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Crise Post-Covid

Covid-19. Un jeune sur six a perdu son emploi, la jeunesse précarisée

Avant la crise, 13,6 % des jeunes se trouvait sans emploi. Aujourd'hui, après une crise sanitaire pendant laquelle la jeunesse travailleuse a fait partie de la “première ligne”, le gouvernement et le patronat veulent nous faire payer leur crise.

Lola Alduna

3 juin 2020

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Selon le dernier dossier de l’Organisation Mondiale du Travail, un jeune sur six a perdu son emploi suite à l’apparition du COVID-19. Une mauvaise nouvelle qui pourtant ne surprend pas, lorsqu’on se rappelle qu’en 2019, le taux de chômage parmi les jeunes était déjà de 13,6 %, le plus élevé parmi les différents groupes de population.

En 2019, dans le monde "pré-crise", 31 % de jeunes femmes et 13,9 % de jeunes hommes étaient non scolarisés, sans emploi ni formation (NEET), soit 267 millions de jeunes. Aujourd’hui, ce chiffre risque d’augementer de manière effroyable. Il suffit de se rappeller qu’en 2009, suite à la chute de Lehman Brothers, l’État Espagnol avait connu une récession de 3,7 %, provoquant ainsi une hausse du taux du chômage, atteignant 57,22 % dans la jeunesse. La récession que traverse actuellement la France est au moins deux fois plus dure que celle traversée par l’État Espagnol.

La crise sanitaire a provoqué l’arrêt mondial d’une économie déjà fragilisée, d’une part par la forte augmentation des dettes publiques et privées, et d’autre part par la baisse croissante du taux de profit. Paula Bach affirmait qu’on “ne peut nullement exclure que, dans un enchevêtrement de nouvelles vagues [de contagion], de reculs et d’impossibilité de retour à la normale, le mailon faible des entreprises finisse finalement par exploser et donne lieu à une récession beucoup plus profonde que la tendance observée jusqu’à présent.” En d’autres termes, la catastrophe économique et sociale imminente risque de durer et de s’approfondir considérablement dans le temps.

À cela, il faut aussi rajouter les conséquences directes que la crise aura sur l’université et la jeunesse étudiante en particulier, dont plus de la moitié est obligée de travailler. Depuis plusieurs années, les gouvernements successifs ont appliqué des réformes afin d’accentuer la sélection à l’université, comme ParcourSup.

Le risque que les jeunes deviennent la “génération sacrifiée” du coronavirus est de plus en plus tangible. Ce sont les mêmes qui ont été en “première ligne” contre le COVID-19, que ce soit dans le secteur de la santé, de la livraison ou de la grande distribution qui aujourd’hui sont en “première ligne” du front comme chair à canon, à qui on veut faire payer la crise.

C’est pourquoi Murielle Pénicaud n’a pas tardé à annoncer un plan de soutien à l’apprentissage. Elle a affirmé que “les jeunes ont déjà le sentiment qu’on va leur laisser un fardeau dans la dette financière, de la dette écologique”, pour rajouter en s’adressant aux entreprises “même dans la crise faut serrer les coudes, faut donner un espoir aux jeunes.

Une annonce qui va dans la droite lignée de la loi pour la “Liberté de choisir son avenir professionnel”, portée par la Ministre du Travail elle-même en 2018. Une réforme d’ampleur qui a établi une mise sous tutelle du MEDEF de l’apprentissage, et qui permet au grand patronat d’augmenter l’exploitation d’une main d’oeuvre corvéable à merci.

L’augmentation des mécanismes de sélection dans l’enseignement, la précarisation des jeunes travailleurs et travailleuses et le chômage, spectre qui hante la majorité de la jeunesse entrant dans le marché du travail laissent l’espace nécessaire à Murielle Pénicaud et à son gouvernement pour tenter d’en tirer profit, afin que les entreprises puissent être les grandes gagnantes de la crise.

Pour éviter cela, il est nécessaire d’organiser notre colère, de construire une réponse à leurs attaques qui défende nos acquis, mais aussi qui a pour objectif la destruction d’un système fondé sur notre exploitation et oppression. On n’est pas de la chair à canon et on ne va pas payer leur crise, la jeunesse doit être en première ligne dans la lutte contre cette caste de parasites et pour défendre l’intérêt de ces femmes, migrantEs, travailleurs et travailleuses !


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