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Malgré l’interdiction de la Pref’

Contre le racisme, la guerre, l’état d’urgence : manifester dimanche

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Comité de rédaction

La manifestation de ce dimanche 22 novembre est prévue depuis plusieurs semaines, dans la suite de celle du 4 octobre en solidarité avec les migrant-e-s. Intitulé « Migrant-e-s, bienvenue », l’appel est signé par de nombreuses organisations syndicales (Solidaires, CGT 75...) politiques (NPA, LO, PCF, PG...) ou associatives (RESF, Collectif des Sans-papiers 75, DAL...). Les événements dramatiques du 13 novembre et la réponse militaire et liberticide du gouvernement rendent cette manifestation plus nécessaire encore. S’appuyant sur la législation de l’état d’urgence, la préfecture de Police a interdit mercredi soir la manifestation. L’ensemble des organisations signataires avaient pourtant réaffirmé les jours précédents leur volonté de la maintenir - nous publions à la suite de notre article l’appel qui était sorti de la dernière réunion unitaire.

L’Etat d’urgence n’est qu’un prétexte pour s’attaquer aux droits démocratiques les plus élémentaires comme celui de manifester. Contre l’union nationale réactionnaire qui veut nous faire marcher au pas, il faut que les voix des opprimé-e-s et des exploité-e-s se fassent entendre. Contre la peur et la psychose, contre la haine et les va-t-en-guerre, cette manifestation de solidarité avec les migrant-e-s pourrait porter jusqu’au bout son message de solidarité internationaliste. {{}}

Pour faire taire la déferlante raciste : Refugees Welcome

Quoi qu’aient pu prétendre nos dirigeants dans leurs discours « humanistes », désormais troqués pour des discours martiaux, la politique menée par François Hollande à l’égard des migrants depuis de longs mois a servi de préludeau déferlement xénophobe et raciste des derniers jours. Que ce soit dans les médias,à l’Assemblée ou dans les rues, les amalgames et les discriminations vont bon train. Migrants, étrangers, musulmans, ou simplement toutes celles et ceux qui n’ont pas la « bonne » couleur de peau subissent depuis vendredi une violente augmentation du délit de faciès, comme s’ils devaient tous et toutes se justifier de n’avoir rien à voir avec les attentats, comme s’ils étaient tous et toutes responsables de quelque chose. Fuyant la guerre et la misère qu’il faut ne faut pas seulement imputer à Daesh, mais aussi et surtout à nos gouvernants, c’est en effet « bienvenue » qu’il nous faut souhaiter aux migrants, contre ceux qui cherchent à nous diviser.{{}}

Parce que cette guerre n’est pas la nôtre

L’armée française prétend défendre « nos intérêts » en Syrie. Mais quels intérêts défend-elle ? Que fait-elle d’ailleurs exactement en Irak, qu’a-t-elle fait en Libye ? Comment peut-elle prétendre vouloir mener une guerre « propre » quand c’est la ville de Raqqa, et ses 200 000 habitants, qui est bombardée depuis vendredi ? Pourquoi la France maintient-elle son soutien aux pétro-monarchies, dont les liens avec Daesh sont plus que suspects ? Quel est le bilan, après plus de 20 ans d’interventions militaires dans la région ?

L’Etat islamique est un produit du chaos généré par deux décennies de guerres impérialistes en Irak. Les avancées de Daesh vont de pair avec les défaites des processus révolutionnaires des Printemps arabes, détournés par les interventions militaires comme celle de Lybie et les pressions impérialistes pour des « transitions politiques », visant à maintenir leur ingérence sur la région.

Les bombardements en Syrie ne font qu’ajouter du chaos et de la désolation à une guerre civile déjà extrêmement meurtrière. Ils poussent toujours plus d’hommes et de femmes sur les routes périlleuses de l’exil et renforcent idéologiquement Daesh qui peut se positionner comme la résistance face à l’impérialisme et à ses bombes.

Cette guerre n’est pas la nôtre, ce n’est pas non plus celle des migrants que toutes les polices pourchassent aux frontières et dans les villes, c’est une guerre pour les intérêts de ceux qui nous gouvernent et nous exploitent, une salle guerre que nous nous devons de combattre.{{}}

Pour ne pas laisser sombrer dans l’oubli les morts de Paris, de Syrie et de Méditerranée

On découvre au fil des jours le nom des victimes des attentats du 13 novembre : un ami, une sœur, un camarade, la prof d’une amie, le collègue de boulot. Ils et elles ont partagé le destin des milliers de morts en Méditerranée et en Syrie. Loin de respecter les victimes, le gouvernement a d’ores et déjà cherché à les instrumentaliser pour porter le nouvel arsenal militaire et judiciaire qu’il cherchait à mettre en place depuis de nombreux mois et années.

Lors de la manifestation du 11 janvier, le gouvernement avait imposé son cortège de chefs d’Etat, tous plus dictateurs les uns que les autres. Cette fois-ci, et peut-être parce qu’il sent bien qu’une telle mascarade ne peut être avalée une deuxième fois, il n’offre que le silence des uniformes. Mais à la différence de janvier, de nombreuses organisations politiques et syndicales, cherchent cette fois à donner leurs propres mots d’ordre. Le Comité confédéral national de la CGT a ainsi publié un communiqué qui se démarque clairement de la réponse gouvernementale aux attentats et dénonce les frappes en Syrie.

Dimanche, il est donc possible que ce soit notre propre camp qui s’exprime, en toute indépendance, celui qui lutte au quotidien et loin des effets d’annonce, contre le racisme, pour la liberté d’expression, contre l’exploitation, contre la guerre que mènent nos gouvernants à l’intérieur et à l’extérieur des frontières hexagonales. {{}}

Défendre la liberté de manifester face à l’état d’urgence

On ne peut nier que l’ambiance est tendue dans la capitale. Contrôles d’identités, fouilles, annonces de colis suspects. Cette psychose, entretenue par les milliers d’hommes en armes déployés dans nos rues, pèse sur l’imaginaire collectif.

Cettemilitarisation de l’espace public vise à empêcher toute contestation sociale. Par sa politique belliciste, Hollande porte une grande responsabilité dans l’importation de la guerre sur le territoire hexagonal. Mettre un coup d’arrêt immédiat aux guerres, c’est le meilleur moyen d’éviter que les attentats se reproduisent. C’est l’exécutif, et non la population, que protège l’état d’urgence. Comme avec « l’esprit du 11 janvier », le gouvernement espère ressusciter une union nationale lui permettant de faire passer toutes ses réformes impopulaires, comme sa loi Santé, qui passe aux votes jeudi 19 novembre, moins d’une semaine après les attentats. Pas de trêve du côté des attaques ! Pour que l’état d’urgence ne devienne pas immuable comme le voudrait Hollande avec son projet de réforme constitutionnelle, il faut maintenir les manifestations et en proposer d’autres. Rester chez soi reviendrait à entériner un recul profond des libertés démocratiques les plus élémentaires et à mettre en danger toutes les futures mobilisations.

Pour que la peur laisse place à la colère, pour que le silence laisse la place aux slogans, contre leurs guerres, en souvenir des morts de Paris et de Méditerranée, aux côtés des migrants, nos sœurs et frères de classe, plus que jamais, il faut que nous marchions dimanche.


Appel des organisations signataires

Après les terribles attentats qui ont endeuillé Paris, les organisateurs de la manifestation du 22 novembre appellent plus que jamais à manifester en solidarité avec les migrants.

Qu’ils soient nommés réfugiés, migrants ou sans-papiers ils sont, eux aussi, des victimes des guerres, des violences et de la misère qui les ont contraints à quitter leurs pays.

Cette manifestation réaffirme notre solidarité et participe aussi de la réponse aux attentats qui ont ensanglanté Paris.

MIGRANTeS : BIENVENUE

Un drame se déroule aux portes de l’Europe. Fuyant les guerres et les crises des millions de personnes quittent leur pays. Des milliers d’entre eux viennent trouver refuge vers l’Europe. La seule réponse qui leur est faite est la fermeture des frontières.

Des drames se déroulent aussi au cœur de l’Europe. Aujourd’hui à Calais près de 7 000 personnes vivent dans des conditions effroyables, tandis qu’à Paris nombre de migrantEs se retrouvent à la rue. Nous ne pouvons accepter que des gens soient condamnés à vivre dans de telles conditions.

Nous dénonçons les politiques française et européenne qui créent ces situations à Calais comme aux portes de l’Europe.

Nous demandons immédiatement des conditions d’accueil dignes pour tous et toutes. Qu’ils/elles soient nomméEs réfugiéEs, migrantEs ou sans-papiers, nous exigeons des droits égaux pour tou-te-s, des titres de séjour, l’accès aux soins et au logement.

Aujourd’hui l’Europe a fait la preuve de son incurie. Il faut supprimer le règlement de Dublin et démanteler Frontex qui sont les premières causes des drames que vivent aujourd’hui les migrants.

NOUS APPELONS À MANIFESTER

LE DIMANCHE 22 NOVEMBRE 2015 À 15H

AU DÉPART DE LA PLACE DE LA BASTILLE

(ARRIVÉE PLACE DE LA RÉPUBLIQUE)


Premiers signataires : ATMF, Attac, BAAM (Bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants), CGA, CGT Educ’action 93, CISPM, CNDF, CSP 75, Collectif Avenir Educs, Collectif Austerlitz, Collectif 3 C, Collectif Sans-Voix Paris 18, Collectif 20e solidaire avec les migrants, Collectif de solidarité aux réfugiés de Genne- villiers, DAL, Droits devant !!, Écologie sociale, EÉLV Paris, Ensemble !, EuroPalestine, Fasti, Fédération anarchiste, Femmes migrantes debout, Femmes égalité, Gisti, IJAN, LDH, 8 Mars Pour TouTEs, Mouvement Utopia, MRAP (fédération de Paris), NPA, PCF, PCOF, PG, RESF, SNPES-PJJ-FSU IDF, STRASS, SUD éducation, UD CGT Paris, UJFP, Union des syndicats CNT de la région parisienne, Union syndicale Solidaires...


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