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Police et Extrême-droite

Coup de bouclier, 6h de garde à vue : un journaliste violemment interpellé à Villepinte témoigne

A Villepinte dimanche, la police a réprimé violemment les manifestants venus s'opposer au candidat d'extrême-droite mais aussi la presse qui couvrait la mobilisation. Nous relayons le témoignage de Piotrovski, journaliste indépendant, interpellé ce dimanche et enfermé 6h en garde-à-vue.

6 décembre 2021

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Crédits photo : Une interpellation à Villepinte filmée par Clément Lanot

Avec son autorisation, nous relayons le fil twitter de Piotrovski, photographe et journaliste indépendant réprimé et interpellé en marge du meeting de Zemmour à Villepinte. Soutien à l’ensemble des réprimés et interpellés de ce dimanche !

Bon il est temps de raconter ce qu’il s’est passé hier mais avant, je vais vous remettre un peu dans le contexte. Zemmour était à Villepinte pour son premier meeting en tant que candidat donc naturellement les antifa étaient eux aussi présents.

J’arrive à la gare RER vers 12h30 et retrouve la manifestation, premier contrôle, à peine mon sac ouvert il me demande ma carte de presse, heureusement Nicolas Mayart me sort de ce moment désagréable que j’ai trop vécu. Sauf qu’après ce contrôle, je dirais 10 minutes après je ne comprend pas. La police charge, frappe, crie, aboie bref la police est en roue libre. La BRAV tourne autour des manifestants antifa, l’ambiance est très angoissante à tout moment ils pouvaient nous sauter dessus.

Ensuite vient le moment où le groupe et les journalistes indépendants ou non se retrouvent vers la gare. On voit la police arriver au loin, tout le monde se déplace et la police se met à charger, toujours en criant et jubilant comme des sauvages.

Malheureusement pour moi je me retrouve entre un immeuble et un petit mur. Je ralentis pour me mettre sur ce petit mur, mais à ce moment j’entends un cri et me prend un énorme coup de bouclier dans le dos, je perds l’équilibre et je me retrouve au sol. Quelques secondes après, environ 6 policiers se rassemblent autour de moi qui suis encore au sol à tenir ma jambe. Ils me parlent comme un chien, me forcent à me lever, m’humilient pendant 10 bonnes minutes je pense.

Après avoir éclaté mes lunettes et mon masque à cartouche avec leurs rangers, ils me mettent le serflex et me voilà en direction du commissariat d’Aulnay-sur-Bois. D’ailleurs, je trouvais le nombre de policier qui m’entouraient assez abusé. J’y suis accueillis comme le "faux journaliste" par l’OPJ. D’ailleurs, quand j’ai refusé de donner mon code de téléphone l’OPJ l’a approché de mon doigt en pensant qui allait pouvoir le déverrouiller mais j’ai continué à refuser.

Je suis amené dans ma cellule après avoir été fouillé, en caleçon, dans un vieux couloir. Je passe plusieurs heures à attendre. J’avais demandé un médecin ou qu’on désinfecte les éraflures, j’ai dû attendre 4 heures en cellule avant qu’on ne me laisse me désinfecter SEUL.

Vient mon audition, le policier qui me reçoit me dit d’entrer, qu’il ne comprend pas ce que je fous ici et l’audition le confirme. Je retourne en cellule, confiant, en me disant que j’allais sortir le soir même mais il fallait juste attendre que le magistrat réponde au téléphone.

A ce moment-là, tout le monde dans le commissariat se demande pourquoi je suis encore là. Après 6 heures de garde à vue, on me prévient que je sors. Cette journée a été une des plus angoissantes de toute ma vie, quand je vois le comportement des policiers qui, pour défendre l’extrême droite, sont les plus violents possibles avec la presse et les manifestants ça me fait peur de voir Zemmour candidat à l’élection.

Jamais, je me laisserais intimider par des sauvages qui se pensent intouchables juste parce qu’ils portent un uniforme bleu marine et encore moins face à des néo-nazis adorateurs de leur nouveau führer Zemmour. Je reviendrai et plus fort cette fois.

Je tiens à remercier tous les gens qui m’ont apporté leurs soutiens, ça m’a fait chaud au cœur d’être aussi soutenu. Et n’oubliez pas les nombreux manifestants qui ont passé la nuit en GAV et qui passent en comparution immédiate.


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