDC : le calme avant la tempête.

Les victimes de cette politique désastreuse à laquelle la France est loin d’être étrangère, restent bien évidemment les masses populaires, dont l’immense majorité vit dans la misère. Depuis des années, tous ceux qui osent s’opposer au pouvoir en place subissent de plein fouet une répression extrêmement violente. Mais cela n’a pour autant pas freiné leurs velléités de révoltes. Exigeant le départ de Kabila sans pour autant être dupes quant à la nature des partis d’opposition, nombreux sont ceux qui iront manifester leur colère dans la rue. Malgré la rage légitime d’une grande majorité des Congolais, l’ONU a eu l’audace de lancer« un appel au calme et à la retenue », en expliquant que « les acteurs politiques congolais [avaient] la responsabilité historique de parvenir à un consensus négocié sur la tenue des élections ».


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