×

Après l'immense mobilisation d'hier et malgré les tergiversations du côté des directions syndicales

[Dernière minute] L’AG d’Austerlitz reconduit la grève, le nouveau round est à construire

Il y avait une cinquantaine de grévistes à l'assemblée générale des cheminots de Austerlitz ce matin. Et une ambiance ambiguë, contradictoire, à la fois portée par l'expérience de la mobilisation monstre d'hier - une énergie qui s'était poursuivie sur un mode festif et fraternel au concert interpro organisé par le comité de grève -, et tendue par l'attitude de la direction nationale et locale de la CGT du Rail, qui n'appelle plus à reconduire le mouvement. Les interventions sont donc allées en sens plutôt contradictoire, mais une large majorité des présents s'est finalement exprimée pour la reconduction jusqu'à la prochaine AG, quatorze cheminots décidant néanmoins de s'abstenir.

Facebook Twitter

Les grévistes sont revenus sur la manifestation d’hier, le nombre, mais aussi la détermination du cortège inter-gares qui s’était formé en tête aux côtés des autres secteurs en lutte, alors que la police gazait et faisait même usage de canons à eau. « A plusieurs reprises, on s’est arrêtés pour souffler un peu, mais chaque fois les gens repartaient, continuaient, et l’on a pu arriver jusqu’aux Invalides. » Une expression parmi mille autres, effectivement, de la profondeur et de la puissance du mouvement en cours contre la loi travail, dont les cheminots sont le fer de lance depuis maintenant une dizaine de jours.

Sur la question de la reconduction, il faut noter aussi que les militants de la CGT ne parlaient pas aujourd’hui d’une seule voix. Un secteur tient à continuer, à renforcer les piquets et a voté pour continuer le mouvement, avec le comité de grève ainsi qu’avec le syndicat local SUD rail. L’enjeu étant à la fois de maintenir le rapport de force en donnant confiance aux noyaux qui, sur les autres sites ou gares, veulent rester en grève, et de laisser du temps pour évaluer l’impact de la mobilisation d’hier sur d’autres secteurs du monde du travail, qui pourraient entrer en lutte.

Enfin, la question de l’accord d’entreprise était elle aussi au cœur des discussions. Légitimement, car son adoption est toujours en suspens après la journée d’hier, où la CGT a finalement annoncé qu’elle ne signerait pas sans toutefois se prononcer sur l’usage ou non de son droit d’opposition. Avec SUD, qui n’a pas non plus fait encore d’annonce définitive sur le sujet, les deux fédérations ont le poids suffisant pour faire rejeter cet accord scélérat qui constitue une sorte de loi travail à l’échelle de la SNCF, inversion de la hiérarchie des normes incluses. L’idée a été ainsi proposée à l’AG de réitérer l’interpellation des directions syndicales pour qu’elles sortent du bois sur cette question essentielle comme cela avait été fait à travers une motion reprise ensuite dans onze AGs de région parisienne et de province lundi 6 juin.

La grève continue donc à Austerlitz, comme elle continue à Gare du Nord et dans des dizaines d’autres gares. La journée d’aujourd’hui sera décisive pour la suite du mouvement, à la SNCF et ailleurs. En ce qui concerne les cheminots d’île-de-France, une AG inter-gares se tiendra cet après midi et devrait discuter des suites.


Facebook Twitter
SNCF : 300 personnes en soutien à Régis, menacé de licenciement pour avoir dénoncé des VSS

SNCF : 300 personnes en soutien à Régis, menacé de licenciement pour avoir dénoncé des VSS

« Ils veulent museler toute contestation ». La CGT Fleury Michon appelle à la grève contre la répression

« Ils veulent museler toute contestation ». La CGT Fleury Michon appelle à la grève contre la répression

5 jours de mise à pied : la SNCF réprime Marion, cheminote ayant dénoncé une agression sexuelle

5 jours de mise à pied : la SNCF réprime Marion, cheminote ayant dénoncé une agression sexuelle

100€ à débourser pour accéder à son CPF : le gouvernement fait à nouveau payer les travailleurs

100€ à débourser pour accéder à son CPF : le gouvernement fait à nouveau payer les travailleurs

Roissy : face à la pression patronale, les salariés d'un sous-traitant de Sixt en grève reconductible

Roissy : face à la pression patronale, les salariés d’un sous-traitant de Sixt en grève reconductible

« Tavares gagne 36,5 millions grâce aux ouvriers sous-payés » Vincent, délégué CGT Stellantis

« Tavares gagne 36,5 millions grâce aux ouvriers sous-payés » Vincent, délégué CGT Stellantis

Toulouse. Marche blanche en mémoire d'Adrien, employé de l'ATPA-SPA en lutte contre la maltraitance animale

Toulouse. Marche blanche en mémoire d’Adrien, employé de l’ATPA-SPA en lutte contre la maltraitance animale

Chambéry. Les parents d'élèves rejoignent la mobilisation en soutien à une enseignante

Chambéry. Les parents d’élèves rejoignent la mobilisation en soutien à une enseignante