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Une première qui en appelle d'autres ...

Coord’ Nationale Etudiante. 60 établissements réunis samedi à Paris 8 contre la loi Travail

17 heures de réunions, plus de 300 mandatés venus d'une soixantaine d'universités et d'établissements de l'enseignement supérieur et de nombreux observateurs se sont rassemblés à Paris 8, de samedi à dimanche matin, pour la première Coordination Nationale Etudiante du mouvement contre la loi Travail. Le combat jusqu'au retrait total du projet la loi et l'appel à plusieurs journées de mobilisation. Fredéric Apoyo

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Une coordination dont ressort des perspectives concrètes

Comme en atteste l’appel issu de la coordination, de nombreux points positifs ressortent de cette coordination. La discussion a d’abord consisté à un partage des expériences de terrain, avec un tour des universités et établissements de l’enseignement supérieur. Alors que la coordination a acté la revendication du retrait de la loi Travail, ni négociable ni amendable, une date de mobilisation a émergé pour poursuivre le mouvement, y compris au-delà du 31 mars. Un bon signe, symbole que les annonces de Manuel Valls n’ont pas entamé la détermination des étudiants mobilisés.

C’est aussi avec une feuille de route nationale que s’inscrit la poursuite du mouvement. La question de la grève a été clairement posée, avec pour objectif d’imposer la non-pénalisation des absences lors des journées de mobilisation nationale. Autre point positif, la coordination a entériné l’importance d’œuvrer à la convergence de la lutte étudiante avec celle des travailleurs -notamment au travers de la reprise de la revendication cheminote vis-à-vis du décret sôcle de la SNCF- et des lycéens, pour se donner les armes nécessaires au renvoi dans les cordes de l’exécutif. Enfin, la coordination a réaffirmé que la lutte contre la loi Travail incluait la lutte contre l’état d’urgence et la déchéance de nationalité, faisant directement le lien avec les actes de répression dont est, déjà, victime le mouvement, comme en atteste la répression policière dans la rue - comme à Lyon ou Valenciennes - ou encore directement dans les amphithéâtres, comme à Tolbiac. En ce sens, la revendication de la libération immédiate de tous les interpellés a également été votée, en faisant le lien avec la lutte contre la répression syndicale, et notamment contre la répression subie par les Goodyear.

Pousser à l’auto-organisation réelle du mouvement, une question à poursuivre

Tout n’a cependant pas été rose lors de cette Coordination. Sur trois points cruciaux, de longues polémiques ont émergé : sur la question du porte-parolat de la coordination, sur la prochaine date de coordination, et sur ces modalités. Deux logiques s’opposent ici jusqu’à présent : celle consistant à considérer la coordination comme un simple espace consistant à échanger des informations et mettre en commun les revendications, et celle consistant à chercher à ce que la coordination devienne un cadre commun, issu du mouvement réel et des AG locales, visant à définir la suite du mouvement pour lui même et par lui-même. Dans une situation où les médias dominants ne donnent que la parole à l’Unef pour parler de la mobilisation, où le président du « premier syndicat étudiant » est invité à chaque plateau télé, et où cette organisation possède énormément de relais locaux (plus ou moins « réels ») sur de très nombreuses facs, cette question est centrale.

Lors de cette première coordination, c’est malheureusement la première solution qui l’a emportée sur de nombreux points, et ce notamment grâce aux voix des mandatés militants à l’Unef ou parfois aux Jeunes Communistes, dont on peut douter sans grande hésitation sur le respect qu’ils ont accordé aux mandats donnés par leur Assemblée générale... Ainsi, cette première coordination n’a prévu de ne se revoir que le week-end du 2-3 avril à Rennes 2, ce qui est bien tard quand on sait que l’annonce du projet de loi jeudi 24 mars peut changer bien des choses. De la même manière, la coordination a voté des modalités d’organisation et de vote pour la prochaine CNE (3 délégués pour les petites Assemblées Générales de moins de 200 personnes et 5 pour les AG de plus de 200 personnes) qui sur-représentent les petites AG et les petites universités de province, où l’Unef est la seule organisation syndicale représentée.

Enfin, pour des raisons similaires, la CNE n’a pas pu s’entendre sur la désignation d’un porte-parolat de la coordination, qui serait chargé de retranscrire dans les médias les décisions de l’AG – et ainsi que la mobilisation n’ait pas comme seul représentant William Martinet. Ceci avait été possible pendant le mouvement contre le CPE, où la coordination avait voté pour un porte-parolat composé de 16 personnes chargées d’assurer la médiatisation des mandats donnés à la CNE, ni plus ni moins.

Le débat qui se mène ici, au-delà de ces questions ponctuelles, est une question de long terme : qui décide des rythmes de la mobilisation ? Comment se coordonner ? Tous les mandatés de la coordination doivent-ils rendre des compte devant leur Assemblée Générale ? Pour l’heure, il est nécessaire de poursuivre le développement de cadres d’auto-organisation sur les établissements mobilisés. Celle passe inévitablement par l’amplification du mouvement auprès de l’ensemble des étudiants, et l’application de la grève votée lors de cette CNE dans les facs. C’est cette étape qui doit maintenant être franchie par le mouvement étudiant, plus que jamais mobilisé contre la loi travail.


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