La cote de popularité de Macron ne va pas en s’arrangeant. Depuis un mois, en plein mouvement social contre la Loi Travail, Macron apparaît comme un condensé du mépris de classe, du goût du pouvoir et de l’argent, du discours « méritocratique ». Il brandit fièrement son costard, les militants lui rétorquent en brandissant fièrement leur bleu de travail.
A Nancy, cet après-midi en pleine allocution du premier ministre à Nancy, un homme se lève, un bleu de travail à la main et se dirige droit vers le premier ministre : « Il y a un risque de terrorisme social. Ce n’est pas en mettant un costard qu’on travaille, c’est en mettant un bleu de travail, je vous l’offre ». Arrêté dans sa course par la sécurité, il poursuit son discours, déterminé : « 2,80 millions d’euros en 18 mois, vous vous êtes fait. M. Macron, vous représentez une minorité de privilégiés ».
Une action qui montre l’ampleur de la colère qui gronde un peu partout en France mais aussi la fierté et la confiance en eux que prennent ceux qui travaillent. S’affronter au pouvoir, lui tenir tête, le ridiculiser, arborer fièrement son bleu de travail, comme le montrait aussi avec justesse le film « Merci Patron ». Parce que ceux qui devraient avoir honte, ceux qui sont méprisables, c’est effectivement « cette minorité de privilégiés » qui se moque de nous.
En effet, depuis trois mois de mouvement social contre la Loi Travail, de lutte pour de meilleures conditions de vie et de travail, les militant.es, les manifestant.es, les travailleurs.es font face tous les jours à un gouvernement, une classe politique, qui assume ouvertement son mépris des travailleurs.es, ne les écoute pas et révèle son caractère autoritaire, répressif, anti-démocratique. Pour qui œuvre le pouvoir ? Pour qui œuvre la « démocratie bourgeoise » ?
La phrase prononcée le 30 mai par Macron est devenue virale et a été détournée comme on peut le voir sur le groupe Facebook intitulé « faisons les poches aux 500 familles » qui compte plus de 80 000 likes et résume bien ce qui est dans l’air depuis quelques mois. Ainsi, les militant.es se sont réappropriés cette réplique pour mieux lui retourner : « plutôt en grève qu’en costard », plutôt en bleu de travail qu’en costard.
La mobilisation contre la loi Travail tient et continue. 70% de la population rejette la loi Travail, les travailleurs.es sont en grève, il s’agit pour la « majorité » de prendre confiance en sa force face à cette « minorité ».