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Le chef de l’État veut régler la question d'ici la fin de l'année

Démantèlement de la jungle de Calais : Hollande chasse encore sur le terrain de la droite

En déplacement à Calais ce lundi, François Hollande a affirmé vouloir « démanteler la jungle de Calais » d'ici à la fin de l'année. Une déclaration forte, aux relents xénophobes qui ne saurait être atténuée par des propositions faussement humanistes. Julian Vadis

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« Démanteler complètement, définitivement »

François Hollande était en déplacement à Calais ce lundi, pour la première fois de son quinquennat. Et si le président a assuré vouloir régler la question de la jungle de Calais d’ici à la fin de l’année civile, c’est bel et bien en tant que candidat à sa propre succession que s’est présenté Hollande – quelques jours après Nicolas Sarkozy qui avait accentué son offensive réactionnaire sur la question des réfugiés. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que François Hollande a tenu la dragée haute au candidat des primaires de la droite.

Certes, Hollande a annoncé vouloir trouver une solution humaniste à la crise des migrants, par la construction de centres censés accueillir les réfugiés. Mais comment arrivera-t-il à transférer près de 7 000 personnes dans des centres de réfugiés, le tout sans séparer les familles ? Cette question reste sans réponse et pour cause, elle est loin d’être au cœur de la politique du président-candidat, trop occupé à rivaliser avec la droite et l’extrême droite

« Démanteler complètement, définitivement ».

Les mots sont forts, pour concurrencer Sarkozy et son discours d’il y a quelques jours. Mais c’est surtout la composition du public qui interpelle. En effet, cette allocution était faite devant les gendarmes de Calais. En bon chef de guerre, Hollande entend donner l’image du commandant haranguant les troupes, prêtes à partir sur l’heure et marcher sur la jungle. « Le gouvernement ira jusqu’au bout » a-t-il poursuivi. Étant donné que l’exécutif socialiste est plutôt apte à appliquer des politiques répressives et xénophobes, nul doute que Hollande aura à cœur de respecter cette promesse.

Face à la « chasse aux migrants », exigeons l’ouverture des frontières !

Que le candidat Hollande veuille couper l’herbe sous le pied de Sarkozy et Le Pen sur la question de Calais n’a rien d’étonnant. D’une part, cela contrarie la stratégie de l’ex-président et de la candidate frontiste, bien décidés à mettre la question identitaire au cœur du débat, et d’autre part Hollande apparaît comme un homme fort, prompt à briguer un second mandat. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le président-candidat a exhorté le Royaume Uni à assumer une part des réfugiés, réduits à la condition de « patate chaude » que les chefs d’États souhaitent voir disparaître sans aucune autre forme de considération.

Et pourtant, en parallèle, les bombardements pleuvent sur le Moyen-Orient où Hollande et ses acolytes états-uniens, européens et russes maintiennent une situation de chaos qui aggrave en amont la crise des réfugiés. La défense des intérêts des différents impérialismes impliqués dans la région est la principale source de la situation dramatique actuelle pour des millions de personnes forcées à l’exil. Les réfugiés de Calais, traités comme du bétail, sont également les rescapés ayant réussi à franchir les murs d’une Europe forteresse qui assassine par milliers les réfugiés, en Méditerranée comme aux portes « terrestres » de l’Union Européenne. De plus, la multiplication descas de violences policières, sous couvert d’état d’urgence, finalise la chape de plomb sous laquelle Hollande et ses sbires pressurisent les masses populaires, et en particulier la population racisée. Pour inverser la tendance, exigeons l’arrêt immédiat des bombardements au Moyen-Orient, la levée immédiate de l’état d’urgence et l’ouverture des frontières, pour que les portes de l’Europe cessent d’être un cimetière géant à ciel ouvert. Et afin de pouvoir peser dans un rapport de force qui passera par la rue, et non par les voies institutionnelles, la constitution d’un large front pour la défense des droits démocratiques est plus que jamais une priorité.


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