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Quartiers populaires

Corbeil-Essonnes. Nuits de révolte après des violences policière contre un jeune et sa mère

Depuis près d’une semaine, les nuits de révoltes se succèdent pour les jeunes des quartiers populaires de Corbeil-Essonnes. A l’origine de la colère, un énième épisode de violence policière, le passage à tabac d’un jeune homme et le gazage d’une mère de famille.

Alexis Taïeb

8 septembre 2021

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crédits photos : Cité des Tarterets à Corbeil-Essonne AFP

Le jeudi 2 septembre, un des habitants du quartier est violemment interpellé et plaqué au sol par des policiers. Sa mère s’approche et est ciblée par les forces de l’ordre. Rapidement, une vidéo tourne sur les réseaux sociaux. On y voit les policiers frapper le jeune homme à terre, et la mère se faire gazer au niveau du visage, à bout portant. La mère témoigne : « ils étaient quatre à tabasser mon fils, je leur ai crié de le laisser,. Et là, un policier m’a gazé. Ce policier-là, il a des enfants ? Il a du cœur ? ».

Le soir même, dans la nuit du 2 au 3 septembre, plusieurs jeunes du quartier, descendent dans la rue pour exprimer leur colère. Les policiers interviennent en nombre, ils sont plus de cinquante, et n’hésitent pas à utiliser grenades de désencerclement et tirs de LBD pour réprimer les jeunes. Au cours de la nuit de lundi à mardi la répression s’intensifie encore. La présence policière est importante. On compte pas moins de 95 policiers, dont 39 CRS. Quatre jeunes entre 16 et 17 ans sont interpellés.

En réponse à ces nuits de révolte, sans surprise la police rejoue la partition habituelle. Et alors que mairie organise une réunion pour « renouer le dialogue »,il s’agit surtout de stigmatiser les habitants des quartiers populaires. A Claude Carillo, du syndicat Alliance 91, de déclarer « le problème, c’est que dans ces quartiers, il y a systématiquement immixtion dans les interventions de police », disant à demi-mot qu’il faudrait pouvoir réprimer les jeunes des quartiers populaires tranquillement. Le même syndicat mentionnée dans un article du Républicain commente : « Pour le syndicat Alliance 91, ces incidents sont la preuve que « dans le quartier des Tarterêts, comme dans d’autres villes de France la violence est omniprésente », et le syndicat qui a pris acte des annonces du Président de la République ce même jour sur les renforts de police à Marseille, demande à voir des renforts arriver rapidement en Essonne. ».

Des allégations qui permettent d’occulter les accusations de violences policières et de balayer l’origine sociale de la révolte, tout en insultant copieusement les jeunes de quartiers qui se révoltent contre leur condition. En demandant des renforts, il s’agit d’intensifier encore, le contrôle des territoires et des populations qui vivent en banlieue alors même que les quartiers populaires font déjà l’objet du contrôle quotidien des unités de la Bac et subissent violences racistes et harcèlement policier au quotidien.

Pourtant la colère des habitants des quartiers populaires est plus que légitime. Ce déferlement de violences policières se combine ainsi avec les attaques antisociales du gouvernement contre le monde du travail, et en premier lieu des précaires. Mais tout ça ne serait rien si les habitants des quartiers populaires ne servaient pas enfin d’épouvantail au gouvernement, aux grands médias, et à l’extrême droite, usage dont nous avons eu une nouvelle illustration à l’occasion de la sortie de Macron à Marseille ou encore avec la dernière campagne islamophobe de Blanquer sur la laïcité.

Les événements de cette semaine nous rappellent clairement le rôle que joue la police comme fer de lance de la politique raciste et autoritaire du gouvernement. Mais aussi celui de l’institution judiciaire qui fait régner l’impunité policière et seconde ces derniers devant les tribunaux, ce dont le frère de l’interpellé qui sera jugé pour « menace de mort et rébellion », d’après cette vidéo de BFM TV constitue une nouvelle illustration.


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