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Une victoire écrasante sur fond de guerre intestine

Corbyn réélu à la tête du Labour

Les résultats sont tombés ce samedi. Jeremy Corbyn a été réélu à une très grande majorité à la tête du parti travailliste. Une défaite cinglante pour l’establishment du parti, qui le juge « inéligible ». Frédéric Apoyo

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Englué dans une guerre intestine au sein de laquelle, depuis plusieurs mois, des députés du parti travailliste tentent de se débarrasser de Jérémy Corbyn, le Labour abordait son congrès de Liverpool sous haute tension. Et ce samedi, c’est une surprise de taille qui attendait les opposants de l’ex-syndicaliste de 67 ans. En effet, Jérémy Corbyn a été plébiscité, avec 61,80 %, et a été réélu à la tête d’un parti qui a vu le nombre de ses adhérents exploser durant l’été. Rejeté par 80 % des parlementaires, le député d’Islington sort renforcé de ce scrutin, et inflige une défaite cuisante à ses opposants.

Appel à « l’unité » en interne. Une perspective peu probable.

Lors de son discours à la tribune du congrès à Liverpool, Corbyn a eu le succès modeste, martelant avant tout la nécessité de respecter « le choix démocratique » des adhérents et apellant à « l’unité » en interne face à la May et les conservateurs au pouvoir. Pour autant, l’establishment du parti juge Corbyn « inéligible », lui qui jouit d’une cote de popularité peu élevée. « C’est une victoire impressionnante, mais qui cache une forte division », résume ainsi The Times. En effet, à la suite de sa réélection, les premières réactions sont lapidaires. Neil Kinnock, 74 ans, ancien dirigeant du parti, a ainsi estimé qu’il « ne reverrait de sa vie très probablement pas le Labour au pouvoir », tandis que Sadiq Khan, le nouveau maire travailliste de Londres, a déclaré que le Labour court « le plus sérieux danger d’éclatement et de mort qu’il a connu depuis les années 1980 ».

Si les médias traditionnels estiment, eux aussi, Corbyn trop à gauche pour accéder au pouvoir, la situation révèle avant tout l’impasse des voix institutionnelles pour que les travailleurs obtiennent des avancées. Si Jérémy Corbyn incarne, dans la gauche radicale européenne, une figure emblématique, la perspective politique qu’il défend n’est rien d’autre qu’une relance keynésienne dans le cadre des institutions capitalistes et nationales. Une utopie, d’autant que les marges de manœuvre pour des progrès sociaux au sein de leur système se réduit à peau de chagrin, et n’a plus qu’à nous offrir la précarité et la remise en cause des acquis du mouvement ouvrier. Corbyn, dans les pas de Tsipras, et cela alors qu’il se situe déjà plus à droite que Syriza à ses débuts, n’est qu’illusion pour les exploités et les opprimés.


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