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Débat réactionnaire

Élections régionales en IDF : LREM, LR et le RN jouent la surenchère raciste et sécuritaire lors du grand débat

Lundi 14 Juin se tenait sur LCI un débat entre les différents candidats aux élections régionales franciliennes. Un débat que Pécresse (LR) et Bardella (RN) ont cherché à orienter sur la question sécuritaire et sur les thématiques réactionnaires chères à l'extrême-droite et au gouvernement, suivis par une partie des autres candidats.

Simon Derrerof

18 juin 2021

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Photo : LCI

Sans surprise ce lundi, Jordan Bardella (RN), Valérie Pécresse (LR) et Laurent Saint-Martin (LREM) ont tenté de placer le débat des élections régionales en Ile-de-France sur un terrain on ne peut plus réactionnaire.

D’emblée, invités par Pujadas à montrer des photos de leur choix, le candidat frontiste a montré une photo de deux policiers de Magnaville tués, pour dénoncer "l’insécurité", et Pécresse faisait elle le choix d’une photo de fresque en soutien à Samuel Paty. Audrey Pulvar et Clémentine Autain choisissaient quant à elles de mettre en avant la question des transports, et Bayou la question de la culture. Une introduction où finalement seule la décision de Nathalie Arthaud de montrer une photo de la Commune de Paris aura quelque peu détonné.

Si cette introduction laissait déjà entendre ce que serait le ton du débat, la suite ne fut pas étonnante. Sur les 3 heures de discussion plus d’une heure des débats a porté sur le terrain très droitier de l’insécurité. Rapidement, après une discussion sur l’économie et l’emploi, le point sur les transports a servi de prétexte pour rentrer rapidement dans le vif du sujet pour Saint-Martin, Pécresse et Bardella. Les trois candidats ont ainsi joué la surenchère réactionnaire pour tenter de s’imposer comme le plus à droite et le plus ferme sur les questions sécuritaires.

En pleine discussion sur les transports Bardella a notamment ouvert son discours autour de la question de l’immigration fustigeant « la gratuité des transports pour les 115 000 clandestins qui bénéficient d’une réduction de 75% sur le titre des transports » et accusant Valérie Pécresse d’avoir voté en 2012 une loi le permettant. Une attaque qui a lancé une véritable joute entre les deux candidats, chacun essayant de montrer son exemplarité réactionnaire en matière de xénophobie et de racisme. La présidente de région s’est empressée de rappeler à quel point sur le terrain réactionnaire elle n’avait rien à envier au Rassemblement National : « j’ai supprimé la tarification sociale pour les étrangers bénéficiant de l’AME » a-t-elle expliqué, revendiquant ensuite la mise en place de la « clause Molière », mesure raciste qui oblige à devoir parler français sur les chantiers de BTP...

Dans ce débat on ne peut plus droitier, Pécresse a également revendiqué avoir tenté de mettre en place « des peines judiciaires doublées dans certains quartiers de banlieues ». Bardella quant à lui fait de grandes phrases sur le danger de l’immigration, instrumentalisant au passage la lutte contre les violences sexistes à des fins racistes et xénophobes. Mais, en l’absence de prérogative de la Région sur les questions de sécurité et d’immigration, c’est sur le terrain des transports que s’est surtout jouée la surenchère sécuritaire.

Le macroniste Laurent Saint Martin en cohérence avec la politique gouvernementale, a ainsi proposé « la création d’une police régionale des transports et 1000 embauches supplémentaires d’agents de police ». Il a également revendiqué le bilan de la majorité présidentielle sur le terrain sécuritaire : « ceux qui ont remis des policiers et des gendarmes, c’est nous ».

Une dynamique à laquelle une partie de la gauche réformiste s’est adaptée. Julien Bayou n’a ainsi pas hésité à entrer sur ce terrain en expliquant : « la sécurité est fondamentale, on souhaite une police de tranquillité et nous engagerons 1000 agents supplémentaires » et en fustigeant la suppression de postes policiers sous Pécresse aux conséquences pour lui désastreuses : « En Essonne les policiers ont été regroupé, isolés, quand ils sont attaqués il faut désormais 40 minutes pour qu’ils obtiennent des renforts, quand on réduit le nombre de policiers, ils sont mis en dangers » avant d’ajouter « il manque aujourd’hui 1000 agents de sécurité dans les transports et devant les écoles ».

Audrey Pulvar s’est également engouffrée dans la brèche : « la sécurité est un sujet, j’en appelle au pragmatisme, 6 franciliens sur 10 prenant les transports disent les prendre avec appréhension. Il faut se poser la question de la sécurité à bord, il faut être plus ambitieux que madame Pécresse en réclamant des renforts à la sécurité à la RATP et à la SNCF. La vidéo de surveillance, il faut des gens derrière pour analyser les vidéos, la vidéo surveillance oui, la police municipale plus nombreuse, oui, mieux formée, armée de manière létale ou non ». Un constat qui semblait partagé par la candidate LFI Clémentine Autain qui a expliqué : « je suis en désaccord avec les trois droites présentes, mais il faut plus de moyens humains, je dis qu’il faut davantage de présences humaines pour la sécurité, mieux formées au sexisme notamment ».

Plus de forces de sécurité à la RATP et la SNCF donc, mais pas un mot sur les violences répétées que ces groupes de sécurité armés commettent régulièrement sur des usagers, que ce soit la RATP sûreté ou la SUGE qui a récemment violenté deux jeunes à Avignon.

Une nouvelle fois seule Nathalie Arthaud dénonce le climat sécuritaire et xénophobe ambiant imposé par l’ensemble de la classe politique : " tout ça ce sont des mots en l’air, il y a une instrumentalisation politique autour de ces questions-là, parce que justement la situation sociale est grave, tant d’inégalités, tant de frustrations, le désœuvrement de la jeunesse, ça peut exploser, ces discours ce sont ces diversions, cette démagogie, alors moi je ne marche pas là-dedans". Elle continue :  : "le premier séparatisme est social, dans cette société le travail ne paye, c’est l’exploitation qui paye [...] IL faut que l’on réactualise ce danger, ce poison d’opposer les communautés les unes aux autres, les français aux immigrés, la réalité c’est que ce sont des gens qui bossent, qui triment, le monde du travail doit réaliser qu’il a un sort commun et qu’il doit défendre ses intérêts".

En ce sens, loin des adaptations et des trahisons de la gauche institutionnelle, seule Lutte Ouvrière peut représenter une option pour le monde du travail dans ces élections trustées par la droite et l’extrême-droite. Car c’est la seule organisation politique en lice dans ces élections qui représente aujourd’hui un vote en indépendance de classe, qui remette en cause le capitalisme, loin des illusions électoralistes, des campagnes réactionnaires et des compromissions avec le gouvernement et le patronat.


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