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A Répu, une grande AG des secteurs en lutte

Présent à Nuit Debout, Martinez est interpellé sur la question de la reconductible

C’est l’ensemble des secteurs qui ont été en lutte, au cours de la dernière période contre la politique de Hollande et de son gouvernement qui étaient présents, jeudi soir, après la manif parisienne à Nuit Debout, Place de la République : cheminots, taxis, hospitaliers, intermittents, postiers, Air France, lycéens et étudiants. Présent à l’AG de plus 2000 personnes qui a commencé vers 19h, Philippe Martinez, de la CGT, a également pris la parole. Face à lui, une seule et même exigence : à quand l’appel réel à la reconductible ? A quand l’appel à manifester jusque sous les fenêtres du Parlement le 3 mai ? Correspondant

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C’est une suite d’interventions extrêmement combatives qui a émaillé le début de cette AG à l’air libre marquée par le sceau de l’enthousiasme après une journée de grève et de manifestations dans tout l’Hexagone. Gabriel de Sud Rail Saint-Lazare, Benoît de la CGT Austerlitz, Fathi pour taxis Debout, Gaël pour Sud Poste 92, des syndicalistes de l’APHP, de la CGT Air France, Nathan pour la Coordination nationale Lycéenne, Manon et Elsa, porte-paroles de la Coordination nationale Etudiante, toutes et tous ont porté la voix des manifestants et des grévistes qui, plus que jamais, posent la question de la reconductible pour faire reculer, une bonne fois pour toute, ce gouvernement, et lui faire remballer sa Loi Travail.

Le 3 mai, c’est devant le Parlement que le texte va arriver, et la plupart des intervenants ont souligné qu’on ne pouvait plus se contenter de journées en saute-mouton ou d’une simple interpellation de Messieurs les députés, comme l’envisage l’Intersyndicale. Dans cette nouvelle phase qui s’ouvre, a souligné Elsa, la mobilisation mérite qu’on mette toutes les chances de notre côté. C’est donc la question de la reconductible, qu’il faut poser, car c’est ce que la demande la base, a souligné Benoît, cheminot, exigeant que les directions syndicales cessent d’esquiver leurs responsabilités par des grèves isolées, le 26, avant-hier, et, à l’avenir, le 17 mai. Les jeunes, qui se mobilisent depuis deux mois maintenant, a dit Nathan, ne sont pas à acheter et demandent, eux aussi, que la grève, dans la durée, soit posée.
Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, a insisté, pour sa part, sur le fait que l’Intersyndicale avait, jusqu’à présent, proposé un plan de bataille que les étudiants avaient su compléter et que la perspective était à la conquête de nouveaux droits.

Philippe Martinez, qui vient d’être reconduit dans ses fonctions à la tête de la CGT lors du Congrès de Marseille, n’a pas pu ne pas aborder les questions qui lui étaient poser… sans y répondre complètement. La CGT, a-t-il dit, dénonce « la répression policière et la répression dans les entreprises » et appelle « à la grève reconductible sans ambiguïté ». Non seulement on souhaiterait entendre ce message dans les communiqués officiels de la CGT, mais également une orientation claire allant dans ce sens. « Elle est quand, la grève générale ? », a alors scandé l’AG. « La grève sera de nouveau le 3 mai, a répondu le secrétaire général de la CGT. Ici on crie ‘grève générale’, mais c’est dans les entreprises qu’il faut convaincre. Vous pouvez compter sur la CGT pour que la question de la grève soit posée dans les entreprises ».
Dans ce cadre, Elsa, porte-parole de la Coordination Nationale Etudiante, est intervenue pour rappeler l’une des orientations votées en Coordination par les étudiants mobilisés : le 3 mai, c’est à la grève, qu’il faut appeler, et que la CGT et l’Intersyndicale convoquent à une manifestation partant de République et finissant devant le Parlement pour que la pression continue à monter et s’exprime.

La grève reconductible est une exigence de la rue. Il faut maintenant que l’Intersyndicale l’entende une bonne fois pour toute. Le message est passé, selon Martinez. Alors chiche ? Pour cela, il faudrait revoir les perspectives, compte-tenu du communiqué qui a été envoyé à la presse par la CGT jeudi soir. Mais les secteurs en lutte ainsi que les syndicats combatifs qui ont pris la parole, ce soir, sauront rappeler aux directions syndicales, à commencer par Martinez, que l’exigence du « tous ensemble ! » et de la reconductible ne peuvent être cantonnés à de jolis discours un soir d’AG à République. C’est le message que doit porter l’Intersyndicale et la CGT dès demain, s’ils veulent être fidèles aux exigences de la rue et de leur base mobilisée.


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