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Brexit

Élections anticipées au royaume uni : un pari risqué

La Première ministre britannique se dit confiante, estimant que les urnes lui donneront la légitimité dont elle a besoin pour conduire les négociations du Brexit. Au cours des six derniers mois, May a affirmé à plusieurs occasions qu’elle n'appellerait pas à des élections générales anticipées, à l’origine prévues pour 2020, parce que ça ne « servirait pas les intérêts du pays ». Cependant, son annonce inattendue semble la contredire. Trad. Elsa Marcel

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A 11h15 ce mardi, May s’est exprimée devant les portes du numéro 10 de Downing Street, sa résidence officielle, et a affirmé : « Nous avons besoin d’une élection générale et nous en avons besoin maintenant ». Ainsi, la mandataire qui a pris le pouvoir en juin dernier après la démission de David Cameron, sans passer par les urnes, cherche le soutien nécessaire pour faire face aux difficiles négociations du Brexit.

May a accusé l’opposition et la chambre des Lords d’affaiblir sa position de négociation avec l’UE pour justifier l’avancement des élections. « Le pays est uni mais Westminster ne l’est pas » a souligné la mandataire. Ce à quoi elle ajoute « les travaillistes ont menacé de voter contre l’accord final que nous cherchons à atteindre. Les démocrates-libéraux ont expliqué vouloir paralyser l’action du gouvernement. Et leur Lords élus ont promis de nous mettre des bâtons dans les roues ».

Son annonce a éveillé une série de spéculations. Un analyste du journal britannique The Guardian, s’est demandé avec ironie si, pendant les vacances parlementaires de Pacques, Theresa May avait été touchée par une révélation divine qui l’aurait amenée à conclure que les intérêts de son propre parti étaient plus importants que ceux de son pays.

La fragile majorité parlementaire de May et la courte marge de quatre points en faveur de la sortie de l’UE sont une mauvaise formule pour affronter les complexités de la gestion du processus du Brexit initié le 29 mars dernier. Par ailleurs, il a été estimé que les négociations les plus complexes du Brexit coïncideraient avec les élections de 2020, et avec cette perspective face à elle, May cherche à se légitimer pour conduire un Brexit « dur ». Ce qui est certain, c’est que May a besoin d’un soutien électoral pour discipliner le parti et dépasser sa vulnérabilité politique.

Pour la gauche, la demande d’élections anticipées est une expression de la faiblesse de May, car loin d’être un gouvernement fort, il peut être poussé à faire des virages importants sous la pression parlementaire.

Il s’agit d’une décision intelligente, en 2020 l’économie du pays subira sûrement les effets drastiques et les conséquences du Brexit dur. De plus, les intentions de vote du parti travailliste d’opposition sont à des minimums historiques : quel meilleur moment pour appeler à des élections anticipées ?

Cependant, le pari de May est risqué. Tout d’abord, elle a été obligée d’opérer un brutal virage politique qui lui a valu le surnom « d’opportuniste électorale », par exemple, pour le premier ministre écossais, Nicola Sturgeon cela signifie « faire passer les intérêts du parti avant ceux du pays ». Quelques commentateurs expliquent qu’il s’agit du signe de faiblesse, elle cherche à éliminer une divergence qui pourrait à terme se transformer en inconvénient.
L’ancienne défenseuse du maintien dans l’Union européenne doit maintenant convaincre ses partisans du contraire et elle ne peut accepter de désaccords.

Jeremy Corbin, dirigeant du parti travailliste, l’opposition au gouvernement, les leaders du parti démocrate-libéral et ceux du parti nationaliste écossais du SNP ont prévenu qu’ils soutiendraient la motion de la Première ministre, sollicitant au Parlement la convocation prématurée des élections et qui doit réunir deux tiers des votes des députés.

De son côté, la gauche a appelé à soutenir les élections pour faire campagne contre les coupes budgétaires dans la santé et l’éducation et à lutter pour les droits des migrants et des travailleurs.


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