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Foulards confisqués !

Coupe du monde féminine. La FIFA interdit les foulards verts pour l’IVG lors d’un match

Ce mercredi 19 juin, les supportrices de l’Argentine sont allées encourager l’équipe nationale avec le foulard vert pour l’avortement légal. Cependant, plusieurs ont été confisqués, sur les ordres stricts de la FIFA.

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Camila explique que lorsqu’elle est arrivée au contrôle de sécurité avec le foulard vert attaché à son poignet, elle a appris que le vert était interdit et qu’elle devait laisser le foulard dans la consigne, tout comme les autres objets interdits dans les stades. Catalina raconte qu’avant de passer le point de contrôle, alors qu’elle enlevait le foulard pour le garder dans son sac à dos, un agent de sécurité est allé lui dire spécifiquement qu’elle devait le garder dans les consignes. Une autre supportrice, Natacha, dit que lorsqu’elle a voulu passer le contrôle, on lui a dit que le « vert est interdit ». À sa grande surprise, ils ne lui ont donné que deux options : laisser le foulard dans la consigne ou quitter le stade.

D’autres supportrices témoignent qu’elles ont dû changer leurs t-shirts, étant donné qu’ils étaient verts et portaient des inscriptions, bien que minuscules, en faveur de la légalisation de l’avortement. Les journalistes argentines qui couvrent la Coupe du Monde Féminine de la FIFA ont également été contraintes d’abandonner leurs symboles de lutte pour la légalisation de l’avortement.

Les supportrices signalent également qu’elles ont été surveillées tout au long du match. Mais malheureusement pour les conservateurs patriarcaux qui dirigent le football mondial, le cri pour la légalisation de l’avortement a rempli les plus de 90 minutes de jeu, et s’est intensifié lorsque l’Argentine a réussi à revenir de 0-3 pour égaliser 3-3 dans un match historique. Lorsque les supportrices ont quitté le stade et récupéré les foulards et les drapeaux de la couleur interdite, la fête a continué, avec des slogans pour l’avortement, contre le patriarcat et, cette fois, contre la FIFA.
La FIFA n’a pas tardé à reconnaître les faits. Selon le journal Le Parisien, un porte-parole de l’association a déclaré que : « Un stade de football ne peut pas être un lieu de revendications de quelque nature que ce soit et, ce, même si les causes sont louables ». Ce que la FIFA n’a pas compris, c’est que les stades de football ne sont rien de plus que des lieux de revendications et que la lutte pour les droits des femmes ne va pas se contenter de garder la place misérable qu’elle donne aux femmes.

Il n’est pas inutile de rappeler que les joueuses argentines se sont mises en grève en septembre 2017 pour dénoncer l’absurdité des cachets quotidiens qu’elles percevaient : « on ne peut pas pratiquer un sport quand on n’a pas les ressources élémentaires ». Grâce à cette lutte, qui s’est manifestée sur les terrains de jeu, dans les rues et sur les réseaux sociaux et qui a été soutenue par la lutte féministe, les footballeuses ont réussi à professionnaliser le football féminin argentin en mars de cette année. Le fait que les joueuses soient sur le terrain du Parc des Princes dans le cadre de la Coupe du Monde est absolument politique et revendicatif.


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