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Une rentrée « normale ». Vraiment ?

Education : les problèmes des réformes Blanquer font leur rentrée

Depuis le lundi 2 septembre, la rentrée scolaire est loin d’être paisible. Si le ministre de l'éducation parle d'une rentrée « normale » c'est bien pour masquer la forte colère exprimée l'année passée, qui reste aujourd'hui très présente et tend à s'élargir chez des personnels de l'éducation.

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L’année scolaire 2018-2019 a été marquée par des luttes souvent très radicales chez les enseignants comme chez les lycéens. On se souvient de ces derniers prenant la rue pendant près de 2 semaines en plein mouvement gilet jaune. Ils avaient fait face à une répression sans précédent à l’image de la scène choc capturée à Mantes-la-Jolie dans laquelle on voit 146 lycéens interpellés brutalement avant d’être humiliés par la police.

Au niveau des enseignants, des mouvements hors cadres syndicaux sont apparus comme #Pasdevague, les « stylos rouges » ou encore l’inter-collectif la Chaîne des Bahuts . Plus tard sur la fin de l’année, un mouvement de grève a de nouveau secoué l’éducation et a dû faire face à une répression importante sans précédent comme à Toulouse avec 13 arrestation en 48 heures. Sous pression de leur base, les organisations syndicales, à la quasi-unanimité, ont appelé à faire grève le 17 juin, premier jour du bac. Par la suite, une partie des grévistes mobilisés ont fait preuve d’une radicalité inédite, allant jusqu’à la rétention des notes du Bac. Face à cette contestation , le gouvernement n’avait rien trouvé de mieux que de remplacer les notes manquantes par celles du contrôle continu. Une mesure qui avait choqué bien au delà des enseignants, fragilisant fortement l’image du ministre de l’éducation.

Pourtant, en cette rentrée, Jean Michel Blanquer se veut confiant allant même jusqu’à dire que la rentrée scolaire 2019-2020 est "l’une des meilleures qu’il a connues", déplorant « une tendance à dramatiser ». Pour lui, « c’est pratiquement celle où il y a le moins de problèmes sociaux et d’organisation », tout est « normal ». Mais la colère qui a secoué l’éducation n’est pas un vieux souvenir, loin de la, Blanquer le sait bien. Ce n’est pas un hasard si quelques jours avant la rentrée, il annonçait une hausse des salaires, bien qu’elle soit presque insultante pour les enseignants (20 euros net par mois) et qu’elle ai été décrétée en 2015 par le gouvernement Hollande quelques jours avant la fin de son quinquennat.

Dans la réalité, au delà du discours « confiant » de Blanquer, face au manque de moyens doublé d’une augmentation constante du nombre d’élèves, de nombreux établissements se sont mis en grève dés la rentrée aux quatre coins de la France. Voici une liste non exhaustive : Le collège Henri Barbusse (69), le collège Daisy Georges Martin (69) le collège Hubertine Auclert (31), College Berthelot (31) le collège Toulouse Lautrec (31) le lycée Auguste Renoir (92), le lycée Germaine Tillion (93), le lycée Mozart (93), le lycée Jean-Jacques Rousseau (95) le lycée Angela Davis (93), le Collège Jean Moulin (93) plusieurs écoles de Gennevilliers (92) ; le collège Paparemborde (92) etc... Aussi beaucoup de refus concernant des prises de poste de professeur principal ont rendu impossible l’accueil des élèves dans plusieurs établissements : le lycée Jacques Brel (93) le lycée Buffon (75) les lycées Condorcet, Montreuil (93) ; Collège Berthelot, Montreuil (93) ; Collège Politzer, Bagnolet (93) ; etc...

Cette petite liste, déjà bien longue, démontre bien l’hypocrisie de la campagne de communication du ministre. Aussi, si pour l’instant ces luttes reste plutôt isolées, et liées aux difficultés matérielles propres à chaque établissement, les acquis qui ont émergé des luttes de l’année dernière, notamment l’auto organisation, laissent ouvertes les possibilités d’un élargissement et d’une coordination des colères. En effet, les AG et les débuts de processus d’auto-organisation qui ont vu le jour en fin d’année dernière ont laissé des traces et des réflexes parmi les profs mobilisés. L’université d’été de l’éducation a permis de cristalliser un cadre organisation à échelle nationale, ce qui manquait cruellement sur la fin d’année dernière.

A Toulouse, le noyau dur mobilisé l’année dernière pendant plus de 2 mois sur la base d’une auto organisation exemplaire, s’est déjà réuni en assemblée générale pour voter la convergence avec les hospitaliers le 11 septembre, avec la manif pour le climat le 20, avec les gilets jaunes le 21, mais aussi pour les retraites avec la manifestation interprofessionnelle du 24. La rentrée est donc bien loin d’être « normale » et malgré l’éparpillement des dates orchestré par les différentes directions syndicales, la radicalité du corps enseignants semble intacte. Bien au contraire de ce qu’affirme Blanquer, ces nombreuses luttes enclenchées des la rentrée annoncent une année très mouvementée pour le ministre.


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